Rose et la prochaine rentrée scolaire
Comme tous les professeurs et instituteurs (pardon, professeurs des écoles), Rose prépare la prochaine rentrée dans l'école de la petite ville où elle enseigne depuis quatre ans déjà.
Elle a sorti des livres pour préparer quelques changements qu'elle voudrait apporter à certains de ses cours pour les plus grands de la classe. Elle adore son métier d'enseignante et elle aime ses élèves de tout son coeur.
Sauf une !
Et elle s'en veut un peu de ne pas arriver à l'aimer comme les autres.
En entendant son amie soupirer, Adrienne lève la tête de la broderie qu'elle allait commencer et lui demande quelle en est la raison.
- J'espère qu'avec une année de plus, Mellie sera un peu moins pénible et prétentieuse, et surtout meilleure élève afin que j'ai moins à la punir et moins à supporter les plaintes injustifiées de sa mère, explique-t-elle.
Adrienne se met à rire.
- Oh mon doux Seigneur, pour ça, je crois que même en faisant des prières à genoux au Bon Dieu pour qu'elle devienne plus gentille, avec la mère qu'elle a, on n'a pas trop d'illusions à se faire ! répond-elle avec le doux accent de son Alabama natal. Heureusement que Monsieur McGill est intelligent et sait faire la part des choses entre sa fille, sa femme et les autres.
Rose ne peut pas s'empêcher de sourire en entendant la plaisanterie de son amie. Mais c'est vrai qu'elle appréhende de retrouver Mellie, la fille du Maire McGill, une jeune semeuse de trouble qui est souvent méchante avec les autres élèves, les écrasant de son mépris, et malheureusement soutenue par son arrogante mère.
La classe serait si tranquille et studieuse sans Mellie !
Mais Rose n'abandonne pas la partie, elle va tout faire pour que Mellie devienne une meilleure fille.
On notera qu'en 1870 les enseignants étaient respectés, pas malmenés comme ils le sont de nos jours, tant par les élèves que par les parents, ou encore par l'Éducation Nationale. Je fais référence ici à ce qui s'apparenterait presque à de la maltraitance mentale que doivent subir certains enseignants.
Exemple pour l'une des membres de mon forum (où sont plusieurs enseignantes), une institutrice française, bien notée, qui exerce avec passion son métier depuis de nombreuses années, qui vient de passer la seconde partie de son temps de vacances à préparer une nouvelle classe pour laquelle rien n'existait, achetant elle-même du matériel, allant installer la salle par de nombreux aller-retours, préparant les cours et tout ce qui s'en suit, bref, s'investissant à fond depuis début août pour prévoir une bonne année pour cette classe de CM1 qu'on lui avait annoncée en juillet comme lui étant attribuée (nous avons, dans mon forum, une section "Le Journal du jour" dans laquelle nous nous racontons ce que nous faisons chaque jour, donc nous avons pu suivre tout le travail qu'elle a fourni et le temps que cela lui a pris sur ses vacances).
Mais imaginez vous donc qu'hier, coup de théâtre : on lui a appris que finalement cette classe allait être attribuée à une contractuelle !
Et, cerise sur le gâteau : quand elle a protesté en expliquant tout le travail réalisé et ses investissements personnels en temps et en matériel, la réponse du secrétariat a été "eh bien, c'est parfait, vous allez pouvoir passer tout ça à la contractuelle" !!! Puis qui encore ?!
Le pire, c'est qu'elle ne sait même pas encore où elle va être envoyée.... la veille de la rentrée ?!!
Félicitations à l'Éducation Nationale pour son organisation.... de merde.
Notez bien que nous avons exactement le même problème ici au Québec (voir les articles ICI - ICI - ICI ou ICI avec en plus des classes vétustes, non ou mal entretenues, avec des faux plafonds qui s'effondrent, des crottes de rats et de souris dans les salles et les couloirs, certaines sans aucune fenêtre, et toutes ou presque sans aucune ventilation (cool avec la covid !).
Bonne rentrée !
♥♥♥