Le retour des papillons monarque, mais pour combien de temps ?
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Il y a quelques temps, ma petite photographe écolo se désolait d'apprendre que les monarques ne venaient presque plus au Québec en raison de la disparition progressive de l'asclépiade, une plante que les québécois considéraient comme une "mauvaise herbe".
Or, le problème, c'est que cette superbe plante était indispensable à la survie du magnique grand papillon qu'est le MONARQUE.
Un biologiste chercheur de l'université de Guelph (Ontario) expliquait il y a quelques années :
- Les papillons monarques hivernent année après année dans les mêmes boisés d’un secteur montagneux du centre du Mexique avant d’entreprendre en mars ou au début d’avril leur longue migration vers le nord-est, où les femelles pondent leurs oeufs sur les feuilles d’asclépiades et meurent ; ensuite les larves se nourrissent de la plante et se développent avant la fin août, moment où les derniers-nés entreprennent la migration de retour vers le Mexique.
- Les chercheurs ont découvert que c’est la raréfaction des plants d’asclépiades dans les aires de reproduction du papillon qui a provoqué le déclin de la population de monarques observée dans l’est de l’Amérique du Nord, notamment à cause des céréales génétiquement modifiées (OGM) résistantes aux herbicides : quand les agriculteurs appliquent des herbicides dans leurs champs, leurs cultures ne sont pas affectées, mais toutes les autres herbes, dont les asclépiades, sont éliminées. Ce sont donc les larves des monarques qui sont affectées car elles ne trouvent plus de nourriture.
- Si rien n’est fait pour favoriser le retour des asclépiades, on prédit un déclin quasi total de la population de monarques dans l’est de l’Amérique du Nord.
De fait, depuis 3 à 4 ans, je n'avais plus jamais vu de monarque voleter dans notre région.
Cette superbe plante a la propriété de fleurir au printemps, puis de former des grosses gousses en fin d'été, qui à l'automne, éclatent pour laisser sortir leurs graines, douillettement enveloppées dans des douces fibres qui s'envolent au vent.
Or, par chance pour les monarques, des industriels ont découvert ses fibres, douces comme de la soie, aux propriétés d'isolation incroyables :
certains l'ayant même appelée "l'isolant naturel du futur" : http://altitude-blog.com/fr/isolant-naturel-futur-asclepiade/
Donc, des champs d'asclépiade ont été plantés... et notre amie Léa a eu la grande joie cette année d'en trouver qui s'étaient semées naturellement toute seules (grace au vent) dans divers endroits :
la poupée mesurant 46 cm, cela vous donne une idée de la taille de cette plante.
Et elle a été encore plus heureuse quand elle a vu voleter depuis quelques jours quelques monarques dans la région, devenus adultes et tout prêts à partir migrer vers le Mexique de leurs parents dans quelques jours.
(bien sur, c'est Léa qui a pris ces 3 photos !!!).
Edit :
Tout cela semblerait idyllique, si une triste nouvelle n'était pas venue tout gâcher : le principal client des producteurs d'asclépiade du Québec a fait faillite (ICI) trop d'investissement pour pas assez de rapidité de rentabilité : les gens ne font pas confiance à cette fibre végétale naturelle, pourtant efficace, et bonne pour l'environnement, et préfèrent acheter des vêtements en synthétique, moins chers, dont la production déglingue encore plus notre planète.
Pauvres monarques, pauvre asclépiade, pauvre planète, et crétins d'humains...
♥♥♥