Photo : Balade sèche du jour
Nous avons eu du soleil pendant quelques heures aujourd'hui, on en a profité pour aller se promener dans la région. Direction sud, autoroute 55 (au fond, dans la brume, c'est les USA).
Traversée du village d'Ayer's Cliff. Un village nord-américain comme les autres, plein de fils électriques en tous sens !
On bifurque sur une petite route de campagne typique, c'est-à-dire non asphaltée et pleine de nids de poule et de poussière qui se soulève au moindre coup de vent ou passage de voiture.
Les routes sont si poussiéreuses qu'après les balades, j'ai l'impression d'avoir du sable collé sur la crème hydratante de mon visage et que je dois me laver les cheveux en rentrant.
Habituellement, ce phénomène est plutôt réservé à l'été et à l'automne, j'étais donc surprise en voyant déjà autant de poussière.
Toutefois, j'ai vite compris le problème : tout est désespérément sec, et la plupart des étangs sont très bas.
L'étang qui était le but de notre balade était encore relativement haut, mais à quel prix : les castors qui y vivent ont rasé tout ce qu'ils pouvaient sur le pourtour pour renforcer les barrages afin que l'eau ne se vide pas.
Vous apercevez les arbres abattus sur le sol, qui rejoindront bientôt leurs barrages.
Les castors savent qu'il faut protéger les zones humides pour préserver la présence de l'eau... malheureusement le gouvernement québécois ne semble pas le savoir puisqu'il accorde des autorisations de remblayages de zones humides à tour de bras en acceptant la quasi totalité des demandes :
(lire plus : https://www.journaldemontreal.com/2023/12/25/quebec-accepte-presque-toutes-les-demandes-de-destruction-de-milieux-humides )
Un passage près de la rivière Tomifobia m'a laissé pantoise .....
Voici pourquoi ; normalement, fin avril, c'est la période de crues, avec la fonte des neiges, le dégel des cours d'eau et les pluies printanières ; normalement, à cet endroit et à cette date, elle déborde largement de son lit..
Or, vu que nous n'avons presque pas eu de neige, et qu'il n'a pas plu, cette rivière, habituellement haute et avec un fort courant sur laquelle des kayakeurs aiment s'embarquer durant l'été, est actuellement au plus bas.
S'il ne pleut pas d'ici à l'été, les kayakeurs devront aller voir ailleurs pour s'amuser.
Au détour d'un chemin..... surprise !
On pourrait penser qu'un bon samaritain est venu déposer un canapé pour que les promeneurs se reposent. Mais non, c'est ce qu'on voit souvent malgré les sites municipaux (pourtant gratuits) : des gens préfèrent se débarrasser de leur vieil électro-ménager, vieux meubles ou vieux pneus sur le bord des chemins de campagne (et je ne parle pas des centaines de cannettes et bouteilles de bière, pourtant consignés)....
Remarquez bien que ce canapé a quand même dû servir de lieu de repos à des randonneurs car il y a des canettes de soda qui ont été abandonnées dessus, avec leurs pailles encore dedans.
Le ciel commence à se couvrir, ici, le temps change très vite, il faut rentrer.
Nous rejoignons le bout de la route, au sommet. Toujours cette sécheresse, mais je dois avouer que je trouve presque beau cet immense aspect désolé.
Petit mari me dit alors : "on dirait qu'au bout, c'est fini, il n'y a plus rien et, si on avance, on tombe".
C'est vrai que ces immensités donnent parfois une impression un peu étrange d'infini solitaire.
Et au bout, c'est la vue sur les montagnes américaines, on est presque à la frontière. Ce sont les Appalaches, on les appelle "les montagnes bleues", elles portent bien leur nom.
Mais nous n'irons pas au Vermont aujourd'hui, on attendra un vrai beau jour, et surtout on attendra que le vert soit revenu un peu partout, parce que c'est un peu trop triste ces arbres dénudés sur ce sol sec.
Seule note de couleur aujourd'hui : les tussilages sont fleuris sur les bords des chemins :
Et voir des fleurs de tussilage valait bien la promenade car c'est la première fleur sauvage qui fleurit ici au printemps. Alors ça veut dire que le printemps est bien là ! 😊
Beaucoup de gens confondent les fleurs de tussilage avec les fleurs de pissenlit, pourtant elles ne se ressemblent pas vraiment. Le tussilage pousse sur une grosse tige grasse avant que les premiers pissenlits fleurissent, mais pas dans l'herbe, il pousse dans les endroits dégagés, le long des routes et dans les terrains vagues. Leur seul point commun est d'être jaune et d'avoir des "cheveux blancs" en vieillissant.
Le tussilage (ou "pas d'âne) s'emploie pour soigner l'inflammation des bronches, la toux sèche, les irritations du pharynx et de la bouche. La fleur est calmante, adoucissante, apaise la toux, expectorante, dilatatrice des bronches, fluidifiante des sécrétions bronchiques et antiseptique (grâce à ses tanins), donc indiquée pour les bronchites aiguës et chroniques, catarrhes bronchiques, asthme, emphysème pulmonaire, bronchopneumonie, grippe, trachéite, laryngite, pharyngite angines, et extinctions de voix.
Et pour finir sur une note humoristique, voici un panneau, situé près de la rivière ci-dessus, où il y une petite place de parking destinée aux promeneurs ou aux personnes qui embarquent en kayak sur la rivière (enfin, quand l'eau était plus haute que celle que je vous montre).
On en voit des exemplaires dans beaucoup d'endroits de ce genre, et donc totalement inutiles car en pleine nature, et dénués d'agents pour faire respecter cet ordre et/ou donner les dites contraventions.
Ce panneau fait dire en rigolant que le Québec est le seul endroit où on nous donne 200 $ de consigne si on rapporte nos vieilles boîtes de conserve à cet endroit !
Merci de nous avoir accompagnés dans notre promenade !
Bonne journée :-)
♥♥♥