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Les mille et 1 passions de Guyloup

13 janvier 2025

Grandma réorganise la maison

(english below) L'arrivée du groupe des trois lutins bruns et du bébé posait un léger problème d'organisation dans la maison des lutins des bois (revoir ICI). Toutefois, Grandma Bellemine n'avait pas les deux pieds dans le même sabot.

- Les petits vont manger dans la cuisine, et les grands ici sur la grande table que tu vas tout de suite aller chercher dans le hangar avec les garçons. Pendant ce temps, les filles et moi, nous allons déplacer la table actuelle et la mettre de l'autre côté de la salle.

- Tes désirs sont des ordres Bellemine, répondit Grandpa en souriant.

Quelques minutes plus tard, ils arrivaient en portant la table

- Voilà, c'est bien, posez-la ; maintenant, vous allez chercher des chaises pour que tous les grands puissent s'asseoir, demande Grandma.

Grandpa et les garçons revinrent bientôt avec les chaises demandées et les installèrent autour de la table.

Ils travaillaient avec ardeur, très enthousiastes qu'ils étaient d'avoir de nouveaux "cousins" lutins.

Enfin... enthousiastes... presque tous l'étaient. Mais pas Sarriette, qui, comme toujours, se mit à bougonner.

- On était très bien entre nous, les blonds et les roux. Voilà que des lutins bruns arrivent et il faut tout chambouler pour eux. Grandpa n'aurait pas du les accepter ici, même si "l'auteur" voulaient qu'ils viennent vivre chez nous.

Angélique était choquée.

- Tu devrais avoir honte de toi Sarriette. Si tu avais été dans la neige, sans rien à manger, tu aurais pensé quoi si des lutins qui ont tout ce qu'il leur faut avaient décidé de te laisser dehors ?

Mais Joline a entendu ce qu'a dit Sarriette.

- Vous savez, elle a raison. Notre arrivée vous oblige à tout chambouler. Est-ce que vous avez vraiment de quoi nous héberger et nous nourrir ?

- Ne t'en fais pas avec ça : tu verras bientôt que Grandma a toujours une solution pour tout.

En effet, tout s'est bien arrangé. Les petits ont mangé dans la cuisine et sont partis jouer dans leur chambre, puis tous les "grands" lutins se sont installés à table de la grande salle où ils se sont régalés d'une copieuse soupe et d'un délicieux ragoût de champignons (voir recette ci-dessous) et purée de pommes de terre, avant de terminer par une succulente tarte aux myrtilles.

(Cliquez sur la photo pour l'agrandir - Click on the photo to enlarge it )

Ensuite, tout le monde est allé se coucher dans les lits superposés des dortoirs des lutins.

Joline était bien heureuse de cette première journée parmi ses nouveaux "cousins".

 

Le lendemain matin, Grandma a tout de même dit à Grandpa :

- Tu sais Grosbouillon, il ne faudrait pas qu'on ait d'autres lutins qui viennent s'ajouter à ceux-là, parce que je ne sais pas comment on pourrait faire : il n'y a plus de place dans la cabane..

- Ne t'en fais pas pour ça Bellemine, parce que "l'auteur" sait toujours comment arranger les choses pour que tout se passe bien !

Bonne journée :-)

♥♥♥

 

La recette de ragoût de champignon de Grandma Bellemine :


Dans une cocotte, faire revenir  dans du beurre  150 g de champignons shitake et 250 g de champignons blancs tranchés jusqu’à ce que les champignons soient dorés. Transférer dans une assiette et réserver.
Dans la même cocote, remettre du beurre et faire revenir un oignon coupé en dés, 3 ou 4 gousses d'ail ; ajouter 125 ml de lentilles vertes (non cuites mais bien rincées), 2 cuillérées à soupe de concentré de tomate et faire cuire 3 ou 4 minutes en remuant de temps en temps.
Déglacer avec 125 ml de vin (les lutins utilisent du vin de pissenlit, mais pour les humains, c'est du vin rouge !), et laisser réduire de moitié.
Ajouter le bouillon (légumes ou bœuf) et 2 branches de romarin frais. Porter à ébullition, puis réduire le feu à moyen-doux, et laisser mijoter 35-40 minutes (jusqu’à ce que les lentilles soient cuites).
Diluer 2 cuillères à soupe de fécule de maïs (Maïzena) dans 60 ml d’eau et verser dans le ragoût, et mélanger et laisser cuire 5 minutes en remuant  jusqu’à ce que la préparation épaississe.
Verser dedans la préparation des champignons cuits réservés au début, et ajouter 60 ml de crème fraiche, sel, poivre.
Servir avec une purée de pommes de terre.

 

 

The arrival of the group of three brown elves and the baby posed a slight organizational problem in the house of the wood elves (see HERE). However, Grandma Bellemine did not have both feet in the same shoe.
- The little ones will eat in the kitchen, and the big ones here on the big table that you will go and get right away from the shed with the boys. In the meantime, the girls and I will move the current table and put it on the other side of the room.
- Your wish is my command Bellemine, replied Grandpa with a smile.
A few minutes later, they arrived carrying the table.
- There, that's good, put it down; now, you all go and get chairs so that all the big ones can sit, asked Grandma.
Grandpa and the boys soon returned with the requested chairs and set them up around the table.
They worked hard, very enthusiastic to have new elf "cousins". Well... enthusiastic... almost all of them were. But not Sarriette, who, as always, started to grumble.
- We were very good together, the blonds and the redheads. Now brown elves are arriving and we have to turn everything upside down for them. Grandpa shouldn't have accepted them here, even if the "author" wanted them to come and live with us.
Angélique was shocked.
- You should be ashamed of yourself Sarriette. If you had been in the snow, with nothing to eat, what would you have thought if elves, who had everything they needed, had decided to leave you outside?
But Joline heard what Sarriette said.
- You know, she's right. Our arrival forces you to turn everything upside down. Do you really have enough to house and feed us?
- Don't worry about it: you'll soon see that Grandma always has a solution for everything.
Indeed, everything worked out well. The little ones ate in the kitchen and went to play in their room, then all the "big" elves sat down at the table in the great hall where they enjoyed a hearty soup and a delicious mushroom stew (see recipe below) with mashed potatoes, before finishing with a succulent blueberry pie.
Then, everyone went to bed in the bunk beds in the elves' dormitories.
Joline was very happy with this first day among her new "cousins".
The next morning, Grandma said to Grandpa:
- You know Grosbouillon, we shouldn't have any more elves joining those, because I don't know how we could do it: there's no more room in the cabin.
- Don't worry about that Bellemine, because "the author" always knows how to arrange things so that everything goes well!

Have a nice day :-)
♥♥♥


Grandma Bellemine's mushroom stew recipe:
In a casserole dish, brown 150 g of shitake mushrooms and 250 g of sliced ​​white mushrooms in butter until the mushrooms are golden. Transfer to a plate and set aside.
In the same casserole dish, add more butter and brown a diced onion, 3 or 4 cloves of garlic; add 125ml green lentils (uncooked but rinsed well), 2 tbsp tomato paste and cook for 3-4 minutes, stirring occasionally.
Deglaze with 125ml wine (elves use dandelion wine, but humans use red wine!), and reduce by half.
Add stock (vegetable or beef) and 2 sprigs fresh rosemary. Bring to the boil, then reduce heat to medium-low, and simmer for 35-40 minutes (until lentils are cooked).
Dissolve 2 tbsp cornstarch (Maïzena) in 60ml water and pour into stew, and stir and cook for 5 minutes, stirring, until thickened.
Pour in the cooked mushroom preparation reserved at the beginning, and add 60 ml of crème fraîche, salt, pepper.
Serve with mashed potatoes.

10 janvier 2025

L'arrivée des lutins bruns

(english below) Après qu'il eut récupéré une paire de raquettes pour remplacer celles dont une sangle avait cassé (revoir ICI), Grandpa est reparti dans la forêt enneigée pour voir s'il ne trouvait pas d'autre animal en difficulté. Fripouille avait demandé à l'accompagner, ce que Grandpa avait volontiers accepté.

Ils ont cheminé un moment et ne voyant aucun animal en détresse, ils s'apprêtaient à sortir de la forêt lorsqu'ils ont entendu appeler. Se laissant guider par les voix, ils ont avancé jusqu'à ce qu'ils découvrent un groupe de jeunes lutins visiblement égarés. 

Avec un visible soulagement, Joline posa le bébé qu'elle portait dans ses bras.

- Que faites-vous ici les petits ? Ce n'est pas un temps pour se promener, surtout avec un tout petit comme celui-ci.

- Nous cherchons la cabane de Grandma Bellemine et Grandpa Grosbouillon. Nous sommes des lutins des bois bruns, et "l'auteur" a dit que nous devons désormais aller vivre chez eux.

- Eh bien, voilà une drôle de coïncidence, parce que je suis Grandpa Grosbouillon. Alors suivez-moi vite, c'est tout près d'ici.

Pendant ce temps, le calme régnait dans la grande pièce à vivre de la cabane.

Grandma discutait avec les filles au sujet du tissu de leurs futures jupes du printemps. Comme souvent, Sarriette ronchonnait parce que ceci ou cela ne lui plaisait pas. Angélique la contredisait. Lilas les regardait en se demandant pourquoi elles n'étaient jamais d'accord. Et Grandma temporisait en expliquant calmement à chacune le pourquoi des choses.

Les garçons avaient été chercher quelques buches que Grandpa avait fendues ce matin et le rangeaient près de la cheminée, sous la surveillance des deux écureuils curieux à qui rien n'échappait de ce qui se passait dans la cabane.

À l'autre bout de la pièce, sous le regard des plus jeunes, Ciboulette donnait un biberon de lait au petit faon qui paraissait tout à fait remis.

Ces paisibles scènes furent interrompues par l'arrivée de Grandpa.

- Grandma, les enfants, je vous présente Joline, Framboisine, Patouille et bébé Barbouille. Ce sont des lutins bruns, comme vous le voyez, et ils sont envoyés par "l'auteur" pour qu'ils vivent désormais chez nous.

Patouille, qui portait le bébé, le pose et sourit à tout le monde en les saluant.

Tout le monde se regroupa pour voir les nouveaux venus avec curiosité.

- Venez vite les enfants, enlevez vos manteaux et venez vous réchauffer près de la cheminée ; nous nous apprêtions à prendre le goûter, ça va vous faire du bien de vous remplir l'estomac, s'écrie Grandma.

Remis de leur surprise, les jeunes lutins blonds et les jeunes lutins roux offrirent tous leurs souhaits de bienvenue aux lutins bruns dans un joyeux brouhaha. 

(Cliquez sur la photo pour l'agrandir - Click on the photo to enlarge it )

- Eh bien, ça alors ! Des lutins bruns. Voilà au moins 250 ans que je n'en avais pas vu, soupire Granma d'un ton un peu nostalgique.

- N'exagère pas Bellemine, 250 ans, peut-être pas tant que ça, rétorque Grandpa.

- Mais si, je crois que j'avais 19 ou 20 ans la dernière fois que j'en ai vu ; ça fait bien 250 ans, confirme Grandma.

- Tu as sans doute raison ; des fois, je perds la notion du temps, approuve Grandpa.

(en entendant ce dialogue, on comprendra que les lutins des bois vivent très vieux)

- Bon, c'est pas tout ça, mais il faut que j'aille rajouter des légumes dans la soupe de ce soir et que je cuise deux ou trois tartes de plus. Et puis, il faut que tu sortes le lit de bébé du grenier et que tu le mettes dans la chambre. Et aussi que tu rajoutes des rallonges à la table. Allez, au travail Grandpa : nous avons des bouches à nourrir supplémentaires maintenant.

À suivre !

 

Si vous vous souvenez bien, les lutins des bois sont des "emprunteurs", et j'ai bien peur qu'avec toutes "ces bouches à nourrir en plus", il y ait des disparitions inexpliquées supplémentaires dans mon placard à provisions !

 

Bonne journée :-)

♥♥♥

 

After he had recovered a pair of snowshoes to replace the ones whose strap had broken (see HERE), Grandpa went back into the snowy forest to see if he could find any other animals in difficulty. Fripouille had asked to accompany him, which Grandpa had gladly accepted.
They walked for a while and seeing no animals in distress, they were about to leave the forest when they heard a call. Letting themselves be guided by the voices, they advanced until they discovered a group of young elves who had visibly lost their way.
With visible relief, Joline put down the baby she was carrying in her arms.
- What are you doing here, little ones? This is not the weather to be walking in forest, especially with a little one like this one.
- We are looking for Grandma Bellemine and Grandpa Grosbouillon's cabin. We are brown wood elves. "The author" said that we must now go and live with them.
- Well, that's a funny coincidence, because I'm Grandpa Grosbouillon. So follow me quickly, it's very close to here.
Meanwhile, calm reigned in the large living room of the cabin.
Grandma was discussing with the girls about the fabric of their future spring skirts. As often, Sarriette grumbled because she didn't like this or that. Angélique contradicted her. Lilas looked at them wondering why they never agreed. And Grandma temporized by calmly explaining to each one the whys and wherefores of things.
The boys had gone to get some logs that Grandpa had split this morning and were putting them away near the fireplace, under the watchful eye of the two curious squirrels who knew everything that was going on in the cabin.
At the other end of the room, under the gaze of the youngests, Ciboulette was giving a bottle of milk to the little fawn who seemed to be completely recovered.
These peaceful scenes were interrupted by the arrival of Grandpa.
- Grandma, children, I present to you Joline, Framboisine, Patouille and baby Barbouille. They are brown wood elves, as you can see, and they were sent by the "author" so that they can now live with us.
Patouille, who was carrying the baby, puts him down and smiles at everyone, greeting them.
Everyone gathered together to see the newcomers with curiosity.
Grandma said to the newcomers :
- Come quickly children, take off your coats and come warm yourselves by the fireplace; we were getting ready to have a snack, it will do you good to fill your stomachs. 
Recovering from their surprise, the young blond elves and the young red-haired elves all offered their wishes of welcome to the brown elves in a joyful hubbub.
- Well, well! Brown wood elves. It's been at least 250 years since I last saw one, sighs Granma in a slightly nostalgic tone.
- Don't exaggerate Bellemine, 250 years, maybe not that much, retorts Grandpa.
- But yes, I think I was 19 or 20 the last time I saw one; it's exactly 250 years, confirms Grandma.
- You're probably right; sometimes, I lose track of time, agrees Grandpa.
(hearing this dialogue, we'll understand that wood elves live very old)
- Well, that's not all, but I have to go add some vegetables to tonight's soup and bake a couple more pies. And then, you have to get the baby's bed out of the attic and put it in the bedroom. And also that you add extensions to the table. Come on, get to work, Grandpa: we have extra mouths to feed now.


To be continued!
(Wood elves are "borrowers", and I'm afraid that with all those "extra mouths to feed", there will be even more unexplained extra disappearances in my food cupboard!)

 

Have a nice day :-)

♥♥♥

9 janvier 2025

Nouvelle venue : dépêche-toi, on t'attendait !

(english below) Le retard accumulé durant le mois de grève totale chez Postes-Canada finit tranquillement de se résorber. De ce fait, aujourd'hui, 8 janvier, j'ai reçu un colis expédié de Bretagne le 8 novembre. J'ai été étonnée de voir arriver la voiture de la factrice (on a perdu l'habitude !) surtout qu'il était recommandé de rester chez soi en raison des conditions de blizzard qui rendaient les routes dangereuses. Et elles l'étaient vraiment, et ce soir, il y a même eu un accident devant chez moi.

Deux mois d'attente. Ce n'est qu'un peu de patience, direz-vous.... mais qui a de la patience quand on attend une nouvelle pensionnaire ?!! 

 

Bref, lorsque j'ai ouvert le colis, j'ai posé la boîte de la demoiselle sur le bureau, et je suis allée écrire à mon amie pour lui dire que tout le contenu de son envoi était un vrai plaisir à découvrir, et que j'avais ainsi eu l'impression de fêter mon anniversaire une seconde fois, mais de manière très agréable puisque ça n'ajoutait pas de chiffre au compteur !

 

Lorsque je suis revenue dans ma pièce de bricolage, j'ai découvert une scène que l'adorable lutine était sortie de la léthargie due à son hypothermie (il faisait -16°C quand elle est arrivée), et qu'elle appelait....

 

- Hé ho ? Il y a quelqu'un ? Hou hou ? Je voudrais sortir de là !!

Je m'apprêtais donc à la faire sortir de sa boîte lorsque j'ai vu arriver des lutins des bois.... Je suis restée discrètement dans mon coin et j'ai observé ce qui se passait.

 

- Eh bien ! Ça y est, tu es enfin arrivée. Ça fait quand même deux mois qu'on t'attend ! s'est écrié Patouille.

 Framboisine a ouvert la boîte de carton, puis elle a détaché les liens de raphia qui retenaient la lutine prisonnière. 

- Aaaaaaaaaaaaaaah ! Ce que ça peut faire du bien de s'étirer, s'est-elle exclamée d'un ton ravi.

- Attends, je vais t'aider à enlever tes protections de mains, lui a dit la petite en tirant sur le tissu.

- Merci beaucoup de votre aide. Mais... qui êtes-vous ? 

- Nous sommes tes frères et ta sœur !

Perplexe, la nouvelle lutine les a regardés attentivement.

- Mon frère, ma sœur ? Comment ça ?

- C'est simple : nous sommes des lutins des bois bruns. Dans les histoires de Guyloup, il n'y avait jusqu'ici que des lutins des bois blonds et roux, alors on t'attendait avec impatience pour pouvoir aller les rejoindre.

- Et voilà la tenue de lutine des bois que tu vas porter, a ajouté Framboisine en montrant les vêtements bien pliés qu'elle avait dans les bras.

À ce moment-là, Fripouille est arrivé et s'est exclamé d'un ton réjoui :

- Enfin te voilà ! Je commençais à en avoir assez de venir voir jusqu'ici tous les jours si tu étais arrivée. Et Patouille et Framboisine aussi commençaient à s'impatienter. Rends-toi compte, à cause de ton retard, ça fait plus de deux mois que je dois porter une perruque rousse pour être dans la cabane des lutins. Je suis content d'avoir enfin mes cheveux bruns ! Bon, dépêche-toi de mettre ta tenue de lutine des bois parce qu'on est pressés.

La demoiselle est allée se cacher derrière la boîte pour enfiler ses nouveaux vêtements.

- Comment je suis ? a-t-elle demandé en revenant devant.

- Waouh ! Ce que tu es jolie comme ça. Ça te va drôlement bien, se sont exclamé les autres en chœur.

C'est alors que Fripouille a paru s'énerver un peu. 

- Écoute, on parlera chiffons et vêtements une autre fois : on est pressés ! Guyloup a prévu qu'on aille dans la forêt pour croiser le chemin de Grandpa quand il fait sa ronde ; si on n'y va pas tout de suite, on va le rater, et il ne pourra pas nous ramener avec lui dans la cabane des lutins des bois. Or, je ne pense pas que tu aies envie d'aller de passer la nuit entière dans la forêt enneigée en attendant la prochaine ronde de Grandpa demain après-midi.

- Euh, non ! Mais qui est Grandpa ? a demandé la nouvelle venue.

- Grandpa Grosbouillon et Grandma Bellemine vivent dans une grande cabane dans la forêt avec tous les autres jeunes lutins, les blonds et roux, et c'est là que tu vas vivre aussi. Ne t'inquiète pas, c'est confortable, et Grandma fait super bien la cuisine. Il y a bien la grande Angélique qui est un peu casse-pied des fois, mais ce n'est pas grave, elle nous fait bien rigoler quand elle s'offusque de tout et de rien. Et puis, tu verras bien et tu comprendras tout de suite quand tu arriveras. Ah, au fait, j'allais oublier : dans ses histoires, Guyloup a prévu que tu t'appelles Joline ; c'est pas mal comme nom,  hein ? J'espère que ça te plait.

Sans lui laisser le temps de répondre, Fripouille a tourné les talons en leur demandant de se dépêcher de le suivre, et ils sont tous sortis.

Je me demande ce que va dire Grandma en voyant arriver cette troupe avec un bébé lutin. À suivre !

--------------

La nouvelle venue est une poupée originale de Rosemarie Müller, le moule de son visage s'appelle Sweety, on le voit rarement, et on ne le reverra plus car ce moule a été archivé. Elle mesure 32 cm.

Le nom qui lui a été attribué par la créatrice est Samantha, mais chez moi, comme l'a déjà dit Fripouille, elle s'appellera Joline.

 

Bonne journée :-)

♥♥♥

 

The backlog accumulated during the month of total strike at Canada Post is slowly being cleared. As a result, today, January 8, I received a package sent from Brittany on November 8. Two months of waiting. It's only a little patience, you might say.... but who has patience when you're waiting for a new doll?!!
I put the box in my office and when I came back, I discovered a scene that the adorable elf had come out of the lethargy due to her hypothermia (it was -16°C/3,2°F when she arrived), and that she was calling....
- Hey ho? Is there anyone there? Whoo hoo? I want to get out of here!!
So I was about to take her out of her box when I saw some woodland elves arrive.... I stayed discreetly in my corner and observed what was happening.
- Well! There you are, you've finally arrived. We've been waiting for you for two months! Patouille exclaimed. 
Framboisine opened the cardboard box, then untied the raffia ties that were holding the imprisoned elf.
- Aaaaaaaaaaaaaaaah! It can feel so good to stretch, she exclaimed in a delighted tone.
- Wait, I'll help you take off your hand guards, the little girl told her, pulling on the fabric.
- Thank you very much for your help. But... who are you?
- We're your brothers and sister!
Perplexed, the new elf looked at them attentively.
- My brother, my sister? What do you mean?
- It's simple: we're brown wood elves. In Guyloup's stories, until now there were only blond and red wood elves, so we were impatiently waiting for you to join them.
- And here is the wood elves outfit that you are going to wear, added Framboisine, showing the neatly folded clothes that she had in her arms.
At that moment, Fripouille arrived and exclaimed in a delighted tone:
- Finally you are! I was starting to get tired of coming here every day to see if you had arrived. And Patouille and Framboisine were also starting to get impatient. Just imagine, because of your delay, it's been more than two months that I have to wear a red wig to be in the elves' cabin. I'm happy to finally have my brown hair! Well, hurry up and put on your wood elves outfit because we are in a hurry.
The young lady went to hide behind the box to put on her new clothes.
- How do I look? she asked as she came back.
- Wow! You look so pretty like that. It really suits you, the others exclaimed in unison.
That's when Fripouille seemed to get a little annoyed.
- Listen, we'll talk about rags and clothes another time: we're in a hurry! Guyloup has planned for us to go into the forest to cross paths with Grandpa when he makes his rounds; if we don't go right away, we'll miss him, and he won't be able to take us back with him to the wood elf cabin. Now, I don't think you want to spend the whole night in the snowy forest waiting for Grandpa's next round tomorrow afternoon.
- Uh, no! But who's Grandpa? asked the newcomer.
- Grandpa Grosbouillon and Grandma Bellemine live in a big cabin in the forest with all the other young elves, the blond and redheaded ones, and that's where you're going to live too. Don't worry, it's comfortable, and Grandma cooks really well. There's big Angélique who's a bit of a pain sometimes, but it doesn't matter, she makes us laugh when she gets offended by everything and nothing. And then, you'll see and you'll understand right away when you arrive. Oh, by the way, I almost forgot: in his stories, Guyloup planned for you to be called Joline; it's not a bad name, huh? I hope you like it.
Without giving him time to answer, Fripouille turned on his heels and asked them to hurry up and follow him, and they all went out.
I wonder what Grandma will say when she sees this troop arriving with a baby elf.

To be continued!

 

The newcomer is an original doll by Rosemarie Müller, the mold of her face is called Sweety, we rarely see it, and we will not see it again because this mold has been archived. She measures 32 cm. The name given to her by the creator is Samantha, but at home, as Fripouille already said, she will be called Joline.

Have a nice day :-)

♥♥♥

8 janvier 2025

Le petit faon

(english below) Cet après-midi, il neigeait et il faisait encore très froid : -14°C / ressenti -22° en raison du vent et de l'humidité. Grandpa et deux jeunes lutins ont chaussé leurs raquettes pour aller remplir les mangeoires des oiseaux et voir si tout allait bien pour les animaux qui vivent aux alentours.

Mais sur le chemin qu'ils prennent habituellement, la lanière d'une des raquettes de Grandpa a cassé. Devant désormais marcher dans la neige en souliers, il est revenu en se frayant un chemin entre les arbres les plus denses, là où le sol est moins enneigé.

Bien lui en a pris, car chemin faisant, il a trouvé un faon à moitié mort de froid, prostré aux côtés d'une biche qui avait été mortellement blessée par un chasseur et déjà gelée.

Comme chacun le sait, les lutins des bois sont les amis des animaux. Grandpa a pris le faon dans ses bras et l'a rapporté à la cabane. Là, il l'a réchauffé, l'a nourri, puis l'a amené dans le salon bien chauffé par la cheminée.

(Cliquez sur la photo pour l'agrandir - Click on the photo to enlarge it )

 - Je vous laisse notre nouveau pensionnaire ; je prends une autre paire de raquette et je repars faire un tour dans la forêt, pour voir si aucun autre animal n'aurait besoin d'aide, explique-t-il.

- Grandpa, est-ce que je peux m'occuper du petit faon ? demande Ciboulette.

- Dis plutôt que tu as envie de jouer à la maman avec lui, la taquine Fripouille en riant.

- Non, c'est moi la plus grande, c'est à moi de le faire, proteste Angélique.

- On va bien prendre soin de ce pauvre petit orphelin, et on va le faire tous ensemble, tranche Grandma.

Indifférent aux chicanes de ses deux sœurs, le petit Janot caresse doucement le museau du tendre animal qui se laisse faire avec un plaisir évident. Aucun doute, ce petit faon est tombé dans la bonne maison.

Les lutins des bois hébergent déjà plusieurs animaux ; peut-être ne les avez-vous pas remarqué en cliquant sur la première photo pour l'agrandir, ou bien derrière Angélique lorsqu'elle proteste, ou encore ici sur la table !

Et là, vous le voyez ? un renardeau blessé à une patte, qui a, lui aussi, trouvé refuge chez les lutins des bois.

Bonne journée :-)

♥♥♥

PS : L'hiver canadien est rude pour les animaux sauvages, mammifères et oiseaux ; surtout lorsque nous avons des nuits où le vent et l'humidité créent des ressentis frôlant les -30 comme ces derniers jours. Il est généralement estimé que 30 à 40 % d'entre eux ne survivent pas.

 

This afternoon, it was snowing and still very cold: -14°C / 6,8°F felt like -22°C / -7,6°F because of the wind and humidity. Grandpa and two young elves put on their snowshoes to go fill the bird feeders and see if everything was okay for the animals that live nearby.
But on the path they usually take, the strap of one of Grandpa's snowshoes broke. Now having to walk in the snow in shoes, he returned by making his way between the densest trees, where the ground is less snowy.
It was a good thing he did, because along the way, he found a fawn half dead from the cold, prostrated next to a doe that had been mortally wounded by a hunter and was already frozen.
As everyone knows, forest elves are friends of animals. Grandpa took the fawn in his arms and brought it back to the cabin. There, he warmed him up, fed him, then brought him into the living room, well-heated by the fireplace.
- I'll leave our new boarder with you; I'll take another pair of snowshoes and go for a walk in the forest again, to see if any other animals need help, he explains.
- Grandpa, can I take care of the little fawn? asks Ciboulette.
- Say instead that you want to play mom with him, teasing Fripouille with a laugh.
- No, I'm the oldest, it's up to me to do it, protests Angélique.
- We're going to take good care of this poor little orphan, and we're going to do it all together, Grandma decides.
Indifferent to the bickering of his two sisters, little Janot gently strokes the nose of the tender animal who lets himself be done with obvious pleasure. There's no doubt, this little fawn has fallen into the right home.
The wood elves already shelter several animals; maybe you didn't notice them when you clicked on the first photo to enlarge it, or behind Angélique when she protests, or here on the table!
And there, you see it? a fox cub with an injured paw, who has also found refuge with the wood elves.

Have a nice day :-)
♥♥♥

PS: The Canadian winter is harsh for wild animals, mammals and birds; especially when we have nights where the wind and humidity create feelings of -30C / -22F like these last few days. It is generally estimated that 30 to 40% of them do not survive.

7 janvier 2025

La galette des lutins des bois

(english below) Les jeunes lutins des bois s'apprêtent à manger la galette des rois tout juste sortie du four.
C'est habituellement le plus jeune qui doit fermer les yeux et décider au hasard à qui ira chacune des parts que Grandma va découper, afin que tout le monde ait une chance d'obtenir la fève cachée dans la galette. Le petit Janot se met donc debout sur sa chaise pour mieux voir la galette et sélectionner chaque destinataire.

(Cliquez sur la photo pour l'agrandir - Click on the photo to enlarge it )

Mais il déclare d'abord qu'il sait où est la fève parce qu'il était dans la cuisine quand Grandma l'a glissée dans la galette au moment de la mettre dans le four.

- Et c'est moi qui vais l'avoir... na-na-nanaire ! taquine-t-il les autres en chantonnant.

Farfouille n'en croit pas ses oreilles.

Lilas est dépitée, elle espérait vraiment avoir la fève cette année.

Sarriette est fâchée, trouvant que Janot est trop gâté.

Ciboulette est sceptique ; elle pense que Janot bluffe.

Angélique est offusquée que son petit frère ose dire ça. 

Marjolaine est amusée, elle aurait bien aimé faire cette blague-là, elle aussi.

Cafouille espère avoir mal compris. 

La petite Fripette se moque d'avoir la fève, c'est manger la galette qui l'intéresse ; elle se contente de trouver ça très drôle. 

C'est alors que Grandma annonce que, comme ils ont le même âge, cette année, c'est Fripette qui va décider de la distribution des parts, et que, l'an prochain, ça sera à nouveau Janot, et ainsi de suite.

Fripouille éclate de rire.

- Tu l'avais pas vue venir celle-là, hein ?!

Janot est un peu déçu que ça n'ait pas fonctionné, mais ça n'a pas duré longtemps. Quelques instants plus tard, il dégustait sa part de galette comme les autres.

Et devinez qui a eu la fève ?

Et chez vous, la galette était-elle bonne ? avez-vous eu la fève ?

 

Bonne journée :-)

♥♥♥

 

The young wood elves are getting ready to eat the freshly baked king cake.
Usually, the youngest one has to close his eyes and randomly decide who gets each piece that Grandma cuts, so that everyone has a chance of getting the bean hidden in the cake. So little Janot stands up on his chair to get a better look at the cake and select each recipient.
But first he declares that he knows where the bean is because he was in the kitchen when Grandma slipped it into the cake when she put it in the oven.
- And I'm the one who's going to get it... na-na-nanaire! he teases the others, singing.
Farfouille can't believe his ears.
Lilas is disappointed, she really hoped to get the bean this year.
Sarriette is angry, thinking that Janot is too spoiled.
Ciboulette is skeptical; she thinks Janot is bluffing.
Angélique is shocked that her little brother dares to say that.
Marjolaine is amused, she would have liked to make that joke too.
Cafouille hopes she misunderstood.
Little Fripette doesn't care about having the bean, she's interested in eating the cake; she just finds it very funny.
That's when Grandma announces that, since they're the same age, this year, Fripette will decide who gets the shares, and that next year, it will be Janot again, and so on.
Fripouille bursts out laughing.
- You didn't see that one coming, huh?!
Janot is a little disappointed that it didn't work, but it didn't last long. A few moments later, he was enjoying his share of the cake like the others.
And guess who got the bean?

Have a nice day :-)
♥♥♥

2 janvier 2025

Premier janvier entre cousins

(english below) Vous vous souvenez peut-être que Nilaq avait proposé que les "nouveaux cousins" passent le réveillon du jour de l'An ensemble à la ferme (revoir ICI) ; proposition qui avait été accueillie avec enthousiasme. Toutefois, en raison de l'âge des enfants, ils ont finalement décidé de se réunir le jour de l'An plutôt que la veille au soir.

Nirlik était ravie de cette invitation, et c'est avec plaisir qu'en allant faire ses courses hebdomadaires, elle a ajouté à sa liste habituelle de quoi préparer le menu auquel elle avait pensé. 

Bien entendu, en rentrant des courses, il faut tout ranger.

Mardi après-midi, Belle est arrivée avec une glacière dans laquelle se trouvait de quoi nourrir la tribu des 11 enfants qui seraient réunis pour cette célébration familiale.

Les trois mamans avaient décidé de leur lâcher la bride sur la saine alimentation pour ce jour-là, et elles avaient prévu de laisser la bande de gamins manger de la pizza, des sandwichs tomate-salade et des pâtisseries, tranquillement installés dans le salon, devant des films de Noël, ce qui serait bien plus sympa pour eux que d'être à table durant un long repas avec les adultes. 

 

Nirlik venait de terminer la fabrications de la bûche qui constituerait le dessert des grands. Comme il fallait couper les deux extrémités pour qu'elles aient l'air bien nettes et droites, elle a placé chaque morceau dans une assiette, servi un café, et expliqué en riant qu'il fallait bien qu'elle et Belle se sacrifient pour que la bûche ait une belle allure !

Belle demanda à Nirlik comment il se faisait qu'elle cuisine aussi bien, et surtout qu'elle l'entende souvent parler de plat qui lui semblaient plus proches de la cuisine française que de la cuisine inuite.

Nirlik expliqua alors ses premières années de mariage passées dans la ferme, aux côtés de ses beaux-parents, c'est à dire le père biologique de Nilaq, l'ancien propriétaire de la ferme, dont la femme était française (revoir l'histoire de Nilaq ICI).

- Bernadette m'a tout appris, non seulement la cuisine, mais aussi à être mère, à aimer, et être aimée ; elle débordait de chaleur humaine et de gentillesse. C'était une femme merveilleuse. Ils aimaient beaucoup recevoir des amis, et cette cuisine l'a souvent vue cuisiner des repas quasiment pantagruéliques car leurs convives étaient tous des bons vivants.

- Euh, des repas pantagruéliques ! J'espère que ça ne sera pas le cas demain midi, la taquine Belle pour ramener un sourire sur le visage nostalgique de Nirlik.

Ça fonctionne car Nirlik se met à rire pendant qu'elles s'installent à la table avec leurs mugs et leurs assiettes.

- Je suis plus sage que Bernadette à ce niveau-là ; je sais que la santé passe beaucoup par ce que nous mangeons. Tu vas voir, on aura juste quelques calories en trop par rapport à la normale, mais on les éliminera vite, j'en suis certaine !

 

Mercredi premier janvier à midi, tout le monde s'est retrouvé dans maison. D'un commun accord, ils avaient choisi de s'habiller comme tous les jours, dans la mesure où Nilik et Nilaq devait malgré tout assurer leur travail de la ferme, même un premier janvier, et que cela leur éviterait des changements vestimentaires complets inutiles. Belle et Jessica étaient bien d'accord avec ce principe, trouvant que se mettre sur son 31 n'apporterait rien de plus à leur plaisir d'être ensemble.

Les deux bébés, Annelle et Malo, ont été assis dans le parc où ils se sont mis à jouer ensemble sans histoires, puis ils furent mis au lit quand ils commencèrent à montrer des signes de fatigue.

Mais les enfants plus grands étaient excités, alors leurs parents les ont vite installés dans le salon avec les plats prévus pour eux et une sélection de DVD.

Nirlik a demandé à ses deux aînés, Ukpik et Asiavik, de veiller un peu au bon déroulement des choses, mais les trois mamans se sont promis de venir voir à chaque quart d'heure comme tout se passait.

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(Cliquez sur la photo pour l'agrandir - Click on the photo to enlarge it )

Une fois les adultes sortis du salon, Andréa a décidé que rien n'interdisait de commencer par les pâtisseries et de finir par la pizza. Qannik, toujours prêt à suivre Andréa dans ses "idées" a approuvé. Par contre, Clémentine préférant le salé au sucré, n'a pas écouté cette suggestion, ce qui n'a pas manqué d'étonner Andy qui est assez gourmand.

Évidemment, Sikuaq a suivi l'idée de sa meilleure copine et s'est emparée d'une part de gâteau aux fraises.

Voyant que Clément avait pris de la pizza, Ukpik a voulu le féliciter de manger "dans le bon ordre". Mais il a été déçu de la réponse :

- Non, c'est juste parce que je suis comme ma sœur : je préfère ce qui est salé à ce qui est sucré !

Pendant ce temps, les petits regardent attentivement le film "Le Mystère de Noël", se réjouissant que personne n'ait oublié Noël chez eux !

(cliquez sur l'image pour voir la bande annonce du film)

Jouant sérieusement son rôle de "grande fille" dans cette réunion d'enfants, Asiavik est allée remplir le verre de la petite Cerise, mais elle est restée là, fascinée par l'histoire du film et impatiente de savoir ce qui va s'y passer.

Pendant ce temps-là, dans la salle à manger, les adultes sont à table.

Ils ont déjà pris l'apéritif et mangé l'entrée. Nirlik, aidée par Jessica, vient de servir le plat de résistance.

Les bavardages vont bon train. Les maris font connaissance entre eux, et avec les amies de leurs épouses.

Nilaq et David découvrent qu'ils ont été l'un et l'autre dans l'équipe de hockey de leurs universités respectives. Ils se réjouissent de prochainement ressortir patins et crosses pour jouer ensemble, eux et les enfants.

Ethan et Jessica parlent à bâtons rompus des pays dans lesquels Ethan s'est rendu grâce à son métier de pilote de ligne. 

Nirlik et Belle discutent de bébés, de cuisine, et de toutes ces petites choses dont aiment souvent parler les mamans. Belle répète à nouveau combien elle est heureuse et rassurée de savoir que c'est Nirlik qui va garder bébé Annelle à partir de la semaine prochaine, quand Belle va reprendre le travail.

Quand l'heure du dessert est arrivée, des "miam" de gourmandises se sont élevés en voyant la bûche. 

Lorsqu'il eut servi le champagne dans les coupes, Nilaq a demandé le silence et a proposé de lever leur verre en souvenir de leur ancêtre commune à tous, Marie-Félicité, au 17e siècle, et à celle du 19e qui leur avait permis de se retrouver grâce à la découverte de son journal intime : Rose.

Une impression étrange et chaleureuse s'est invitée à table, un peu comme si les fantômes du passé traversaient la cuisine en souriant de les voir ainsi réunis, et c'est avec émotion qu'ils ont tous trinqué en pensant aux liens lointains qui les unissaient tous.

Ce fut une très belle première journée de l'an neuf.

 

J'espère que la vôtre le fut aussi.

Bonne journée :-)

♥♥♥

PS : Le menu de Nirlik était :

Apéritif : mini-quiches et canapés au saumon fumé

Entrée : salade de homard à l'avocat (recette ICI)

Plat : dinde farcie, petits légumes et pommes de terre mousseline

Salade, fromage

Dessert : bûche chocolat noix de coco (recette ICI)  et champagne

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You may remember that Nilaq had suggested that the "new cousins" spend New Year's Eve together at the farm (see HERE); a suggestion that was enthusiastically received. However, due to the ages of the children, they ultimately decided to meet on New Year's Day instead of the night before.

Nirlik was delighted with this invitation, and it was with pleasure that when she went to do her weekly shopping, she added to her usual list of things to prepare the menu she had thought of.
Of course, when she got back from shopping, everything had to be put away.

On Tuesday afternoon, Belle arrived with a cooler containing enough food for the tribe of 11 children who would be gathered for this family celebration.
The three mothers had decided to forget healthy eating for that day, and they had planned to let the gang of kids eat pizza, tomato and salad sandwiches, and pastries, quietly settled in the living room, in front of Christmas movies, which would be much more fun for them than being at the table during a long meal with the adults.

Nirlik had just finished making the log that would be the adults' dessert. Since both ends had to be cut off so that they would look nice and straight, she placed each piece on a plate, served coffee, and explained with a laugh that she and Belle have to sacrifice themselves so that the log would look nice!

Belle asked Nirlik how it was that she was such a good cook, and especially that she often heard her talk about dishes that seemed closer to French cuisine than Inuit cuisine. Nirlik then explained his first years of marriage spent on the farm, alongside his in-laws, that is to say Nilaq's biological father, the former owner of the farm, whose wife was French (see Nilaq's story HERE).
- Bernadette taught me everything, not only how to cook, but also how to be a mother, how to love, and be loved; she was overflowing with human warmth and kindness. She was a wonderful woman. They loved to entertain friends, and this kitchen often saw her cook almost gargantuan meals because their guests were all bon vivants.
- Uh, gargantuan meals! I hope that won't be the case tomorrow at noon, Belle teases to bring a smile back to Nirlik's nostalgic face.
It works because Nirlik starts laughing as they sit down at the table with their mugs and plates.
- I am wiser than Bernadette in this regard; I know that health depends a lot on what we eat. You'll see, we'll just have a few extra calories compared to normal, but we'll get rid of them quickly, I'm sure!

Wednesday, January 1st at noon, everyone met up in the house. By mutual agreement, they had chosen to dress like every other day, since Nilik and Nilaq still had to do their horse farm work, even on January 1st, and that would save them from having to make unnecessary complete changes of clothes. Belle and Jessica were in complete agreement with this principle, finding that elegant dressing up would not add anything to their pleasure of being together.

The two babies, Annelle and Malo, were seated in the playpen where they started to play together without any fuss, then they were put to bed when they started to show signs of fatigue.

But the older children were excited, so their parents quickly settled them in the living room with the food provided for them and a selection of DVDs.
Nirlik asked his two eldest, Ukpik and Asiavik, to keep a little watch over things, but the three mothers promised to come and see how everything was going every quarter of an hour.

Once the adults had left the living room, Andréa decided that there was nothing to stop them starting with the pastries and finishing with the pizza. Qannik, always ready to follow Andréa in her "ideas" approved. On the other hand, Clémentine preferring salty to sweet, did not listen to this suggestion, which did not fail to surprise Andy who is quite greedy.
Obviously, Sikuaq followed her best friend's idea and grabbed a slice of strawberry cake.
Seeing that Clément had taken pizza, Ukpik wanted to congratulate him for eating "in the right order". But he was disappointed with the answer:
- No, it's just because I'm like my sister: I prefer salty things to sweet things!
Meanwhile, the little ones are watching the film "The Christmas Mystery" attentively, rejoicing that no one has forgotten Christmas at their home!
Seriously playing her role as "big girl" in this children's gathering, Asiavik went to fill little Cerise's glass, but she stayed there, fascinated by the story of the film and impatient to know what will happen there.

Meanwhile, in the dining room, the adults are at the table.
They have already had the aperitif and eaten the starter. Nirlik, helped by Jessica, has just served the main course.
The chatter is going well. The husbands are getting to know each other, and their wives' friends.

Nilaq and David discover that they were both on the hockey team at their respective universities. They are looking forward to soon getting out their skates and sticks to play together, hem and the children.
Ethan and Jessica are talking at length about the countries Ethan has visited thanks to his job as an airline pilot.
Nirlik and Belle talk about babies, cooking, and all those little things that mothers often like to talk about. Belle repeats again how happy and reassured she is to know that Nirlik will be the one looking after baby Annelle starting next week, when Belle goes back to work.

When dessert time came, "yums" of delicacies rose up when they saw the log.
When he had poured the champagne into the glasses, Nilaq asked for silence and suggested raising their glasses in memory of their common ancestor, Marie-Félicité, in the 17th century, and to the one from the 19th who had allowed them to meet again thanks to the discovery of her diary century: Rose.
A strange and warm feeling invited itself to the table, a bit as if the ghosts of the past were crossing the kitchen smiling to see them thus reunited, and it was with emotion that they all toasted while thinking of the distant ties that united them all.

It was a very beautiful first day of the new year.
I hope yours was too.

Have a nice day :-)
♥♥♥

PS: Nirlik's menu was:
Appetizer: mini-quiches and smoked salmon canapés
Starter: lobster salad with avocado 
Main course: stuffed turkey, baby vegetables and mousseline potatoes
Salad, cheese
Dessert: chocolate coconut log and champagne

1 janvier 2025

BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2025

Au revoir année 2024 : douze coups viennent de sonner en France pour célébrer l'arrivée de 2025.

Ici, ça ne sera que dans six heures, mais mes vœux seront les mêmes que pour l'autre côté de l'océan, alors, dores et déjà, je souhaite que ces 365 jours à venir soient doux pour nous tous, et qu'ils nous apportent des sourires, de l'amitié, de l'amour, de la tendresse, et, surtout, de la compréhension les uns envers les autres dans le monde entier.

BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 

♥♥♥

27 décembre 2024

Traineaux à chiens et souvenirs...

(english below) Cet après-midi, Nilaq a attelé six huskies de un an derrière un grand malamute expérimenté. Tout le monde est sorti pour voir comment se comportaient ces jeunes chiens qui vont prendre confiance en eux avec la présence de 'l'ancien". À l'automne prochain, lorsqu'ils seront parfaitement au point, ils iront rejoindre leur futur propriétaire (***), un club de mushing (**) dépendant d'un centre hôtelier touristique).

 

Sikuaq et Pimniq se sont chicanés parce qu'ils voulaient monter l'un et l'autre sur le traineau pour cette randonnée, mais Nilaq a désamorcé la dispute en leur expliquant que les huskies étaient encore trop jeunes pour tirer autant de poids. Ce qui n'était pas tout à fait vrai, dans la mesure où les deux enfants sont très légers et que Suka, le gros malamute géant (****) de 60 Kg est capable de tirer 200 Kg à lui tout seul, mais l'argument a porté et ils ont accepté de descendre.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir - Click on the picture to enlarge it

Nirlik est rêveuse. Ce malamute est le descendant de Suka, un des deux braves chiens qui les accompagnaient partout, elle et sa sœur, lorsqu'elles étaient petites.

Elle se rappelle ce Noël si particulier où leur père leur avait fabriqué un petit traineau, pour qu'elles aillent se promener librement quand trop de neige était tombée pour qu'elle arrive à pousser le fauteuil roulant monté sur skis de sa sœur.

 

Le père des jumelles élevait des chiens bien que "la mode" en fut passée depuis longtemps. Essentiellement depuis que les blancs avaient tué la plupart des chiens, et que les Inuits avaient alors adopté la motoneige, avec ses inconvénients (pannes techniques, besoin d'essence, etc). Mais certaines personnes étaient restées attachées aux traineaux à chiens, et l'élevage du père des jumelles passait pour être le meilleur du Nunavik, avec des bons chiens parfaitement dressés en douceur, sur le long terme, ce qui donnait des animaux forts et courageux en toutes circonstances. 

Par voie de conséquence, Nirlik avait été initiée au mushing depuis sont plus jeune âge, ou presque, et là, à l'âge de sept ans, elle savait qu'elle et sa sœur avaient la liberté qui s'ouvrait devant elles car elle saurait les mener où elles en avaient envie.

Son père était immensément heureux de les voir tellement joyeuses en découvrant ce cadeau de Noël. 

Suka et Eska semblaient enthousiastes eux-aussi, en bons chiens de traîneau qu'ils étaient, à peine leur harnais enfilé qu'ils étaient prêts à démarrer la promenade.

Toutefois leur mère, elle, était un tout petit peu moins enthousiaste. Elle n'avait pas oublié "l'anecdote" des ours polaires qui remontait à quelques semaines de ça, et même si elle était rassurée par la présence des chiens auprès de ses filles, elle se demandait bien ce que ces deux diablotines allaient encore bien pouvoir inventer avec ce nouveau moyen de locomotion !

(Cliquez sur la photo pour l'agrandir - Click on the photo to enlarge it )

Nirlik est perdue dans ses rêves. Elle imagine qu'ils sont là, tous ensemble, même si ce n'est malheureusement plus possible pour son père. "Quelles belles courses de traîneaux auraient-ils pu faire ensemble" se dit-elle en souriant.

Elle ressent le besoin d'aller téléphoner à sa jumelle pour lui rappeler leur cadeau de Noël d'il y a si longtemps déjà. Mais elle est certaine que Saïla a aussi repensé à ça et qu'elle s'attend à son appel : le lien entre les jumelles est impossible à rompre, et ce n'est pas une simple distance de 5174 km entre Sherbrooke et Saint Pierre de Quiberon, ni même un océan, qui va réussir à réduire leur complicité.

Bonne journée :-)

♥♥♥

(**) le terme "musher", qui veut dire diriger un traîneau à chien (et qui a donné "mushing" après son adoption par la langue anglaise), provient du verbe français « marcher » . Ce sont probablement les colons français qui ont exploré le nord canadien au 17e et 18e siècle, puis le grand nord au 19e siècle qui ont introduit ce terme lorsqu'ils ont adopté ce moyen de déplacement pour transporter des marchandises.

(***) un chien doit avoir terminé sa croissance (18 à 24 mois selon la race et la taille) avant de commencer toute traction lourde ou de longue durée, mais sa formation au port du harnais et tractation d'un charge très légère commence aux alentours de 6 à 9 mois. 

(****) chien malamute géant, voir ICI

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This afternoon, Nilaq harnessed six one-year-old huskies behind a large, experienced malamute. Everyone went out to see how these young dogs behaved, who will gain confidence in themselves with the presence of the '"elder". Next fall, when they are perfectly ready (***), they will go and join their future owner, a mushing club (**) dependent on a tourist hotel center).

Sikuaq and Pimniq argued because they both wanted to get on the sled for this hike, but Nilaq defused the argument by explaining to them that the huskies were still too young to pull so much weight. Which was not entirely true, since the two children are very light and Suka, the big giant malamute (****) of 60 kg is capable of pulling 200 kg on his own, but this good argument carried through and they agreed to go down.

Nirlik is pensive. This malamute is the descendant of Suka, one of the two good dogs who accompanied them everywhere, she and her sister, when they were little.

She remembers that very special Christmas when their father had made them a little sled, so that they could go for a walk freely when too much snow had fallen for her to push her sister's wheelchair fixeded on skis.
The twins' father raised sled dogs although the "fashion" for it had long since passed. Mainly since the whites had killed most of the dogs, and the Inuit had then adopted the snowmobile, with its drawbacks (technical breakdowns, need for gasoline, etc.). But some people had remained attached to dog sledding, and the breeding of the twins' father was considered to be the best in Nunavik, with good dogs perfectly trained gently, over the long term, which produced strong and courageous animals in all circumstances.

As a result, Nirlik had been introduced to mushing since she was very young, and there, at the age of seven, she knew that she and her sister had freedom opening up before them because she would be able to take them wherever they wanted.
Her father was immensely happy to see them so happy upon discovering this Christmas present.
Suka and Eska seemed enthusiastic too, as good sled dogs that they were, barely putting on their harnesses that they were ready to start the walk.
However, twins' mother was a little less enthusiastic. She had not forgotten the "anecdote" of the polar bears that went back a few weeks ago, and even if she was reassured by the presence of the dogs with her daughters, she wondered what these two little devils were still going to be able to invent with this new means of locomotion!

Nirlik is lost in her dreams. She imagines that they are there, all together, even if it is unfortunately no longer possible for her father. "What beautiful sled races they could have done together" she says to herself with a smile.
She feels the need to go and call her twin to remind her of their Christmas present from so long ago. But she is certain that Saïla has also thought about it and that she is expecting her call: the bond between the twins is impossible to break, and it is not a simple distance of 5174 km between Sherbrooke and Saint Pierre de Quiberon, nor even an ocean, that will succeed in reducing their complicity.

Have a nice day :-)
♥♥♥

(**) the term "musher", which means to lead a dog sled (and which gave "mushing" after its adoption by the English language), comes from the French verb "marcher". It was probably the French settlers who explored northern Canada in the 17th and 18th centuries, then the far north in the 19th century who introduced this term when they adopted this means of transport to transport goods.
(***) a dog must have finished growing (18 to 24 months depending on the breed and size) before starting any heavy or long-term traction, but its training in wearing a harness and pulling a very light load begins around 6 to 9 months.
(****) giant malamute dog, see HERE

27 décembre 2024

Balade dans un décor de conte d'hiver

Pas de poupées aujourd'hui, juste le partage de quelques clichés pris lors de la balade que nous avons faite pour nous rendre au seul endroit de la région où je peux trouver un décor qui peut simuler une banquise comme vous l'avez vue sur les photos d'hier (les jumelles et les ours blancs que vous pouvez revoir ICI).

Je dis le seul endroit, car partout ailleurs, on aperçoit de la forêt ou des montagnes en arrière-plan.

Voici l'endroit ; le 'trou" que vous voyez est un fossé dans lequel je suis descendue, m'enfonçant copieusement dans la neige molle pour aller placer les poupées et les ours. J'en suis sortie avec la fourrure du haut des bottes enneigée et les leggins trempés jusqu'aux genoux, mais n'étant pas frileuse, ça ne me gênait pas ; tant que les pieds restent chauds dans les bottes de neige, le reste n'est pas grave.

En ce début d'après-midi, malgré la température de -9°C, il faisait très bon grâce au (rare) grand soleil brillant dans un pur ciel bleu d'azur. Mais il a rapidement commencé à décliner sur l'horizon.

Le jour baisse très tôt ici, puisque la semaine dernière, au pire de l'année, il faisait nuit à peine à 15 h 30 passées, mais, youpiiii, les jours recommencent à rallonger !

Les rayons aux teintes chaudes de l'astre solaire amplifiaient les teintes et nous avons traversé ce décor digne d'un conte de fées en hiver, ou d'un conte de Noël, que je voulais partager avec vous sur ces quelques photos.

Imaginez vous en train de marcher sur la neige, l'entendant crisser sous vos bottes à chaque pas, d'autant plus fort que tout est assourdi par la forêt glacée, et que nul autre son ne parvient à vos oreilles ; tout semble figé dans le silence hivernal.

C'est magique.

 

 

 

Lorsque nous sommes sortis de la forêt pour reprendre la route, le soleil illuminait encore le ciel derrière les montagnes, mais quelques minutes plus tard, la nuit descendait. Le temps qu'on arrive chez nous, au Mont Orford (à droite), il faisait sombre.  Bye le soleil ... à bientôt, j'espère !

Bonne journée :-)

♥♥♥

26 décembre 2024

Les jumelles et les ours blancs

En ce 26 décembre, Nirlik a appelé sa jumelle pour savoir comment s'était déroulé son Noël en France, mais au moment où sa sœur décrochait, elle s'est soudainement mise à repenser à un matin d'il y a longtemps, alors que les deux jumelles avaient 7 ans... ce fameux jour où elles avaient vécu une aventure extraordinaire, bien qu'elle aurait pu tourner au drame, et qui leur avait valu une fameuse punition.

- Hai Saila ! Te souviens-tu de nos ours polaires ?

- Oh la la ! Comment oublier ça ?! répond Saïla.

Et les voici parties à se remémorer l'anecdote que voici.

 

Comme on l'a vu il y a quelque temps (ICI), leur père avait fixé des skis sous le fauteuil roulant de Saïla afin que Nirlik puisse le pousser facilement sur la neige et leur redonner plus d'autonomie pendant l'hiver. Les fillettes ne se sont pas fait prier pour utiliser l'invention : dès la neige arrivée, on les a vues partout dans le village, profitant de leur liberté de mouvement permise en dépit du tapis blanc.

 

Hum... dans le village. Autour du village. Et même un peu plus loin parfois. Comme ce fameux jour où elles ont décidé d'aller loin sur la glace, du côté opposé à celui où les hommes pêchaient, dans une crique masquée par un éperon rocheux qui leur donnait l'impression d'être au bout du monde, où les jeunes aimaient venir en été.

Malheureusement, le vent du large avait soufflé beaucoup de neige sur la glace de la crique, et Nirlik ne pouvait plus pousser plus loin le fauteuil sur skis.

Elle venait de dire à Saïla qu'elle allait reculer dans ses propres traces et qu'elles allaient rentrer quand elles ont entendu un grognement caractéristique. 

 

Une femelle ourse polaire et deux oursons arrivaient vers les fillettes terrifiées. 

Ils se sont arrêtés près d'elles et se sont tournés pour les regarder. La mère grognait en secouant la tête, ouvrant la bouche pour humer l'odeur des deux sœurs.

Puis le premier ourson s'est avancé et a reniflé les appui-pieds du fauteuil roulant et a éternué !

 

En entendant l'éternuement, Saïla n'a pas pu se retenir : elle s'est mise à rire. Nerveusement, Nirlik a éclaté de rire à son tour.

Cela a semblé déconcerter la mère qui s'est mise à regarder les fillettes tranquillement, sans bouger.

 

Comme suspendu dans le temps, cet instant a paru durer une éternité, pendant laquelle les oursons continuaient à renifler le fauteuil roulant et l'ourse à observer les deux petites humaines.

Puis, comme si le déroulement du temps retrouvait son cours normal, dans un dernier grognement, la mère ourse s'est détournée et a repris son chemin, suivie des deux petits qui trottinaient derrière elle.

Les filles les ont regardé s'éloigner, hésitant entre peur rétroactive et émerveillement, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que leurs traces dans la neige.

 Nirlik a péniblement fait reculer le fauteuil roulant de sa jumelle et elles sont rentrées. Elles n'ont pas eu besoin de raconter leur rencontre car les gens parlaient déjà des ours qui étaient passés près du village.

Bien que les fillettes aient été habituées aux chasses nécessaires que font les hommes inuits, pour nourrir et protéger leurs familles, elles ont été très contentes d'apprendre que personne ne traquerait cette mère puisqu'elle s'était éloignée et ne représentait plus de danger pour le village.

 

Mais lorsque quelqu'un a rapporté que les traces dans la neige démontraient que les fillettes s'étaient trouvées en présence des ours, les deux sœurs ont bien été obligées d'avouer leur rencontre.

Ce qui leur a valu un sermon de leur père et une méga-punition de leur mère.

 

Elles sont prudemment retourné en secret dans la crique durant tout l'hiver, et elles ont aperçu la mère et ses petits au loin, mais (heureusement) elles n'ont plus jamais eu l'occasion de les voir d'aussi près. 

 

- Quelle frousse on a eue ! Mais c'était quand même un moment presque magique, conclut Nirlik.

- Magique, je ne sais pas, c'était plutôt vexant pour moi quand j'y repense : comment pourrais-je oublier que mes pieds font éternuer les ours !! s'esclaffe Saïla.

À ces mots, les deux sœurs ont piqué une crise de fou-rire.

Ensuite, leur conversation a dévié sur la description du réveillon du 24 au soir chez chacune, puis de la journée du 25.

Mais je vous raconterai ça plus tard, parce que pour le moment, je voudrais vous parler des ours polaires.

 

Savez-vous qu'en réalité, leur fourrure n'est pas blanche ? ni jaune d'ailleurs comme elle semble souvent l'être par rapport au blanc bleuté de la  neige. Eh non : leur fourrure est translucide, et sous ce pelage, leur peau est noire ; ce phénomène leur permet d'absorber la chaleur du soleil.

Pour survivre, un ours polaire doit manger approximativement 43 phoques annelés par an, pour assurer son stock de graisse.

La chose la plus étonnante que j'ai apprise sur ces magnifiques mammifères est que les femelles peuvent mettre "en pause" leur gestation si leur réserve de graisse est insuffisante pour assurer le bon développement des futurs petits et leur propre survie. Un phénomène qui serait unique dans la nature. Supéfiant, non ?

Et pour finir : sur une population mondiale estimée à 25 000 individus, le Canada en abrite environ 16 000 à lui tout seul. 

 

Bonne journée :-)

♥♥♥

 

On this December 26, Nirlik called his twin sister to find out how her Christmas in France had gone, but as his sister picked up, she suddenly started thinking back to a morning long ago, when the twins were 7 years old... that famous day when they had lived an extraordinary adventure, although it could have turned into a tragedy, and which had earned them a famous punishment.
- Hai Saila! Do you remember our polar bears?
- Oh la la! How could we forget that?! replied Saïla.
And here they are, reminiscing about the following anecdote:
As we saw some time ago (HERE), their father had fixed skis under Saïla's wheelchair so that Nirlik could easily push it on the snow and give them more autonomy during the winter. The girls didn't need to be asked twice to use the invention: as soon as the snow came, they were seen everywhere in the village, taking advantage of their freedom of movement despite the white carpet.
Hmm... in the village. Around the village. And even a little further sometimes. Like that famous day when they decided to go far out on the ice, on the opposite side from where the men were fishing, in a cove hidden by a rocky spur that gave them the impression of being at the end of the world, where young people liked to come in the summer.
Unfortunately, the offshore wind had blown a lot of snow onto the ice of the cove, and Nirlik couldn't push the chair on skis any further.
She had just told Saïla that she was going to backtrack in her own tracks and that they were going to go back when they heard a characteristic growl.
A female polar bear and two cubs were coming towards the terrified girls.
Bears stopped near them and turned to look at them. The mother growled as she shook her head, opening her mouth to smell the two sisters.
Then the first cub came forward and sniffed the footrests of the wheelchair and sneezed!
Hearing the sneeze, Saïla couldn't help herself: she started laughing. Nervously, Nirlik burst out laughing too.
This seemed to disconcert the mother who began to look at the little girls quietly, without moving.
As if suspended in time, this moment seemed to last an eternity, during which the cubs continued to sniff the wheelchair and the mother bear to observe the two little humans.
Then, as if the flow of time was returning to normal, with a final growl, the mother bear turned away and continued on her way, followed by the two little ones who were trotting behind her.
The girls watched them go away, wavering between retroactive fear and wonder, until only bears' tracks remained in the snow.
Nirlik painfully pushed his twin sister's wheelchair back and they went back to the village. They didn't need to tell anyone about their encounter because people were already talking about the bears that had passed near the village.
Although the girls were used to the necessary hunts that Inuit men do to feed and protect their families, they were very happy to learn that no one would track this mother because she had moved away and was no longer a danger to the village.
But when someone reported that the tracks in the snow showed that the girls had been in the presence of the bears, the two sisters were forced to confess to their encounter.
Which earned them a lecture from their father and a mega-punishment from their mother.
They cautiously returned in secret to the cove throughout the winter, and they caught sight of the mother and her cubs in the distance, but (fortunately) they never had the opportunity to see them so close again.
- What a fright we had! But it was still an almost magical moment, concluded Nirlik.
- Magical, I don't know, it was rather annoying for me when I think back on it: how could I forget that my feet make bears sneeze!! laughed Saïla.
At these words, the two sisters threw a fit of giggles.
Then, their conversation deviated to the description of New Year's Eve on the 24th in the evening at each of them, then of the day of the 25th.
But I'll tell you about that later, because for now, I want to talk to you about polar bears.
Do you know that in reality, their fur is not white? nor yellow for that matter. No, their fur is translucent, and under this fur, their skin is black; this phenomenon allows them to absorb the heat of the sun.
To survive, a polar bear must eat approximately 43 ringed seals per year, to ensure its fat reserves.
The most astonishing thing I learned about these magnificent mammals is that females can "pause" their gestation if their fat reserves are insufficient to ensure the proper development of the future young and their own survival. A phenomenon that would be unique in nature. Amazing, right?
And finally: out of an estimated world population of 25,000 individuals, Canada alone is home to about 16,000.

25 décembre 2024

JOYEUX NOËL :-)

(english below) Mardi 24 décembre dans l'après-midi, les enfants étaient "en pleine forme", dirons nous !

L'Idée de la soirée de réveillon, qui serait suivie de la nuit où les cadeaux seront déposés sous le sapin, c'était un événement difficile à gérer pour les trois plus petits. Les deux plus grands étaient un peu moins exaltés, mais à la réflexion, pas beaucoup moins.

Après le repas de midi, Nilaq a eu une idée :

- Tout le monde dehors, on va pelleter la neige qui est tombée sur le chemin de la maison et faire un bonhomme de neige. Même Maman va venir nous aider.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Nirlik a distribué les parkas de chacun avant d'enfiler la sienne. Le temps de mettre les bottes et cinq minutes plus tard, toute la famille était dehors.

Inutile de dire qu'ils se sont bien amusés à faire leur bonhomme de neige, coiffé du vieux haut de forme trouvé dans un vide-grenier cet été et d'une vieille écharpe à Nilaq.

 C'est à ce moment que Nirlik leur a fait remarquer que c'était Noël et que les abonnés du blog MIlle et 1 passions, qui suivaient leurs aventures avec grand intérêt, méritaient bien d'être salués.

Alors, ils se sont tous tournés vers l'appareil photo et vous ont souhaité un JOYEUX NOËL !

JOYEUX NOËL À TOUS :-)

Que vous soyez en famille, entre amis, ou seul(e), que vous soyez joyeux, ou bien un peu triste parce que que la vie n'est pas toujours un chemin parsemé de roses, je pense à vous toutes et tous en cette journée un peu spéciale....

♥♥♥

(j'ai fait les parkas en essayant de garder le thème rouge, gris, et rouge et gris pour tous... heureusement que Nirlik et Nilaq n'ont pas plus d'enfants !) 

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Tuesday, December 24th in the afternoon, the children were "in great shape", shall we say!
The idea of ​​the New Year's Eve party, which would be followed by the night when the presents would be placed under the tree, was a difficult event to manage for the three youngest. The two oldest were a little less excited, but on reflection, not much less.
After lunch, Nilaq had an idea:
- Everyone outside, we're going to shovel the snow that fell on the path to the house and make a snowman. Even Mommy will come help us.
No sooner said than done. Nirlik handed out everyone's parkas before putting on her own. The time to put on the boots and five minutes later, the whole family was outside.
Needless to say, they had a great time making their snowman, wearing the old top hat they found at a yard sale this summer and an old scarf from Nilaq.
That's when Nirlik pointed out that it was Christmas and that the subscribers of the blog MIlle et 1 passions, who were following their adventures with great interest, deserved to be saluted.
So, they all turned to the camera and wished you a MERRY CHRISTMAS TO ALL :-)
Whether you are with family, friends, or alone, whether you are happy, or a little sad because life is not always a path strewn with roses, I am thinking of you all on this special day....
♥♥♥
(I made the parkas trying to keep the red, gray, and red and gray theme for everyone... luckily Nirlik and Nilaq don't have more children!)

24 décembre 2024

Faire un vœu le soir de la veille de Noël

(english below) Aujourd'hui, les garçons sont allés jouer chez leurs cousins.

Pendant ce temps, Nirlik a fait une maison en pain d'épices qu'elle a décorée avec l'aide de ses filles et de la meilleure amie d'Asiavik, Prune.

Ensuite, elles ont fait des bonhommes en pain d'épices à quatre mains : Nirlik faisait la pâte, Sikuaq découpait les bonshommes avec un emporte-pièce, puis une fois cuits et refroidis, Asiavik et Prune les décoraient comme elles avaient appris à le faire en regardant Nirlik décorer la petite maison.

À un moment donné, Prune s'est exclamée :

- Ce que je m'amuse quand je viens ici ! On fait de la couture, on fait de la cuisine, on fait des cartes décorées, on va chercher les œufs au poulailler... On fait plein de choses amusantes. J'aimerais bien avoir une maman comme toi Nirlik ; Asiavik a de la chance de t'avoir comme Maman. Et ma cousine Maïa aussi maintenant qu'elle a Justine. Mais mon Papa, lui, il n'a pas l'air décidé à en trouver une, parce qu'il pense toujours que ma Maman qui est au ciel est encore avec nous.

- Peut-être que ton papa te trouvera une nouvelle Maman un jour, et qu'elle te fera passer chez toi des bons moments, comme tu en passes ici, lui dit gentiment Nirlik.

 - J'ai déjà essayé de lui en faire trouver une : c'était Calixte, la vétérinaire du village (revoir ICI), mais elle n'intéressait pas Papa (revoir ICI) ; pourtant elle est jolie et gentille. Dommage, parce qu'elle me plaisait bien, je l'aurais bien aimée comme nouvelle Maman, parce qu'on aurait pu avoir plein d'animaux à la maison !  explique Prune.

Nirlik a du mal à ne pas rire en entendant ce critère de sélection !

- Tu aurais dû l'écrire dans ta lettre au Père Noël, que tu voulais une Maman. Parce qu'il aurait peut-être pu t'en trouver une comme cadeau de Noël, suggère Sikuaq.

- Je suis trop grande, je ne fais plus de lettre au Père Noël comme toi qui es encore petite. Et puis, les lettres au Père Noël, c'est pour avoir des cadeaux, comme les jouets sous le sapin, pas pour avoir des gens.

- Tu peux toujours faire un vœu en regardant une étoile par la fenêtre de ta chambre la veille de Noël, et te coucher très vite ensuite en arrêtant d'y penser. Quand ma sœur Saïla et moi étions petites, notre Papa nous disait que ces vœux-là avaient toutes les chances de se réaliser, explique Nirlik.

- Merci Nirlik, je vais essayer ça demain soir. Mais, tu sais, je crois que si je veux que Papa me trouve une nouvelle Maman qui me convienne, il va falloir que je m'en mêle vraiment. 

Bonne journée :-)

... et si vous ne passez pas par ici avant le réveillon :

♥♥♥

 

A wish on Christmas Eve
Today, the boys went to play at their cousins' house. Meanwhile, Nirlik made a gingerbread house that she decorated with the help of her daughters and Asiavik's best friend, Prune.
Then, they made gingerbread men together: Nirlik made the dough, Sikuaq cut out the men with a cookie cutter, and once they were baked and cooled, Asiavik and Prune decorated them as they had learned to do while watching Nirlik decorate the little house.
At one point, Prune exclaimed:
- I have so much fun when I come here! We sew, we cook, we make decorated cards, we go get eggs from the chicken coop... We do so many fun things. I would like to have a mother like you Nirlik; Asiavik is lucky to have you as a mother. And my cousin Maïa too now that she has Justine. But my Dad, he doesn't seem determined to find one, because he still thinks that my Mom who is in heaven is still with us.
- Maybe your dad will find you a new Mom one day, and she will make you have a good time at home, like you have here, Nirlik tells him kindly.
- I already tried to make him find one: it was Calixte, the village veterinarian, but Dad wasn't interested in her; yet she is pretty and nice. Too bad, because I liked her, I would have liked her as a new Mom, because we could have had lots of animals at home! explains Prune.
Nirlik has a hard time not laughing when he hears this selection criterion! 
- You should have written it in your letter to Santa that you wanted a Mommy. Because he might have been able to find you one as a Christmas present, suggests Sikuaq.
- I'm too big, I don't write letters to Santa anymore like you who are still little. And besides, letters to Santa are to get presents, like toys under the tree, not to get people.
- You can always make a wish while looking at a star through your bedroom window on Christmas Eve, and then go to bed very quickly afterward, stopping thinking about it. When my sister Saïla and I were little, our Dad used to tell us that these wishes had every chance of coming true, explains Nirlik.
- Thanks Nirlik, I'm going to try that tomorrow night. But, you know, I think that if I want Dad to find me a new Mommy who suits me, I'm really going to have to take care of it.

Have a nice day,

and a very Merry Christmas :-)

♥♥♥

23 décembre 2024

Dans l'atelier des elfes

Tic-tac.... Le compteur d'avant-Noël tourne de plus en plus vite, et ça s'active énergiquement dans l'atelier des elfes du Père Noël !

Tick-tock... The pre-Christmas counter is ticking faster and faster, and all are getting busy in Santa's elf workshop!

 

 

 

 

Ces derniers temps ont été très bousculés et je suis très en retard pour répondre à vos commentaires ; ne croyez surtout pas que je ne les ai pas appréciés, bien au contraire, et je vous en remercie du fond du coeur.

 

Bonne journée :-)

♥♥♥

21 décembre 2024

Production d'écrits à la sauce Noël pour les écoliers

En ce dernier jour d'école, Melle Biddle a aromatisé le cours de production d'écrits de ce matin à la sauce Noël, en y intégrant en plus un petit devoir de vacances assez sympathique.

Elle a d'abord distribué des feuilles à chaque élève, puis elle leur a expliqué qu'ils allaient devoir écrire eux-mêmes un conte de Noël.

- Vous voyez qu'il y a des cases sur votre feuille. Sur chaque ligne, il y a un endroit et deux personnages ; dans la dernière case, vous allez ajouter un troisième personnage de votre invention. Puis vous allez écrire votre conte de Noël avec ces trois personnages, dont  l'histoire se déroulera dans l'endroit indiqué. Je vais lancer le dé pour chacun d'entre vous, et c'est le dé qui va décider quelle ligne vous est attribuée. Ensuite, sur votre cahier, vous allez décrire vos trois personnages. Vous allez préciser à quoi ils ressemblent, s'ils sont beaux, laids, blonds, bruns, grands, petits, ou comment ils sont habillés ; ceci en trois lignes environ pour chacun. Ça sera notre travail de ce matin. Et comme devoir à la maison, vous allez écrire votre histoire, sans rien changer à ces descriptions. Nous les lirons toutes à la rentrée, comme ça, même si Noël est passé, on aura encore un peu de l'esprit de Noël dans notre classe. D'accord ?

On entend un petit chahut approbateur dans la classe parce que les enfants aiment beaucoup l'idée proposée par leur maîtresse.

 

- Dans mon histoire, il y a aura une belle princesse des neiges, s'écrie aussitôt Andréa.

- Elle sera blonde comme toi et avec des couettes, je suppose ! la taquine Qannik.

- Est-ce que mon personnage peut être un horrible monstre, vraiment affreux et méchant ? s'enquiert Rémi. 

- Ben oui, mais seulement si tu le fais mourir à la fin, lui répond Charlotte en éclatant de rire.

- Non ! Pas un monstre, je n'aime pas les monstres, surtout s'ils sont méchants, pleurniche aussitôt Chloé. 

- Ben, c'est pas un vrai monstre, c'est juste une histoire, dit Clément.

- Absolument, tu as raison Clément. Ne t'inquiète pas Chloé, ce n'est qu'une histoire inventée, et il n'y aura pas de véritable monstre, la rassure gentiment Melle Biddle.

- Je n'aime pas inventer des histoires, j'aime mieux qu'on me les raconte, dit Maïa à Andy.

- Je suis sûr que tu vas y arriver, regarde ta feuille, ça a l'air marrant, lui répond son copain.

- Est-ce qu'on peut faire faire tout ce qu'on veut à nos personnages ? Même des bêtises ? questionne Benjamin.

- Tu peux lui faire faire absolument toutes les bêtises que tu veux ! lui répond Melle Biddle.

La rêveuse Clémentine ne dit rien ; elle est toujours la meilleure élève en production d'écrits, et avec son imagination débordante, elle est déjà en train d'imaginer les péripéties de son histoire.

- Dans mon histoire, il va y avoir un fabricant de bonbons, déclare Lizzy.

Gérome ne répond rien, mais comme toujours, il approuve toutes les idées gourmandes de sa copine.

- Je voudrais bien avoir la ligne avec l'ours polaire, souhaite Bénédicte qui regrette encore de ne pas avoir dû aller au Pôle nord porter les lettres au Père Noël.

- Et moi celle avec le palais de glace et la fée magique, rétorque Sikuaq.

- Moi, je vais mettre un garçon qui invente des choses formidables, annonce Stéphane.

- Et moi, une fille qui va voyager autour du monde, ajoute Amandine.

- Bon, alors les enfants, si vous savez déjà quel sera votre troisième personnage, on va maintenant apprendre quels sont les deux autres et où va se passer votre histoire. Alors, vous êtes prêts pour le lancer de dé ? demande la maîtresse.

- Ouiiiiiiiiiiiii ! ont-ils tous répondu avec enthousiasme.

Les lieux et personnages ont été attribués à chacun, parfois avec un soupçon de déception, mais qui n'a pas duré longtemps. Voici les options que les dés devaient tirer au sort :

 Rapidement, ils se sont mis à décrire leurs personnages en quelques mots, imaginant déjà quelles aventures ils allaient leur faire vivre.

Cet après-midi, Melle Biddle a apporté des bâtons d'esquimaux qu'elle avait peints en vert, des cure-pipes verts, des perles, de la colle et un peu de ficelle rouge et blanche ; avec tout ça, elle leur a fait faire des petits sapins à accrocher dans leur chambre ou tout autre endroit où il leur ferait plaisir de les voir ; "à la condition que l'endroit où vous les accrocherez convienne à vos parents", a-t-elle précisé.

Puis la fin de la journée d'école est arrivée, ils ont souhaité Joyeux Noël à leur maîtresse ; certains lui avaient même dessiné une jolie carte pour l'occasion.

Ensuite, ils sont rentrés chez eux, déjà impatients d'être au 25 décembre au matin pour ouvrir leurs cadeaux !

 

Bonne journée :-)

♥♥♥  🎄✨🎀💕🎀✨🎄

PS : la base du thème du devoir provient de Twinkle, mais je l'ai modifié.

20 décembre 2024

Quand il fait froid

Il faisait -8° cet après-midi, ce n'est pas chaud, mais on a connu bien pire ici. La température la plus basse que j'ai vécu ici était de -36°C (réels, ce qui donne environ un ressenti de -45). À cette température-là, le métal se rétracte fortement, et durant la nuit, on entend les "détonations" des têtes des clous de la charpente qui cassent sous le froid.

Étant bien à l'abri, et bien couvert, on passe "à travers", on attend que le froid se termine et que le printemps revienne. Après tout, que faire d'autre ?

Mais je pense aux sans-abri, et aux animaux. Ils n'ont pas cette chance, et beaucoup d'entre eux, dans les deux catégories, ne survivront pas à l'hiver.

Alors il faut les aider, les uns comme les autres, humains et animaux, comme semblait vouloir me le rappeler ce beau geai bleu photographié, par seulement -8°... 

Bien aidé pour lutter contre les intempéries par le beurre d'arachide et le suif que Petit mari distribue chaque jour aux oiseaux, et le ventre plein des graines de tournesol de nos mangeoires, il se gonfle pour emprisonner l'air dans son duvet sous les plumes afin de l'isoler du froid ; et il attend.

(Photos "cliquables" ; cliquez dessus pour les voir en taille réelle)

Quand il fait froid
Quand il fait froid
Quand il fait froid
Quand il fait froid

Les oiseaux ont besoin de vous en hiver, pensez à leur mettre du gras et des graines ; chez nous, nous mettons du beurre d'arachide et des blocs de suif, ainsi que des graines de tournesol et des mélanges de petites graines, et de l'eau car ils ont aussi beaucoup besoin d'eau en hiver (nous utilisons ceci depuis plusieurs années pour l'abreuvoir en hiver, c'est très robuste et efficace, même par grand froid).

Les banques alimentaires aussi, ont besoin de vous ; pensez-y lorsque vous passez près de leur panier en sortant du supermarché.

 

Bonne journée :-)

♥♥♥

19 décembre 2024

L'arbre généalogique des descendants de Rose

(english below) Réunion du mardi pour les trois amies, en compagnie de Marianne qui est en vacances pour deux semaines. En arrivant, elle leur a expliqué qu'elle tenait à venir leur remettre l'arbre généalogique complété pour leur en expliquer clairement certains détails. 

Mais avant toutes choses, elles ont commencé par prendre café et chocolat chaud avec des petits sablés à la confiture tout en s'amusant à voir Annelle et Malo jouer sagement ensemble dans le parc.

- Si tu savais à quel point je respire mieux à l'idée de reprendre le travail en janvier, maintenant que je sais qu'elle est si bien avec toi ici. J'angoissais tellement de devoir la laisser dans une garderie de dépannage ou à une gardienne d'enfants inconnue. Nirlik, merci encore du fond du cœur de ton offre de la garder chez toi, déclare Belle.

Il est vrai que la petite Annelle semble parfaitement épanouie et s'amuse gentiment avec le timide Malo. 

- À l'occasion, si ça peux te dépanner, je peux aussi te garder Malo une heure par ci ou par là, propose Nirlik à Jessica. Ayant eu deux paires de jumeaux, j'ai de l'entrainement pour ça !!

- Merci Nirlik, je m'en rappellerai quand j'ai un rendez-vous chez le médecin ou le dentiste, ça me dépannera bien.

- Bon, ce n'est pas tout ça, mais, maintenant qu'on a mangé le dernier sablé, il est temps de découvrir ce fameux arbre généalogique, annonce Nirlik en se levant pour débarrasser la table. 

Marianne prend son dossier. 

- Voilà, je vous ai fait une copie chacune. Je dois dire que travailler dans le cabinet d'un notaire m'a un peu aidée pour accélérer l'obtention des documents, c'est ce qui m'a permis de tout retrouver. Alors, je vous confirme officiellement, Mesdames, que nous sommes toutes cousines, soit directement comme Belle et moi, soit par alliance comme vous deux, Nirlik et Jessica, via vos époux. Et comme vous le verrez, l'ancêtre commune, au 16e siècle, est Marie-Félicité, dont les parents sont venus de France pour s'installer en ce qui s'appelait alors la Nouvelle-France, soit notre futur Canada.

Et Marianne leur montre la filiation d'Adrienne, l'ancienne esclave, amie de Rose en 1870, qui amène jusqu'au mari de Jessica. Elle leur montre également la copie de l'acte de cession du morceau de terre fait par Magnus Andersen au frère d'Adrienne, sur lequel se situe la maison de Jessica. Et leur explique qu'en plus, la famille d'Adrienne et celle de Magnus Andersen ont été liées par un mariage entre l'arrière-petite-fille de Magnus et le petit-fils d'Adrienne.

Puis elle explique la généalogie des Andersen, depuis Magnus Andersen dont le fils Erik avait épousé Liliane, la jeune sœur de Rose, jusqu'à Michel Andersen, le père biologique de Nilaq, qui lui a laissé la ferme en héritage.

Les trois amies s'étaient préparées à cette confirmation lorsque Marianne avait évoqué la possibilité de ces "cousinages", mais voir ces noms liés sur cet arbre généalogique, et les interférences que cela crée entre elles, cela leur donne l'impression de planer sur un petit nuage qui les entoure d'une chaleur "familiale" toute nouvelle.

- Les amies, je ne peux pas attendre que Nilaq rentre quand il aura terminé de s'occuper des chevaux pour lui annoncer ça ; je l'appelle pour qu'il vienne tout de suite voir ça !

Pendant ce temps, Marianne explique à Belle qu'elle bute sur la généalogie de Joséphine, l'amie de Rose, mais qu'elle est sur une piste qui, elle l'espère, va déboucher d'ici à quelques semaines et va lui permettre de retrouver la trace d'éventuels descendants de la belle épouse du Docteur Evans.

Nilaq arrive et salue chaleureusement Belle, Jessica et Marianne avant de demander à Nirlik :

- Ma douce, qu'y a-t-il de donc de si pressé pour que tu me fasses venir pendant votre petite réunion gourmande du mardi ? demande-t-il d'un ton amusé.

- Eh bien, je pensais important de te présenter très officiellement tes cousines, preuves à l'appui avec ton arbre généalogique ! s'exclame joyeusement Nirlik.

Nilaq n'en revient pas. Il examine l'arbre généalogique en détails, pendant que Marianne lui donne des précisions en remontant dans le temps. Pour lui, l'enfant naturel née d'une amérindienne, ayant retrouvé son père à l'adolescence (ICI), ayant vécu sans frère ni sœur, c'est un choc. Mais un choc bien agréable qui le fait entrer dans un monde plein de chaleur.

Au bout d'un moment de discussion, il s'écrie :

- Il faut que nous fêtions ça tous ensemble. Il est trop tard pour Noël, que vous devez sûrement passer dans vos familles, mais que diriez-vous que nous passions le réveillon du 31 décembre ensemble ? Commencer la nouvelle année ensemble, ça serait sympa, non ?

Jessica et Belle acceptent immédiatement. Elles sont l'une et l'autre avec mari et enfants dans leur belle-famille pour Noël, mais n'avaient rien de prévu pour le 31.

Et toi, Marianne ? Tu seras là ? demande Belle à sa cousine qui rangeait son dossier avant de repartir pour récupérer ses enfants en voiture à l'école.

- Non, pour moi, ça sera pour une autre fois parce que nous partons samedi dans l'ouest canadien dans la famille de Vincent passer deux semaines de vacances comme tous les ans, et mes trois hommes, autant l'adulte que les deux petits, ne me pardonneraient jamais qu'on n'y aille pas et que je les prive de skier dans les Rocheuses avec mon beau-père pendant que je ferai les magasins avec ma belle-mère en nous empiffrant de pâtisseries au salon de thé, répond Marianne en riant. 

Le temps s'était écoulé trop vite, il était presque l'heure pour Belle, Nirlik et Jessica d'aller attendre les enfants à la descente de l'autobus scolaire, et elles n'avaient pas eu le temps de lire de nouvelles pages du journal de Rose.

- De toutes manières, nous arrivons à la fin, et peut-être que je vais vous lire les dernières pages pour Noël, parce que, vous verrez, la fin est bien digne de la magie du temps des Fêtes, leur laissa entendre Belle.

À suivre !

 

Je vous mets ici le fameux arbre généalogique.

Cliquez dessus pour l'ouvrir car il est très grand, puis une fois encore pour le voir en plein format. 

Vous pourrez alors l'enregistrer sous,  et le regarder en détails sur votre écran. Vous allez y retrouver tous mes personnages.... ou presque ... parce que Marianne n'a pas encore terminé ses recherches du côté de Joséphine !

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

La plupart des personnages sont à revoir dans les histoires par époques  ICI 

Je pense que cet arbre va vous permettre de mieux vous y retrouver dans mes histoires.

 

Bonne journée :-)

♥♥♥

 

Tuesday meeting for the three friends, in the company of Marianne who is on vacation for two weeks. When she arrived, she explained to them that she wanted to come and give them the completed family tree to clearly explain some details to them.
But first of all, they started by having coffee and hot chocolate with little jam shortbreads while having fun watching Annelle and Malo play quietly together in the park.
- If you knew how much better I breathe at the idea of ​​going back to work in January, now that I know she is so well with you here. I was so anxious about having to leave her in a temporary daycare or with an unknown babysitter. Nirlik, thank you again from the bottom of my heart for your offer to keep her at your place, Belle said.
It is true that little Annelle seems perfectly fulfilled and is having fun nicely with the shy Malo.
- On occasion, if it can help you out, I can also look after Malo for an hour here or there, Nirlik suggests to Jessica. Having had two sets of twins, I have some practice for that!!
- Thanks Nirlik, I'll remember it when I have an appointment with the doctor or the dentist, it'll help me out a lot.
- Well, that's not all, but now that we've eaten the last shortbread, it's time to discover this famous family tree, announces Nirlik as he gets up to clear the table.
Marianne takes her file.
- Here, I made a copy for each of you. I must say that working in a notary's office helped me a little to speed up obtaining the documents, it's what allowed me to find everything. So, I officially confirm to you, ladies, that we are all cousins, either directly like Belle and I, or by marriage like you two, Nirlik and Jessica, via your husbands. And as you will see, the common ancestor, in the 16th century, is Marie-Félicité, whose parents came from France to settle in what was then called New France, our future Canada.
Then, Marianne shows them the lineage of Adrienne, the former slave, friend of Rose in 1870, which leads to Jessica's husband. She also shows them the copy of the deed of transfer of the piece of land made by Magnus Andersen to Adrienne's brother, on which Jessica's house is located. And explains to them that in addition, Adrienne's family and that of Magnus Andersen were linked by a marriage between Magnus' great-granddaughter and Adrienne's grandson.
Then she explains the Andersen genealogy, from Magnus Andersen whose son Erik had married Liliane, Rose's younger sister, down to Michel Andersen, Nilaq's biological father, who left her the farm as an inheritance.
The three friends had prepared themselves for this confirmation when Marianne had mentioned the possibility of these "cousins", but seeing these names linked on this family tree, and the interferences that this creates between them, gives them the impression of floating on a little cloud that surrounds them with a brand new "family" warmth.
- Friends, I can't wait for Nilaq to come home when he's finished taking care of the horses to tell him this; I'm calling him to come and see it right away!
Meanwhile, Marianne explains to Belle that she is stuck on the genealogy of Josephine, Rose's friend, but that she is on a lead that, she hopes, will lead to something in a few weeks and will allow her to find traces of possible descendants of Doctor Evans' beautiful wife.
Nilaq arrives and warmly greets Belle, Jessica and Marianne before asking Nirlik:
- My sweet, what's so urgent that you're having me come during your little Tuesday gourmet meeting? he asks in an amused tone.
- Well, I thought it was important to introduce your cousins ​​to you very officially, with proof in your family tree! Nirlik exclaims happily.
Nilaq can't believe it. He examines the family tree in detail, while Marianne gives him details by going back in time. For him, the natural child of a Native American woman, having found "by chance" his father as a teenager, without brothers or sisters, it is a shock. But a very pleasant shock that brings him into a world full of warmth.
After a moment of discussion, he exclaims:
- We must celebrate this all together. It is too late for Christmas, which you must surely spend with your families, but what would you say that we spend New Year's Eve together? Starting the New Year together, that would be nice, wouldn't it?
Jessica and Belle immediately accept. They are both with husband and children at their in-laws for Christmas, but had nothing planned for the 31st.
And you, Marianne? Will you be there? Belle asks her cousin who was tidying up her file before leaving to pick up her children by car from school.

- No, for me, it will be for another time because we are leaving Saturday for Western Canada to stay with Vincent's family for two weeks of vacation like every year, and my three men, both the adult and the two youngest, would never forgive me if we didn't go and if I deprived them of skiing in the Rockies with my father-in-law, while I'll go shopping with my mother-in-law and we'll stuffed ourselves with pastries at the tea room, replied Marianne with a laugh.
Time had passed too quickly, it was almost time for Belle, Nirlik and Jessica to go wait for the children at the school bus, and they hadn't had time to read new pages of Rose's diary.
- In any case, we are coming to the end, and maybe I will read you the last pages for Christmas, because, you will see, the end is well worthy of the magic of the holiday season, Belle let them know.
To be continued!


Here is the famous family tree. Click on it to open it because it is very large, then once again to see it in full format. You can then save it as, and look at it in detail on your screen. You will find all my characters there.... or almost ... because Marianne has not yet finished her research on Joséphine's side!

Have a nice day :-)

♥♥♥

16 décembre 2024

Nirlik explique ses soucis

(english below) Nilaq rentre à la maison pour la pause café qu'il fait chaque après-midi avec Nirlik quand il reçoit un appel de son beau-frère. Yvonnick veut savoir ce qu'il a prévu d'offrir à Nirlik pour Noël, parce que lui-même sèche un peu sur les idées.

- Je vais lui offrir son parfum préféré et un bracelet qu'elle avait repéré quand nous sommes allés à Cotso le mois dernier.

- C'est pas mal comme idée, ça, je note. Dis-donc, il fait déjà sombre chez toi ; il est quelle heure ? Ah, déjà 21 h 30 ici en France, donc chez toi il doit être 15 h 30, c'est logique que la lumière baisse déjà au Canada.

- Hé oui, la nuit ne va pas tarder à commencer à tomber chez nous ; mais d'ici peu, les jours vont recommencer à rallonger. 

Les deux beaux-frères bavardent un peu et Nilaq profite alors de l'occasion pour demander :

- Est-ce que Saïla t'aurait dit quelque chose au sujet de sa sœur ? Parce que Nirlik n'a pas l'air d'avoir le moral depuis quelques jours, et ça m'inquiète un peu.

- Eh bien, c'est vrai que Saïla m'a justement dit que Nirlik lui semblait un peu nostalgique ces derniers temps (voir ICI), elle lui parle du passé, lui envoie des photos de leur enfance, et ça l'a un peu étonnée, confirme Yvonnick.

- C'est bien l'impression que j'avais, répond Nilaq avant de changer de sujet.

Deux minutes plus tard, Nilaq souhaite bonne fin de soirée à Yvonnick et, d'un pas décidé, il se remet en route vers la maison.

- Je vais en avoir le cœur net et voir ce qui se passe.

Quand il entre dans la cuisine, Nirlik observe le décor par la fenêtre, une éponge encore en main et semble perdue dans ses pensées.

- Hello ma douce, me voici pour notre petite pause café rien qu'à nous ! s'écrie gaiement Nilaq.

- Le café tout frais de Monsieur et Madame va vous être immédiatement servi ! répond Nirlik dans un grand sourire en se retournant vers son mari.

Nilaq retire sa veste. 

- Tu m'as tricoté la veste la plus chaude que je n'ai jamais eue, je ne sentais même pas un brin d'air froid malgré la température glacée de cet après-midi.

Nirlik se met à rire.

- Tu m'avais dit la même chose avec la précédente !

- Eh bien, c'est sans doute que c'était vrai pour la précédente, et que c'est tout aussi vrai pour celle-ci. Je te déclare officiellement la reine du tricot.

Riant encore, Nirlik se détourne pour servir le café.

Nilaq attaque le sujet qui le tracasse.

- Chérie, il faut qu'on parle.

- De quoi ? 

- Depuis quelques temps, tu sembles préoccupée, tu parles beaucoup du passé et de l'avenir, tu as l'air de te soucier de quelque chose. Tu sais que nous devons tout partager, les joies comme les soucis.

Nirlik réfléchit un instant puis elle explique.

- Comme on s'y attendait, ma mère m'a écrit qu'elle ne veut toujours pas venir passer les fêtes chez nous.

- Mais on s'en doutait, non ? 

- Oui, mais c'est dur de réaliser que dix ans plus tard, et sachant que nous sommes heureuses dans les vies que nous avons choisies, elle ne nous pardonne toujours pas, à Saïla et moi, de ne pas être revenues vivre au Nunavik après nos études, pour épouser un Inuk afin d'apporter notre contribution à la communauté inuite. Ces dernières années, elle s'est fortement impliquée dans le dossier de la reconnaissance du massacre des chiens inuits par le gouvernement québécois (*** voir ci-dessous), et on dirait que plus ça va, et plus elle est contrariée de nos choix de vie. J'essaye de la comprendre, mais je n'y arrive pas. D'un autre côté, dans le futur, si l'un de nos enfants choisissait une vie qui me contrarie, est-ce que j'arriverais à ne pas être déçue comme elle l'est ? 

 Nirlik s'appuie sur le lave-vaisselle, comme pour se détendre et continue.

- Alors, je regarde des vieilles photos de notre enfance, à Saïla et moi, quand on ne se posait pas de questions, quand papa et oncle Nuvuk cachaient nos bêtises à Maman pour qu'on ne reçoive pas une correction !! Et puis, papa me manque beaucoup, on a toujours été si proches, il semblait presque fier des bêtises qu'on faisait et ça fâchait tellement maman qu'elle disait qu'elle avait trois enfants à la maison au lieu de deux !

Elle se met à rire en repensant à cette époque. Nilaq rit aussi, car il se souvient de son beau-père, si jovial et toujours prêt à s'amuser de tout.

C'est lui qui avait encouragé le coup de foudre, digne d'un coup de tonnerre en plein orage d'été, qui avait eu lieu lorsque Nilaq avait été présenté à Nirlik, qui venait de terminer ses études de sage-femme. Nilaq était venu habiter quelques jours chez l'homme qui passait pour être le meilleur éleveur du Nunavik afin de sélectionner des chiens de traineau, des huskies et des malamutes, pour créer un élevage dans la ferme de son père, au sud du Québec.

Mais si ce coup de foudre faisait plaisir au père de Nirlik, ainsi qu'à Saïla, sa taquine sœur jumelle, Nilaq, lui, avait bien vu que ça contrariait la mère.

Toutefois, une fois rentré chez lui, le joli visage rieur de sa bien-aimée n'avait plus quitté ses rêves, il lui avait écrit et elle lui avait répondu ! Quand il était retourné au Nunavik six mois plus tard, pour emporter les chiots choisis et quelques chiens adultes, l'attirance que les deux jeunes gens ressentaient s'était confirmée au point que Nilaq avait demandé la main de Nirlik, et que celle-ci avait accepté sans hésiter. Autant le père et la sœur s'étaient réjouis, autant la mère avait fait sentir sa désapprobation.

Mais Nirlik change de sujet et ajoute :

- Et puis, j'ai été perturbée par la lecture du journal de Rose, l'ancêtre de Belle. Vendredi, elle nous a lu un passage où la pauvre Rose a rêvé que son mari était près d'elle et la regardait dormir (revoir ICI). C'était pathétique, si triste.... Alors je me suis mise à penser à ce qui se passerait si l'un de nous disparaissait. Je ne crois pas que j'arriverais à survivre comme Rose a su le faire. C'est pourquoi je voudrais qu'on ait plein de photos et de souvenirs pour se rappeler des bons moments, tout comme je m'en rappelle en regardant les photos de notre enfance, à Saïla et moi.

Nilaq s'approche doucement.

- Ma chérie, si ce journal de l'ancêtre de Belle doit te perturber à ce point-là, je vais lui demander d'arrêter de vous en parler quand elle vient ici.

- Ah non alors ! J'ai trop envie de savoir la fin, et comment ils se sont enfin retrouvés ! rigole Nirlik.

- En ce qui concerne ta mère, tu connais son caractère, c'est une femme formidable, mais elle est volontaire et têtue : nos choix de vie l'ont contrarié et elle n'en démordra pas. Elle est heureuse ainsi là-haut, dans son rôle de militante pour les droits inuits, et nous, nous sommes heureux ici. C'est l'essentiel. Et tu sais très bien que malgré sa désapprobation, elle est heureuse de nous savoir heureux.... sinon, tu la connais, elle aurait déjà débarqué ici pour me dire mes quatre vérités !

- Tu as raison... Je suis bête de m'être sentie déstabilisée par ça, parce que ce n'est pas la première fois qu'elle refuse de venir nous voir ici. C'est juste que j'ai un coup de fatigue, et un peu de nostalgie en gardant le bébé de Belle et en sachant Saïla enceinte.

- Pourquoi, tu aurais voulu qu'on ait un autre bébé ? questionne Nilaq sérieusement.

- Non, nous avons pris la bonne décision après la mort d'Aluki (revoir ICI) : nous n'agrandiront pas plus notre famille, et nous sommes parfaitement heureux avec nos cinq enfants. Mais j'aime tellement m'occuper des bébés que je sais que ça me manquera toujours un peu !

- Eh bien, tu pourras toujours proposer à ton amie Belle d'en faire un autre quand sa fille sera trop grande pour que tu la gardes !! Ou bien échanger ton diplôme de sage-femme contre un autre de puéricultrice !

Nirlik éclate de rire. Elle se sent libérée, comme si l'espère de nuage noir qui la perturbait depuis quelques jours s'était dissipé.

Rassuré en voyant le visage de sa femme retrouver son habituelle sérénité, Nilaq la serre tendrement contre lui et l'embrasse.

Une de fois de plus, c'était malheureusement juste au moment où Qannik et Andréa rentraient dans la cuisine.

- Ah non alors, ils s'embrassent encore ! s'exclame Qannik en riant.

- C'est vraiment trop dégoûtant. Si on est obligés de faire ça quand on se marie, moi, je ne me marierai jamais ! s'exclame Andréa.

À ces mots, Nirlik et Nilaq éclatent de rire.... puis, les soucis écartés, ils se sont fait du nouveau café bien chaud et la journée s'est terminée dans la joie pour tous.

 

Bonne journée :-)

♥♥♥

PS :  Dans les années 1950 et jusqu'à la fin des années 1960, des policiers québécois ont tué plus d'un millier de chiens d'attelage au nom de la sécurité dans les villages du Grand Nord.

Un massacre qui a bouleversé le mode de vie des Inuits et créé un ressentiment envers les autorités «blanches» qui dure encore à ce jour. 

Historiquement, les Inuits n’attachaient pas leurs chiens. C’était une façon de les garder en santé.  Jusqu'au début des années 50, les Inuits formaient des communautés nomades qui se déplaçaient sur un vaste territoire où leurs chiens pouvaient courir en liberté. Mais à partir de 1957, Ottawa entreprend de construire des écoles près des postes de traite ou des missions religieuses du Grand Nord.
Ne voulant pas abandonner leurs enfants, les Inuits se regroupent autour de ce qui deviendra bientôt des villages. Ça faisait beaucoup de monde et beaucoup de chiens sur un tout petit territoire. 

S'appuyant sur la Loi québécoise sur "les abus préjudiciables à l'agriculture" (alors qu'il n'y a aucune agriculture au Nunavik en raison du climat !), qui autorise en théorie à abattre tout animal domestique non attaché, et tout animal sauvage jugé gênant, les autorités québécoises décrètent que les chiens doivent être attachés. Beaucoup d'Inuits ignorent ce décret car ils ne pouvaient pas comprendre qu'une loi provinciale confère à un agent de police la discrétion de déterminer comment ils doivent s'occuper de leurs chiens de traîneaux. Mais les agents québécois deviennent de plus en plus fermes et les obligent à attacher leurs chiens sous peine de les abattre. Et c’est là que les chiens sont devenus plus méchants, plus paresseux.
Des accidents surviennent. Parfois, un chien mord ou attaque un Blanc.

S'ensuit un «dialogue de sourds» dans lequel la police québécoise adopte une attitude rigide. Les dizaines de témoignages que le juge Croteau a recueillis auprès de témoins de l'époque confirment qu'à de nombreuses occasions, des policiers arrivaient dans un village pour ordonner aux habitants de faire abattre leurs chiens, ou pour tirer sur tout chien laissé en liberté.
Le juge Croteau leur reproche de ne pas avoir tenu compte de ce que ces chiens représentaient pour les Inuits: leur premier moyen de transport et de subsistance.
Les policiers, qui auraient pu négocier avec les propriétaires de chiens, ont opté pour la confrontation. Ils n'ont pas tenu compte des conséquences pour les familles dont plusieurs ont été laissées «dans le dénuement moral et matériel».
Et surtout, ils ont fait abstraction du fait que le problème des chiens «n'est pas tombé du ciel»: c'était le résultat direct de la sédentarisation forcée des Inuits.

Le massacre de chiens a eu lieu dans tout le Nunavik (territoire inuit du Québec), semant le chagrin et la dévastation causés par la brutalité. 
Le juge Croteau a dit : Lorsque j’entends certaines des entrevues des aînés dont le chien a été abattu, la douleur qu’ils ont endurée était si grande. Leur gagne-pain leur a été retiré.  Ils n’avaient plus aucun moyen de sortir sur le territoire, d’aller chasser, de pêcher, d’aller chercher de la glace ou d’aller à la limite des arbres. Tout ce qu’ils faisaient avec leurs chiens, cela leur a été retiré. 

MAIS... parallèlement, les Inuits bénéficient normalement d'une «protection constitutionnelle expresse» datant de l'époque où la Couronne britannique a cédé leur territoire au Canada, au XIXe siècle. Or, en ne protégeant pas les Inuits contre le massacre de leurs chiens par le gouvernement provincial québécois, le gouvernement fédéral canadien a failli à sa responsabilité.

Pour cette raison, il a été annoncé le 24 novembre 2024 que le gouvernement fédéral canadien d'Ottawa versera 45 millions de dollars en indemnisation aux Inuits du Nunavik qui accompagneront les excuses présentées par le Canada pour son absence de réaction dans la tuerie de chiens de traîneau inuits québécois entre le milieu des années 1950 et la fin des années 1960. Cette somme sera versée à des organismes sans but lucratif, voués à la promotion de la langue et de la culture inuites.

https://www.ledevoir.com/societe/824284/ottawa-versera-45-millions-indemnisation-inuits-nunavik

https://www.lapresse.ca/actualites/national/201003/14/01-4260605-massacre-de-chiens-dattelage-quebec-et-ottawa-doivent-des-excuses.php

English version :

Nilaq is coming home for the coffee break he has every afternoon with his wife Nirlik when he gets a call from his brother-in-law. Yvonnick wants to know what he plans to give Nirlik for Christmas, because he himself is a bit stuck for ideas.
- I'm going to give her her favorite perfume and a bracelet she spotted when we went to Cotso last month.
- That's not a bad idea, I'll make a note of it. Hey, it's already dark at your place; what time is it? Ah, it's already 9:30 p.m. here in France, so it must be 3:30 p.m. where you are, it makes sense that the light is already fading in Canada.
- Yes, it won't be long before night falls here; but before long, the days will start to get longer again.
The two brothers-in-law chat a little and Nilaq takes the opportunity to ask:
- Has Saïla told you anything about her sister? Because Nirlik hasn't seemed to be in good spirits for a few days, and that worries me a little.
- Well, it's true that Saïla just told me that Nirlik seemed a little nostalgic lately, she talks to him about the past, sends him photos of their childhood, and that surprised her a little, confirms Yvonnick.
- That's the impression I had, replies Nilaq before changing the subject.
Two minutes later, Nilaq wishes Yvonnick a good evening and, with a determined step, he sets off again towards the house.
- I'm going to find out for sure and see what's going on.
When he enters the kitchen, Nirlik observes the decor through the window, a sponge still in his hand and seems lost in his thoughts.
- Hello my darling, here I am for our little coffee break just for us! Nilaq exclaims cheerfully.
- The fresh coffee of Monsieur and Madame will be served to you immediately! Nirlik replies with a big smile as he turns to his husband.
Nilaq takes off his jacket.
- You knitted me the warmest jacket I have ever had, I didn't even feel a breath of cold air despite the freezing temperature this afternoon.
Nirlik starts laughing.
- You told me the same thing with the last one!
- Well, it must have been true for the last one, and it's just as true for this one. I officially declare you the queen of knitting.
Still laughing, Nirlik turns away to serve the coffee.
Nilaq tackles the subject that is bothering him.
- Honey, we need to talk.
- About what?
- For some time now, you seem preoccupied, you talk a lot about the past and the future, you seem to be worried about something. You know that we have to share everything, the joys and the worries.
Nirlik thinks for a moment then explains.
- As expected, my mother wrote to me that she still doesn't want to come and spend the holidays with us.
- But we suspected that, right?
- Yes, but it's hard to realize that ten years later, and knowing that we are happy in the lives we have chosen, she still hasn't forgiven Saïla and me for not having returned to live in Nunavik after our studies, to marry an Inuk in order to contribute to the Inuit community. In recent years, she has been heavily involved in the issue of recognition of the massacre of Inuit dogs by the Quebec government (*** see below), and it seems that the more things go on, the more she is disappointed by our life choices. I try to understand her, but I can't. On the other hand, in the future, if one of our children chose a life that upsets me, would I be able to not be disappointed as she is?
Nirlik leans on the dishwasher, as if to relax and continues.
- So, I look at old photos of our childhood, of Saïla and me, when we didn't ask ourselves questions, when Dad and Uncle Nuvuk hid our stupidities from Mom so that we wouldn't be punished!! And then, I miss Dad a lot, we were always so close, he seemed almost proud of the stupid things we did and it made Mom so angry that she said she had three children at home instead of two!
She starts laughing when she thinks back to that time. Nilaq laughs too, because he remembers his father-in-law, so jovial and always ready to have fun with everything.
He was the one who had encouraged the love at first sight that had happened when Nilaq was introduced to Nirlik. Nilaq had come to stay for a few days with the man who was considered to be the best breeder in Nunavik in order to select sled dogs, huskies and malamutes, to create a breeding operation on his father's farm in southern Quebec.
But if this love at first sight pleased Nirlik's father, as well as Saïla, his teasing twin sister, Nilaq, himself, had seen that it upset his mother. However, once he returned home, the pretty laughing face of his beloved had never left his dreams, he had written to her, and she had answered him!

When he returned to Nunavik six months later, to take the chosen puppies and a few adult dogs, the attraction that the two young people felt was confirmed to the point that Nilaq asked for Nirlik's hand, and she accepted without hesitation. As much as the father and sister were delighted, the mother made her disapproval felt.
But Nirlik changed the subject and added:
- And then, I was disturbed by reading the diary of Rose, Belle's ancestor. On Friday, she read us a passage where poor Rose dreamed that her husband was next to her and watched her sleep. It was pathetic, so sad.... So I started thinking about what would happen if one of us disappeared. I don't think I could survive like Rose did. That's why I would like us to have lots of photos and souvenirs to remember the good times, just like I remember when I look at the photos of our childhood, Saïla and I.
Nilaq approaches slowly.
- My dear, if this diary of Belle's ancestor must disturb you to this point, I'm going to ask her to stop talking to you about it when she comes here.
- Oh no! I really want to know the end, and how they finally got together! Nirlik laughs.
- As for your mother, you know her character, she's a wonderful woman, but she is willful and stubborn: our life choices have contraried her and she won't give up. She is happy like this up there, in her role as an activist for Inuit rights, and we are happy here. That's the main thing. And you know very well that despite her disapproval, she is happy to know that we are happy... otherwise, you know her, she would have already come here to tell me the truth!
- You're right... I'm stupid to have felt destabilized by that, because it's not the first time she has refused to come see us here. It's just that I'm a bit tired, and a bit nostalgic looking after Belle's baby and knowing that Saïla is pregnant.
- Why, would you have wanted us to have another baby? Nilaq asks seriously.
- No, we made the right decision after Aluki's death: we won't expand our family any further, and we are perfectly happy with our five children. But I love taking care of babies so much that I know I'll always miss it a little!
- Well, you can always suggest to your friend Belle to have another one when her daughter is too big for you to look after her!! Or exchange your midwifery diploma for a pediatric nurse diploma!
Nirlik bursts out laughing. She feels liberated, as if the dark cloud that had been troubling her for a few days had dissipated.
Reassured by seeing his wife's face regain its usual serenity, Nilaq hugs her tenderly and kisses her.
Once again, unfortunately it was just as Qannik and Andrea entered the kitchen.
- Oh no, they're kissing again! Qannik exclaims, laughing.
- It's really too disgusting. If we have to do that when we get married, I'll never get married! Andrea exclaims.
At these words, Nirlik and Nilaq burst out laughing.... then, worries gone, they made themselves some more hot coffee and the day ended in joy for everyone.

PS: In the 1950s and 1960s, Quebec police killed more than a thousand sled dogs in the name of security in the villages of the Far North. A massacre that disrupted the Inuit way of life and created a resentment toward the "white" authorities that still lasts to this day.
Historically, the Inuit did not tether their dogs. It was a way of keeping them healthy. Until the early 1950s, the Inuit formed nomadic communities that moved across a vast territory where their dogs could run free. But starting in 1957, Ottawa began building schools near the trading posts or religious missions of the Far North.
Not wanting to abandon their children, the Inuit gathered around what would soon become a village. That's a lot of people and a lot of dogs in a very small territory.
Relying on "the Quebec Act on Abuses Prejudicial to Agriculture" (while there is no agriculture in Nunavik because of the climate!), the Quebec authorities decree that dogs must be tied up. Many Inuit ignore this decree because they could not understand that a provincial law gives a police officer the discretion to determine how they should handle their sled dogs. But the Quebec officers become more and more firm and force them to tie up their dogs under penalty of shooting them. And that is when the dogs become meaner, lazier.
Accidents happen. Sometimes a dog bites or attacks a white person.

What followed was a "dialogue of the deaf" in which the Quebec police adopted a rigid attitude. The dozens of testimonies that Judge Croteau collected from witnesses at the time confirm that on many occasions, police officers arrived in a village to order the inhabitants to have their dogs put down, or to shoot any dog ​​left at large.
Judge Croteau criticized them for not having taken into account what these dogs represented for the Inuit: their primary means of transportation and subsistence.
The police officers, who could have negotiated with the dog owners, opted for confrontation. They did not take into account the consequences for the families, many of whom were left "in moral and material destitution."
And above all, they ignored the fact that the dog problem "did not fall from the sky": it was the direct result of the forced sedentarization of the Inuit.
The dog slaughter took place throughout Nunavik (Inuit territory in Quebec), causing grief and devastation from the brutality.
Justice Croteau said: When I listen to some of the interviews from the elders whose dogs were slaughtered, the pain they went through was so great. Their livelihood was taken away. They had no way to go out on the land, to hunt, to fish, to get ice, to go to the tree line. Everything they did with their dogs, it was taken away from them.
BUT... at the same time, the Inuit normally have “express constitutional protection” dating back to when the British Crown ceded their territory to Canada in the 19th century. However, by failing to protect the Inuit from the slaughter of their dogs by the Quebec provincial government, the Canadian federal government failed in its responsibility.
For this reason, it was announced on November 24, 2024 that the Canadian federal government in Ottawa will pay $45 million in compensation to the Inuit of Nunavik to accompany Canada's apology for its lack of response to the killing of Quebec Inuit sled dogs between the mid-1950s and the late 1960s. This sum will be paid to non-profit organizations dedicated to promoting the Inuit language and culture.
 

15 décembre 2024

Nirlik décore le sapin de Noël

(english below) Ce matin, Nirlik a décoré le sapin avec les enfants, et Nilaq a fait des photos et vidéos pour conserver des souvenirs de ce moment.

Selon une tradition familiale, héritée du temps où le jeune Nilaq avait quitté la réserve amérindienne pour venir vivre chez son père naturel (revoir ICI), c'est au plus jeune de mettre la dernière boule dans l'arbre.

- Allez Pimniq, à toi de décider où mettre cette dernière boule, lui dit son père.

(Cliquez sur la photo pour l'agrandir - Click on the photo to enlarge it )

Gentiment, Asiavik propose son aide :

- Si tu veux la mettre en hauteur, je peux t'aider, lui dit-elle.

- Ça va, ze suis un grand maintenant, ze peux y arriver ! rétorque fièrement le petit Pimniq.

- Dis, M'man, tu te souviens quand on était petits, Qannik et moi ? Quand on mettait la dernière boule ? demande Sikuaq à sa mère.

- Oui, ma petite glace douce, je me souviens très bien de ces moments-là.... quand vous étiez "petits", répond Nirlik avec un peu de nostalgie.

Son regard se fait rêveur : "C'était presque hier, se dit-elle. Comme le temps file vite ; plus vite que le vent d'hiver sur sur la banquise".

Nilaq a été intrigué par l'insistance de Nirlik qui voulait absolument qu'il prenne beaucoup de photos et des vidéos de la décoration du sapin. Depuis quelques jours, il sent sa femme nostalgique, et un peu triste, et il s'inquiète. Pour lui faire plaisir, il photographie et filme chaque instant et chaque parole de ceux qui représentent tout son univers.

Et il félicite sa tendre moitié :

- Il est magnifique ton sapin !

Nirlik réagit aussitôt et retrouve le sourire.

- Je ne suis pas la seule à féliciter : les enfants m'ont bien aidée ! lui répond-elle joyeusement. 

Mais Nilaq n'est pas convaincu. Tout à l'heure, quand Nirlik sera seule dans la cuisine, il ira la voir et essaiera de savoir l'origine du voile qui obscurcit son regard habituellement si joyeux en toutes circonstances.

À suivre...

 

Bonne journée :-)

♥♥♥

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On me demande souvent si j'ai plusieurs décors permanents et beaucoup de place. Ma réponse est claire : non, je n'ai pas beaucoup de place ! J'ai uniquement deux grandes tables sur lesquelles se trouve un décor permanent : la cuisine/salle à manger de Nirlik (détails ICI), et la salle de classe.

Par contre, j'ai plein de "murs" ; ces murs sont constitués de grands panneaux de carton mousse, ou de plastique ondulé (plastique corrugué ou plastique cannelé, selon les sites), sur lesquels j'ai collé du papier peint. J'empile ces murs, les uns devant les autres, selon les besoins.

Ainsi la cuisine/salle à manger de Nirlik peut devenir le salon de Prune et son père, ou bien une chambre à coucher de Qannik et son frère (ICI) ou encore de Sikuaq et sa soeur.

Et comme vous le voyez ci-dessous, l'école, une fois débarrassée de ses pupitres et d'une fenêtre, sagement rangés dans un grand carton sous la table, peut devenir le salon de Nirlik, ou encore le salon de la famille Götman (ICI)

Gros meubles rangés sous la table et petits accessoires triés dans des multitudes de boîtes bien étiquetées sur des rangées d'étagères fixées au mur au-dessus des tables, il est alors assez facile de retrouver les éléments que l'on veut pour chaque scène, et une fois les photos terminées, il suffit (c'est indispensable sinon c'est vite infernal) de tout remettre en place jusqu'à la prochaine utilisation.

 

This morning, Nirlik decorated the tree with the children, and Nilaq took photos and videos to keep memories of this moment.
According to a family tradition, inherited from the time when young Nilaq had left the Amerindian reserve to come and live with his white biological father, it is up to the youngest to put the last ball on the tree.
- Come on Pimniq, it's up to you to decide where to put this last ball, his father tells him.
Asiavik kindly offers to help her little brother:
- If you want to put it up high, I can help you, she tells him.
- I'm a big guy now, I can do it! Little Pimniq retorts proudly.
- Say, Mom, do you remember when we were little, Qannik and I? When we put the last ball on? Sikuaq asks his mother.
- Yes, sweety, I remember those moments very well... when you were "little ones", Nirlik answers with a little nostalgia.
Her gaze becomes dreamy: "It was almost yesterday, she says to herself. How quickly time flies; faster than the winter wind on the ice floe".
Nilaq was intrigued by Nirlik's insistence that he absolutely take lots of photos and videos of the tree decoration. For a few days, he feels his wife nostalgic, and a little sad, and he worries. To please her, he photographs and films every moment and every word of those who represent his whole world.
And he congratulates his better half:
- Your tree is magnificent!
Nirlik reacts immediately and smiles again.
- I'm not the only one to congratulate: the children helped me a lot! she answers him happily.
But Nilaq is not convinced. Later, when Nirlik is alone in the kitchen, he will go see her and try to find out the origin of the veil that obscures her usually so joyful gaze in all circumstances.
To be continued...

 

I am often asked if I have several permanent sets and a lot of space. My answer is clear: no, I do not have a lot of space! I only have two large tables on which there is a permanent set: Nirlik's kitchen/dining room (details HERE), and the classroom.
On the other hand, I have a lot of "walls"; these walls are made of large foam board panels, or corrugated plastic (corrugated plastic or fluted plastic, depending on the site), on which I have stuck wallpaper. I stack these walls, one in front of the other, as needed.
Thus Nirlik's kitchen/dining room can become Prune and her father's living room, or a bedroom for Qannik and his brother (HERE) or Sikuaq and his sister.
And as you can see below, the school, once cleared of its desks and a window, neatly stored in a large box under the table, can become Nirlik's living room, or even the Götman family's living room (HERE).
Large pieces of furniture stored under the table and small accessories sorted in multitudes of well-labeled boxes on rows of shelves fixed to the wall above the tables, it is then quite easy to find the elements you want for each scene, and once the photos are finished, you just have to (it is essential otherwise it quickly becomes hellish) put everything back in place until the next use.

12 décembre 2024

Nirlik garde bébé Annelle

(english below) Belle doit bientôt reprendre son travail à mi-temps le matin, quatre jours par semaine. Comme il n'y a toujours pas de place disponible à la garderie, Nirlik s'est proposée pour garder Annelle en attendant qu'une place se libère (ce qui peut demander fort longtemps comme vous pourrez le lire ICI ou ICI). Ce que Belle a accepté avec reconnaissance et confiance, en sachant que Nirlik a des connaissances médicales rassurantes puisqu'elle possède un diplôme de sage-femme, et une belle expérience avec ses propres cinq enfants.

 

Afin d'habituer Annelle à ce nouvel environnement, dimanche après-midi, Belle a confié le bébé à Nirlik. Cette dernière est ravie car elle adore les petits, et c'est avec joie qu'elle a ressorti le parc et les jouets qui avaient servi pour ses enfants.

 

Sikuaq et Pimniq sont venus voir la petite et observent ses jouets avec attention.

- Regarde Pimniq, c'est le téléphone avec lequel tu jouais quand c'était toi qui allais dans ce parc, je m'en souviens bien.

 - Toi aussi tu as joué avec ce jouet quand tu étais petite, précise Nirlik qui les écoute bavarder tout en commençant à éplucher les légumes du potage du soir.

- M'man, tu ne m'enfermais pas là-dedans quand même ? demande Pimniq d'un ton offusqué.

- Oh, que si ! Et même que parfois, je t'y remettrais bien quand tu n'es pas sage !! lui répond sa mère en riant.

Indifférente à ces considérations, Annelle se demande comment elle va bien pouvoir récupérer le biberon qu'elle a jeté hors du parc.

Elle n'a pas eu à attendre longtemps : trop contente de jouer avec le bébé, Sikuaq s'est empressée de le lui rendre, après l'avoir soigneusement rincé, sur les conseils de sa mère.

Je pense que la petite Annelle sera très bien chez Nirlik ; pas vous ?

 

Bonne journée :-)

♥♥♥

(Précision pour ceux qui liront les articles dont j'ai mis les liens : ici, il n'y a pas de maternelles à 3 sections comme en France ; les maternelles commencent seulement à cinq ans depuis toujours, et depuis moins d'une dizaine d'années, quelques TRÈS rares écoles offrent la maternelle à partir de quatre ans. De ce fait, les garderies sont utilisées pour garder les enfants depuis la reprise du travail de la maman jusqu'à l'âge de cinq ans).

 

 

Belle must soon return to work part-time in the morning, four days a week. Since there is still no space available at the daycare, Nirlik has offered to look after Annelle while waiting for a place to become available (which can take a long time). Belle has accepted with gratitude and trust, knowing that Nirlik has reassuring medical knowledge since she has a midwifery diploma, and a lot of experience with her own five children.
In order to get Annelle used to this new environment, on Sunday afternoon, Belle entrusted the baby to Nirlik. The latter is delighted because she loves little ones, and it is with joy that she took out the playpen and the toys that had been used for her children.
Sikuaq and Pimniq have come to see the little one and are looking at her toys carefully.
- Look Pimniq, that's the phone you used to play with when you were the one who went to this park, I remember it well.
- You also played with this toy when you were little, Nirlik specifies, listening to them chat while starting to peel the vegetables for the evening soup.
- Mom, you didn't lock me in there, did you? Pimniq asks in an offended tone.
- Oh, yes! And sometimes, I'd even like to put you back in there when you're not good!! her mother replies with a laugh.
Indifferent to these considerations, Annelle wonders how she's going to be able to get the bottle back, which she threw out of the playpen.
She didn't have to wait long: too happy to play with the baby, Sikuaq rushed to give it back to her, after having rinsed it carefully, on her mother's advice.
I think little Annelle will be very happy at Nirlik's; don't you?
Have a nice day :-)
♥♥♥
10 décembre 2024

Juste à temps !

(english below) Lorsque le joyeux brouhaha des enfants qui s'installaient à leurs places respectives ce matin fut un peu calmé, Melle Biddle leur a annoncé qu'elle avait une super bonne nouvelle pour eux.

- Les enfants, malgré la grève de la poste qui continue, il a été annoncé que vous pouviez quand même envoyer votre lettre au Père Noël, quelle sera bien acheminée ; il suffit que les lettres soient remises aux gens qu'on appelle des "piquets de grève, c'est à dire des employés de la poste qui se trouvent devant les bureaux de poste pour en bloquer l'accès durant le temps de la grève. Ces gens là vont prendre les lettres  et les envoyer chaque soir au Père Noël par un système de courrier spécial, et vous recevrez une réponse. (voir ICI).

Une vague de commentaires de satisfaction se fait entendre de la part des enfants.

- Ah, ça, c'est une nouvelle qui arrive juste à temps ! s'exclame Andréa.

- Tu as bien raison, Andréa, confirme Melle Biddle. Les enfants, puisque c'est ainsi, à la place du cours de vocabulaire qui était prévu de ce matin ,nous allons réviser la manière d'écrire d'une lettre et la présentation de l'adresse sur son enveloppe,

Andréa, Qannik et Benjamin échangent un regard complice.

- C'est vraiment juste à temps, hein ? répète-t-elle en riant.

À ce moment-là, on entend Chloé chouiner.

- Maman nous a fait envoyer nos lettres au Père Noël par internet sur son ordinateur dimanche, et je ne me souviens pas exactement de tout ce que j'ai demandé ; si je mets autre chose, je vais peut-être ne rien avoir du tout !

- Moi, je n'écrirai pas de lettre ; je sais que c'est ma mère qui achète les cadeaux, parce qu'elle nous donne des catalogues des fournisseurs de son supermarché, et elle nous dit de choisir ce qu'on veut dedans. Alors je n'ai pas besoin de faire cet exercice d'écriture de lettre et d'enveloppe avec les autres, déclare Amandine.

- Tu devras bien écrire des lettres dans ta vie, à des tas de gens, pas seulement au Père Noël, alors tu vas faire cet exercice, mais tu mettras le nom du destinataire que tu veux, lui concède Melle Biddle.

Amandine bougonne un peu, parce qu'elle espérait ainsi échapper à cette leçon, mais acquiesce.

Tout au fond de la classe, Bénédicte confie à son amie Sikuaq :

- Je suis bien déçue qu'on n'ait plus besoin d'aller au Pôle nord pour porter les lettres avec mon frère, parce que j'espérais bien voir des ours blancs.

- Ma mère en a vu quand elle était petite, elle a dit que c'était vraiment très gros et qu'elle et sa sœur avaient eu un peu peur. Alors tu aurais peut-être eu peur, toi aussi.

- Je suis sûre que non, parce que j'ai une photo d'ours blanc dans ma chambre, et il a l'air très gentil.

La classe a débuté avec l'écriture des lettres au Père Noël.

Et Benjamin était soulagé de ne pas devoir aller les porter au Pôle nord.

 

Bonne journée :-)

♥♥♥

PS : pour ceux que cela peut intéresser, j'ai fait un résumé des différents personnages du village, avec leurs photos par groupe de familles, où se déroulent mes histoires, actuellement, ou dans le passé (journal de Rose, etc).

C'est  ICI 

J'y ajouterai prochainement l'arbre généalogique fait par Marianne, depuis 1764 à nos jours, et tout vous paraitra sans doute aussi clair que cela le parait à Marianne et à Belle (revoir ICI) !

 

Just in time!
When the joyful hubbub of the children settling into their respective places this morning had calmed down a little, Miss Biddle announced that she had some really good news for them.
- Children, despite the ongoing postal strike, it has been announced that you can still send your letter to Santa Claus, which will be delivered safely; all you have to do is hand the letters over to people called "pickets", that is to say postal workers who are in front of the post offices to block access during the strike. These people will take the letters and send them to Santa Claus every evening by a special mail system, and you will receive a response.
A wave of satisfied comments can be heard from the children.
Andréa, Qannik and Benjamin exchange a knowing look.
- It's really just in time, huh? exclaims Andréa, laughing.
- You're right, Andréa, just in time for Christmas, confirms Miss Biddle, (unaware of the reason why Andréa said that to Benjamin!). Children, since that's the way it is, instead of the vocabulary lesson that was planned for this morning, we're going to review how to write a letter and how to address the envelope.
At that moment, we hear Chloé whining.
- Mom had us send our letters to Santa Claus via the Internet on her computer on Sunday, and I don't remember exactly everything I asked for; if I put something else, I might not get anything at all!
- I won't write a letter; I know that my mother buys the presents, because she gives us catalogues of the suppliers in her supermarket, and she tells us to choose what we want in them. So I don't need to do this letter-writing and envelope exercise with the others, declares Amandine.
- You'll have to write letters in your life, to lots of people, not just Santa Claus, so you'll do this exercise, but you'll put the name of the recipient you want, concedes Miss Biddle.
Amandine grumbles a little, because she hoped that this would save her from this lesson, but agrees.
At the back of the class, Bénédicte confides to her friend Sikuaq:
- I'm really disappointed that we don't have to go to the North Pole to deliver letters with my brother anymore, because I was really hoping to see polar bears.
- My mother saw some when she was little in Nunavik, she said they were really big and that she and her sister were a little scared. So maybe you would have been scared too.
- I'm sure not, because I have a picture of a polar bear in my room, and he looks really nice.
The class started by writing letters to Santa Claus.
And Benjamin was relieved not to have to go deliver them to the North Pole like he had promised his classmates!
Have a nice day :-)
♥♥♥
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Les mille et 1 passions de Guyloup
Les mille et 1 passions de Guyloup

Franco-Canadienne, photographe et auteure d'histoires (pour enfants de 6 à 106 ans, et plus !) illustrées de photos réalisées avec des poupées, décors, vêtements, meubles et accessoires miniature divers, collectés au fil du temps ou réalisés de mes mains (couture, tricot, broderie, bois, carton ou pâte polymère, peinture, etc) et très rarement ajout de graphisme digital dans le post-traitement.
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