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30 août 2023

Le journal de Rose - Fenaisons d'hier et d'aujourd'hui

Voyons comment on faisait les foins en 1870, à l'époque de la ferme des Andersen, les voisins de Rose. Vous souvenez-vous de Rose ? (ICI  ; vous connaitrez bientôt la suite et la fin de la saga.... retrouvera-t-elle son amour disparu ? vous le saurez prochainement).

Imaginons que Magnus Andersen vous l'explique en fumant tranquillement sa pipe.

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Écoutons-le :

Ici, au Canada, c’est en général vers la fin juin et la fin août, que le fauchage des prés se fait.  Ça prend trois ou quatre jours pour une grande prairie, en espérant que le beau temps se maintienne pendant ces jours-là.

On commence par faucher, avec une faux. Travail pénible et physique, effectué par les hommes, le plus souvent en famille et entre amis. Parfois seul le soir après une journée de labeur si l'homme travaille et entretien son lopin de terre en rentrant chez lui.

Le fauchage nécessite d’entretenir son outil pour qu’il soit tranchant. Aussi toutes les demi-heures environ, le faucheur aiguise sa faux avec une pierre humide qu’il porte dans un sac contenant un chiffon rempli d’eau vinaigrée à sa ceinture.

Une fois le pré fauché en entier, l’herbe est ratissée en lignes parallèles ,qu'on appelle des andains, qui seront régulièrement retournés à la fourche et au râteau pour les aérer pendant 1 à 3 jours selon le temps qu’il fait. C’est le fanage. Ce sont les femmes et les enfants qui le font.

Après le fanage, le foin, maintenant bien sec, est rassemblé en meules pour pouvoir le charger plus facilement sur un chariot pour l’entreposage à la ferme.

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L’entassement du foin sur le chariot nécessite de l’expérience et beaucoup de soin afin d’obtenir un chargement bien équilibré qui sera capable de résister aux secousses sur des chemins cahoteux qui mènent à la ferme sans qu’une partie du précieux contenu se renverse.

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Une fois le foin amené à la ferme, il est déchargé en vrac dans le grenier à foins, sous le toit des granges. On dit aussi un fenil.

Puis, les bêtes dételées du chariot et abreuvées à l’étable, le travail final sera de correctement entreposer le foin dans le fenil en mettant du sel dessus et en le ratissant pour bien le mêler ; ceci a pour but d'empêcher la fermentation afin d’éviter les incendies (parce qu'en se décomposant, le foin produit du méthane et devient hautement inflammable).

Le dur labeur de la fenaison est terminé ; le soir, on célèbrera les foins en faisant un bon repas festif avec tous ceux qui ont participé à ce labeur et on s'accordera un peu de bon temps le lendemain (surtout pour ceux qui auront généreusement festoyé la veille au soir !).

D'ailleurs, ici, nous voyons que nos trois jeunes garçons ont été sages et qu'ils partent joyeusement à la pêche de bon matin en se racontant les souvenirs de leur soirée de la veille, pendant que les moins raisonnables ronflent encore dans leur lit !

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Des faux datant du 3e siècle avant J.C. ont été retrouvées en Europe, preuve de l’ancienneté de cette méthode qui a perduré jusqu’au 19e siècle aux USA et jusqu'au début du 20e siècle en Europe. 

Le premier brevet d'une faucheuse a été déposé en 1834 par Cyrus McCormick, qui démarra la construction de faucheuses sur la plantation de son père avec l'esclave Jo Anderson. aux Etats-Unis ; il en vendit 55 000 jusqu’à son décès en 1884. 

Mais il faudra attendre le début du 20e siècle, pour que les campagnes d’Europe adoptent ce nouvel outil.

De nos jours des engins successivement attachés à un tracteur effectuent ce travail mécaniquement et sans fatigue.(sauf celle de payer d'énormes traites à la banque pour rembourser ces appareils qui coûtent très cher).

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 ensuite on y adaptera l'andaineuse, qui va pirouetter pour former les andains :

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puis la presse à foin la remplacera et formera les balles de foins, rondes ou rectangulaires :

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et pour finir, l'enrubanneuse va envelopper la balle de foin d'une couche de plastique, et les balles seront stockées à tout vent à l'extérieur jusqu'à leur utilisation pour nourrir les vaches laitières à l'étable (qui, rappelons-le, ici, en Amérique, ne sortent jamais, et ne savent pas ce qu'est le soleil et l'herbe fraîche, sauf les quelques heures où les mets dehors pour les charger dans des camions qui les emmèneront à l'abattoir).

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On est très loin du fastidieux travail collectif des fermiers du 19e siècle avec leur famille....! 

Pourquoi des balles rondes et d'autres rectangulaires ?

Les balles de foin rondes ont deux principaux avantages dans le domaine de l'agriculture et de la production de foin : plus faciles à produire grâce aux machines spécialement conçues pour cela, ce qui rend leur production plus efficace et moins coûteuse. De plus, leur densité élevée leur permet de contenir plus de fourrage en volume pour le même poids. Grâce à leur capacité à rouler, il est aussi plus facile de les déplacer sans avoir à les soulever.

Les balles de foins carrées ont également leurs avantages, même si elles sont moins populaires que les balles de foin rondes : leur forme facilite leur empilage dans des endroits avec un espace limité.et elles sont plus faciles à empiler et à transporter sur des camions. De plus, si on a besoin de tailler ou de distribuer du fourrage en quantités précises, les balles de foin carrées peuvent être plus pratiques car elles sont plus facilement divisibles en parties égales.

Pourquoi de nos jours empaquetons-nous les balles de foin dans du plastique au lieu de laisser le foin sécher avant de le stocker ? c'est parce que le film plastique hermétique crée une fermentation à l'intérieur de la balle. Ceci permettrait de préserver la qualité nutritionnelle de l'herbe récoltée et d'améliorer sa digestibilité pour les animaux d'élevage ; toutefois, les bovins étant fragiles des bronches, et donc réceptifs aux moisissures, cela nécessite généralement de leur donner des antibiotiques "préventifs" pour contrôler les problèmes pulmonaires (antibiotiques que nous retrouverons dans le lait, la viande, et les cours d'eau).

Voilà, j'espère que Magnus Andersen vous aura appris quelque chose, parce qu'il a la passion de l'agriculture et qu'il aime partager cette passion !

Bonne journée :-)

♥♥♥

PS : Magnus Andersen est une poupée de marque My Life As que j'ai customisée

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The last hay
Let's see how the haymaking was done in 1870, at the time of the Andersen farm, Rose's neighbors. Do you remember Rose? (you will soon know the rest and the end of the saga.... will she find her lost love? you will know soon).
Let's imagine that Magnus Andersen explains it to you while quietly smoking his pipe. Let's listen to him:
Here in Canada, it is generally towards the end of June and the end of August that the mowing of the meadows is done. It takes three or four days for a large meadow, hoping that the good weather will continue during these days.
We start by mowing, with a scythe. Hard and physical work, carried out by men, most often with family and friends. Sometimes alone in the evening after a day's work if the man works and maintains his piece of land on his way home.
Mowing requires maintaining your tool so that it is sharp. Every half hour or so, the reaper sharpens his scythe with a damp stone which he carries in a bag containing a cloth filled with vinegar water on his belt.
Once the entire meadow has been mown, the grass is raked in parallel lines, called windrows, which will be regularly turned over with a pitchfork and rake to aerate them for 1 to 3 days depending on the weather. It is the tedding. It is women and children who do it.
After tedding, the hay, now very dry, is gathered in stacks to be able to load it more easily on a cart for storage on the farm.
Stacking hay on the cart requires experience and a great deal of care in order to achieve a well-balanced load that will be able to withstand jolts on bumpy paths that lead to the farm without some of the precious contents getting lost. reversed.
Once the hay is brought to the farm, it is unloaded in bulk into the hayloft, under the roof of the barns. Then, the animals unhitched from the wagon and watered in the barn, the final work will be to correctly store the hay in the hayloft by putting salt on it and raking it to mix it well; this is to prevent fermentation in order to avoid fires (because as it decomposes, hay produces methane and becomes highly flammable).
The hard work of haymaking is over; in the evening, we will celebrate the haying by making a good festive meal with all those who participated in this work and we will allow ourselves a little good time the next day (especially for those who will have generously feasted the night before!).
Moreover, here, we see that our three young boys have been good and that they happily go fishing early in the morning, recounting the memories of their evening the day before, while the less reasonable still snore in their bed. ! --------------
Scythe dating from the 3rd century BC have been found in Europe, proof of the antiquity of this method which lasted until the 19th century in the USA and until the beginning of the 20th century in Europe. Nowadays machines successively attached to a tractor carry out this work mechanically and without fatigue (except that of paying huge drafts to the bank to reimburse these devices which are very expensive).

Commentaires
C
Chic! Des nouvelles aventures de Rose et ses amis.J'ai hâte de retrouver cet univers!<br /> <br /> A bientôt
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M
Je connais des endroits où la faux était encore maniée, il n'y a pas si longtemps. <br /> <br /> Cela fait partie de mes souvenirs d'enfance, le fauchage, les meules, les traineaux tirés par les chevaux sur les calades, les grands ballots de foin chargés sur épaules avec le cou protégé par le coulassou.<br /> <br /> Par contre je n'ai pas souvenir de l'épandage de sel. Je ne suis pas sûre que cela se faisait en Ardèche.<br /> <br /> Merci pour ce billet.<br /> <br /> douce journée<br /> <br /> bises
Répondre
B
Magnus a vraiment une bonne tête et un beau regard🤩<br /> <br /> Très intéressant tout ce que tu nous apprend Guyloup le monde paysan a évolué grâce aux différentes machines mais encore faut il avoir l'argent pour investir. C'est pas évident pour les agriculteurs à notre époque entre productivité, rendement et toutes les lois qui tombent.... <br /> <br /> Bizoux 😘🥰
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P
Les photos sont superbes et merci pour les explications sur le ramassage des foins !!! très intéressant :-) ♥ ♥ ♥
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T
Merci Magnus de nous faire partager ton savoir et ta passion pour l'agriculture . Ma grand-mère maternelle maniait la faux avec beaucoup de dextérité et bien des hommes n'arrivait pas à la suivre , toute une époque révolue !!!! Merci Guyloup pour ce partage , bisous du caillou .
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S
Le travail aux champs était très pénible pour nos arrières grands parents,<br /> <br /> Mon père placé à l'assistance publique en 1904, il avait 4 ans, a été placé dans des fermes, ce n'était pas la joie !!! et à 16 ans il s'est embarqué à Brest dans la marine nationale ou il a pu apprendre un métier et la liberté.<br /> <br /> Comme tout, le progrès est arrivé mais beaucoup aujourd'hui malgré tout dans ce milieu rural ne s'en sortent pas !!!<br /> <br /> Bisous
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P
Encore merci pour cette petite leçon de choses sur la fenaison ! Chez mes grands-parents, il y a fort fort longtemps, il y avait plein de champs aux alentours avec les moissonneuses-batteuses mais là j'ai encore appris des choses. Et tu as répondu à une question que nous nous sommes posés en vacances en Auvergne cet été car à côté de la maison il y avait plein de fermes avec ces bottes entourées de plastique (euh !!! ) et je n'ai toujours pas pris le temps d'aller voir pourquoi sur Wikipédia ! Maintenant je sais !<br /> <br /> Bonne journée
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L
Merci de toujours nous donner de nombreux détails sur ce qui se faisait au temps de cette famille ! Angus nous indique combien la vie était dure mais les travaux se faisaient en bonne compagnie, les voisins et amis étant présents chacun pour les autres. Maintenant, les grosses machines aident mais le travail reste bien difficile..... Bises Martine
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Franco-Canadienne, photographe et auteure d'histoires (pour enfants de 6 à 106 ans, et plus !) illustrées de photos réalisées avec des poupées et des décors, vêtements, meubles et accessoires miniature divers, collectés au fil du temps ou réalisés de mes mains (couture, tricot, broderie, bois, carton, pâte polymère...) et parfois ajout de graphisme digital dans le post-traitement des photos.
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