Fleur au barrage de la Grande-Dame (photos et historique)
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Chapitre 17 des aventures de Fleur au Canada
Lorsqu'on n'a pas envie d'aller jusqu'à Sherbrooke (il faut prendre l'autoroute, et je déteste les autoroutes, rapides, peut-être, mais tellement inintéressantes), on va faire les courses à Magog, la ville voisine située au bord du grand lac Memphrémagog.
Et comme nous ne faisons jamais "bêtement" les courses, parce que c'est ennuyeux de sortir "juste pour ça", nous agrémentons toujours cette sortie avec un café, chaud ou glacé, selon la saison, que nous allons siroter quelque part, soit en campagne environnante, soit au bord du lac, soit au bord de la rivière.
Quand je parle de la rivière, il s'agit de la rivière Magog ; elle prend sa source dans le gigantesque lac Memphrémagog (nom qui, en abénaki - la tribu dont c'était territoire avant l'arrivée des blancs - veut dire "Grande étendue d'eau" ; long de 52 km, à cheval sur la frontière américaine) et traverse la ville de Magog.
Sur cette rivière, il y a plusieurs petits barrages hydro-électriques, dont un, appelé Le Barrage de la Grande Dame, auprès duquel le public peut aller se promener et pêcher, sur une berge et dans un petit boisé, accessibles gratuitement (chose fort rare au Québec où TOUT est privé et accessible seulement en payant), et où un parc canin a été créé afin que les gens puissent lâcher leurs chiens (ici, les maisons n'ayant pas de clôtures, les chiens sont attachés à longueur de temps, ou bien enfermés dans les maisons).
Le barrage de l'autre côté (à la pointe de la flèche rouge ci-dessus) :
Nous avons fait découvrir cet endroit à Fleur.
La voici se promenant le long de la berge :
Il est à noter qu'en 2017, durant des travaux de réfection du barrage, cette berge a été carrément rasée de tous les superbes arbres et arbustes qui poussaient le long de ce sentier, sans raison apparente puisque le barrage est quand même relativement loin ; il y avait notamment des saules et de superbes bouleaux qui offraient de l'ombre autant aux pêcheurs qu'aux pique-niqueurs. ou promeneurs (et abritaient une multitude d'insectes et d'oiseaux qui faisaient le bonheur des photographes). Un beau gâchis.
Depuis, ce sont surtout des pêcheurs qui viennent y mettre leur bateau à l'eau, bien que ça ne soit normalement pas autorisé parce que dangereux avec le courant qui entraine vers le barrage.
Du reste, en mai 2019, il est arrivé à l'un d'entre eux une mésaventure qui aurait pu être dramatique : le canot (ici, on dit une chaloupe) de cet homme a été entrainé par le courant, il a basculé et s'est retrouvé sous l'eau car il n'avait pas enfilé son gilet de sauvetage ; par chance il a pu passer par les vannes de sortie de l'eau, ce qui lui a permis de ne pas être noyé.
Le lieutenant Comeau, de la brigade des pompiers a dit : "C’est un bon avertissement pour tous ceux qui vont pêcher à cet endroit". Or, comme vous le voyez, ça ne semble pas inquiéter grand monde malgré tout.
Le pire de tout étant tout de même que la rivière Magog est une des rivières les plus polluées du Québec, et que donc, les poissons ne sont normalement pas comestibles! (comme vous pouvez le lire ICI cette rivière est si polluée qu'elle pollue l'eau du petit lac Magog dans lequel elle se jette : "Plus de 90 % de l'eau et de la pollution du lac Magog proviennent de la rivière en amont. Ce tronçon de rivière sert de déversoir des systèmes d'égouts et des stations d'épuration de Magog et d'Omerville").
J'espère ne pas vous décevoir sur l'image que vous avez du Canada ou du Québec ; mais je ne veux pas enjoliver la vérité et vous laisser rêver sur des photos en occultant la réalité qui se cache derrière elles.
Fleur a également été voir le petit boisé, mais elle ne s'est pas aventurée trop loin dedans car il a mauvaise réputation sur les fréquentations qui s'y promènent, de jour ou de nuit ; de ce fait, elle a été jeter un oeil, puis a vite rebroussé chemin devant les déchets de toutes sortes (hum... ) qu'elle a aperçu.
Elle en est ressortie en se disant tristement qu'il était bien dommage que les humains soient incapables de respecter les beautés de la nature sans la détruire ou la souiller.
Et je suis bien d'accord avec elle...
Elle a malgré tout eu le temps de photographier une paruline à croupion jaune mâle (Setophaga coronata) :
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Voici l'histoire de ce petit barrage :
Avant l'installation des blancs à cet endroit, en 1793, il y a vait déjà un barrage à cet endroit..... mas ce n'était qu’un barrage à poissons ! construit par les Indiens Abénakis qui occupaient les lieux.
En 1795, Nicholas Austin (fondateur de la ville voisine de Magog, qui porte son nom) construisit une digue temporaire qui créa un pouvoir d’eau suffisant pour installer un moulin qui permis de moudre le grain et scier le bois nécessaire aux pionniers.
Ralph Merry, le fondateur de la ville de Magog, développa et agrandit ces moulins, puis y ajouta un moulin à carder en 1825. Il créa également une fonderie en 1820 et une manufacture d’allumettes en 1834, donnant ainsi un essor industriel à la ville.
Le barrage existant fut remplacé par un barrage mécanique en 1883, plus performant, permettant d'alimenter les machines de la Magog Textile & Print Company, en plus des moulins.
En 1897, le premier barrage hydroélectrique fut inauguré et l’éclairage électrique apparut dans la ville de Magog en décembre 1897.
Le barrage de la Grande Dame sera définitivement reconstruit sous sa forme actuelle en 1911.
Des travaux majeurs de remise en état y ont été faits en 2017.
J'espère que vous avez apprécié la visite de cet endroit, qui est malgré tout fort agréable, surtout quand on a la chance qu'il n'y ait personne (il est parfois envahi par des dizaines de pecheurs... qui contrairement à ce qu'on peut imaginer, ne sont pas du tout silencieux !), et qu'on se promène paisiblement sur la berge le temps de siroter un café glacé en regardant l'eau s'écouler et en observant les oiseaux qui nichent dans le coin.
Bon vendredi :-)
♥♥♥