Le journal de Rose - Échapper à Thanksgiving chez Mme McGill !
Lundi sera le jour du Thanksgiving canadien (appelé Action de grâce en français). C'est le second lundi d'octobre au Canada, contrairement aux USA où cette fête a lieu le 3e jeudi de novembre (je vous avais expliqué pourquoi dans l'article que vous pourrez relire ICI).
Pour l'occasion, Astrid et Magnus Andersen,. les fermiers danois qui sont à la fois et voisins et les amis de Rose et sa maisonnée, les ont tous invités à partager le repas de célébration chez eux. Ils ont précisé que Joséphine pouvait venir avec son fiancé, le docteur John Evans.
Or, on se rappelle que le docteur Evans n'est autre que le frère de Madame McGill, et que celle-ci n'apprécie pas du tout la relation entre Joséphine et John (revoir ICI), et qu'à ce jour elle espère toujours que leur futur mariage n'aura pas lieu.
Extrait du journal de Rose - Jeudi 7 octobre 1870
[... Nous avions prévu de célébrer Thanksgiving entre nous comme l'an dernier, les enfants, Adrienne, Joséphine et moi, et nous voulions également inviter ton ami John, qui est maintenant officiellement fiancé à Joséphine. Mais cette dernière était inquiète de la réaction de Madame McGill si son frère la délaissait ce jour-là, et elle retardait jour après jour de lui transmettre notre invitation.
Cependant, nos amis Andersen ont agréablement bouleversé nos plans en nous invitant tous à partager leur repas de Thanksgiving, Joséphine et John y compris. Malgré tout, sachant le mépris de Madame McGill pour les fermiers, et afin de ne pas faire de vagues dans sa future belle-famille, Joséphine a voulu aller en personne parler de cette invitation à John pour bien lui expliquer qu'elle ne se formaliserait pas s'il n'acceptait pas de l'accompagner.
Comme il faisait très beau ce matin, elle a posé un châle sur ses épaules et elle a marché tranquillement jusqu'à la jolie maison dans laquelle John vit et a installé son cabinet médical à son retour dans le village.
La gouvernante qui s'occupe de la maison pour le moment était ravie de voir Joséphine et elle lui a dit qu'elle espérait que le mariage aurait lieu bientôt car la présence d'une femme était nécessaire au plus vite dans la maison : "Monsieur commençant à prendre des habitudes de vieux garçon !" lui a-t-elle dit en riant. Joséphine a ri également et elle a promis que dès le mariage célébré, John devrait bien se conduire !
Ensuite elle a fait le tour de la maison pour rejoindre le jardin où elle sait que John aime à se détendre entre deux consultations en se promenant sous la frondaison des hauts arbres centenaires, resplendissants actuellement dans leurs beaux habits automnaux.
Joséphine connaît bien son fiancé : il était effectivement là, marchant paisiblement sur le tapis de feuilles de son arbre préféré, un vieil érable.
"John, arrêtez de regarder cet érable avec envie : enlevez votre veste et grimpez dedans, vous allez retrouver votre coeur d'enfant", lui a-t-elle suggéré avec un sourire complice.
"Et que diraient mes patients si leur médecin se rompait le cou en grimpant dans les arbres comme un bambin de 10 ans ? le coeur d'enfant, ça va, je l'ai, la preuve en est que je suis tombé amoureux de vous ma douce. Mais je ne suis pas certain que mes articulations aient conservé le même âge !", a-t-il répliqué en riant.
Lorsqu'ils eurent retrouvé leur sérieux, Joséphine a expliqué la raison de sa visite.
"Je suis venue vous transmettre une invitation à partager le repas de Thanksgiving qui nous est faite à tous, et à nous deux, par Monsieur et Madame Andersen. Toutefois, je pense que vous aviez prévu de célébrer cette fête chez votre soeur".
"En effet ma douce, ma soeur m'a invité à dîner chez elle, comme elle le fait toujours pour les fêtes", a répondu John.
"Alors, je n'insiste pas" a convenu Joséphine en essayant de cacher sa déception.
" Toutefois, je n'ai pas dit que j'avais accepté, a répliqué John avec un regard taquin. En fait, je me demandais même quand vous alliez vous décider à m'inviter à partager votre repas de Thanksgiving !"
"Mais bien sur que je voulais vous inviter ! Mais... je n'osais pas risquer de semer la discorde entre votre soeur et vous".
" Et pendant ce temps-là, de mon côté, j'attendais désespérément un signe de vous, et je craignais de devoir me résigner à partager la cérémonieuse Thanskgiving guindée et protocolaire des McGill. Alléluia pour les Andersen et leur invitation : je pense que cette année je vais même rendre grace à Dieu pour le fait de ne pas avoir à subir la corvée du repas chez ma soeur !".
Joséphine a éclaté de rire.
"Oh, John ! Je me demande si je vais arriver à m'habituer à votre caractère espiègle, je ne sais jamais quand vous riez et quand vous êtes sérieux !".
"Je suis certaine que vous vous y ferez vite ma douce" lui a répondu John avec tendresse.
Comme tu vois, ton ami John est toujours le même, il est toujours aussi réservé avec ceux qu'il ne connaît pas, mais aussi toujours le même joyeux luron qu'il était quand vous faisiez vos études ensemble et que vous me faisiez tant rire avec vos plaisanteries. Je sais avec certitude que Joséphine sera très heureuse avec lui, autant que je l'ai été avec toi, et qu'une chose est certaine : elle rira souvent.
Si seulement tu étais là toi aussi.
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Bon vendredi :-)
♥♥♥