Le mystère des sirènes
Il y a quelques jours, nous sommes allés près la rivière Richelieu. J'avais emporté quelques poupées avec moi, comme toujours... "au cas où" une occasion de photo se présenterait.
Lorsque nous sommes allés nous promener au bord de la rivière, l'une d'entre elle s'est bruyamment manifestée :
- De l'eau, je sens de l'eau, je t'en supplie emmène moi prés de l'eau !
J'étais bien étonnée, mais je l'ai écoutée, je l'ai prise et je l'ai emmenée auprès des flots toujours un peu tumultueux à cet endroit, surtout en cette journée où le vent semblait vouloir jouer à l'ouragan.
Arrivée à quelques mètres de la rive, elle s'est tenue droite, visage dans le vent, et s'est écriée :
- Enfin... je revis.
Pour tout vous dire, je ne comprenais pas grand chose à ce qui se passait.
Elle l'a vu, et m'a dit :
- Assieds-toi, et je vais t'expliquer mon histoire.
Elle a commencé ainsi :
- Je m'appelle Morenea. Je suis née il y a longtemps, à l'Époque de Réformation, dans les profondeurs émeraudes des Abysses d'Angoumart, dans le fond du lac. Je ne suis pas ce que tu crois : je suis une sirène.
- Mais non, lui ai-je répondu, c'est impossible : tu es une poupée !
- C'est ce que tu crois, a-t-elle dit en souriant ; mais je peux te dire que nous sommes nombreuses à nous être ainsi transformées en poupées, et parmi toute ta collection, tu en as même deux autres comme moi.
Bien sur, je ne la croyais pas.
Après avoir fait quelques photos de la rivière, je l'ai remise dans le sac avec les autres poupées, et nous avons continué notre route.
Mais tout de même cela m'intriguait.
Alors, ce matin, je l'ai prise et je lui ai demandé qui étaient les deux autres "sirènes" qui se trouvaient dans ma collection.
- Je vois bien que tu ne me crois pas, m'a-t-elle dit d'un air déçu. Pourtant, si tu le voulais, nous pourrions vivre en paix chez toi, car nous savons qu'on peut te faire confiance.
J'étais ennuyée, vous le comprenez bien. Devais-je vraiment croire de telles histoires ? surtout quand elles sont racontées par une poupée !
Mais j'ai craqué !
- D'accord, je veux bien te croire, lui ai-je finalement dit. Mais tu dois me dire qui sont les deux autres, et ce que vous voulez.
- Les deux autres sont Dalanise, que tu appelle Léane, et Anaxie, ma jeune soeur, que tu appelle Sophie. Si tu promets que tu nous garderas toujours avec toi, en sécurité, nous nous montrerons à toi sous notre véritable aspect.
Que pouvais-je faire d'autre ? j'ai promis.
Puis, de toutes manières, je n'ai pas l'intention de me séparer de mes poupées, donc je ne craignais rien de lui promettre que je les garderais toujours avec moi.
Et ce soir, après que quelques gouttes de pluie soient tombées, j'ai cru que j'avais la berlue en regardant dans le jardin ! il y avait 3 sirènes qui se prélassait dans l'herbe mouillée...
- Tu vois, je ne t'avais pas menti, m'a dit Morenea en souriant.
- Merci de nous garder auprès de toi et de nous faire confiance, a ajoutée Dalanise.
Ensuite, je le ai regardées s'amuser dans le jardin.
La jeune Amaxie a tout de suite trouvé de l'eau dans un des abreuvoirs à oiseaux : comptez sur les sirènes pour trouver le moindre point d'eau où qu'elles aillent !
Pendant que les grandes se reposaient sur une barrière de cèdre :
Lorsqu'elles ont regagné l'endroit où dorment les poupées, Dalanise m'a timidement demandé si je pourrai les emmener au bord du lac un de ces jours, car elle aimerait revoir l'endroit où elle est née.
- Peut-être, lui ai-je répondu ; je vais y réflechir.
Parce que tout ceci demande réflexion, vous ne croyez pas ?
Bon dimanche :-)
♥♥♥