La famille de Prune : Mathieu contre-attaque
Mamie Duval s'arrange désormais pour se trouver chez Lorie lorsque Mathieu ramène Maïa à sa mère. Et quand il l'a ramenée après que la petite fille soit allée chez le coiffeur, sa grand-mère l'a accueillie en s'exclamant joyeusement :
- C'que t'es belle comme ça, ma pitoune ! Ben plus cute qu'avec tes deux tresses.
- C'est Papa qui m'a emmenée chez le coiffeur, explique fièrement la petite.
- Pi en plus, t'as des boucles d'oreilles ! ajoute Mamie Duval.
Mais ça n'est pas du tout du goût de Lorie qui agresse immédiatement Mathieu.
- De quel droit as-tu fait couper les cheveux de ma fille sans mon autorisation ? Je suis seule responsable d'elle. Tu n'avais absolument pas le droit de faire ça. Je suis sa mère et tu n'es que son géniteur, c'est moi et moi seule qui prend les décisions.
Mathieu sourit, prend le temps de rendre doucement ses sacs à Maïa, puis lui propose gentiment d'aller ranger ses affaires dans sa chambre.
Parce qu'il a justement besoin de discuter de ses droits avec Lorie, précise-t-il.
- Viens t'en ma pitoune, j'vais aller t'aider à serrer tes affaires dans ta chambre. On va laisser ton père et ta mère discuter tous les deux paisiblement, propose Mamie Duval, qui est déjà au courant de ce qui va se dire.
Une fois seuls dans la cuisine, Mathieu pose sur la table le gros dossier qu'il avait apporté.
- Tu as été suivie nuit et jour par un détective privé pendant ces dernières semaines.
Lorie ne s'attendait visiblement pas à ça.
- Ma vie privée ne te regarde pas !
- Ça me regarde quand les fréquentations de sa mère peuvent avoir une influence dramatique sur la vie de ma fille, rétorque Mathieu.
- Ta fille ! Je te rappelle que tu n'en es que le père biologique, absent de sa vie depuis sa naissance, alors tu n'as rien à dire sur la manière dont je m'en occupe.
- C'est pourtant bien pour ma fille que tu me réclames six ans d'arriérés d'entretien pour elle, et une indemnité pharamineuse pour toi, après m'avoir caché son existence en clamant partout que je vous avais abandonnées toutes les deux !
- Oh, mais c'est le cas !!! Tu savais très bien que j'étais enceinte, et même que ton camarade de chambre du dortoir des internes va bientôt venir le confirmer sous serment, annonce Lorie d'un air triomphant, avec un petit sourire vicieux aux lèvres.
- Eh bien, tu vois, c'est justement ça aussi dont il est question dans ce gros dossier. Comme je me doutais que tu allais essayer de me faire ce coup-là, mon avocat est allé voir mon ancien camarade, qui lui a expliqué que tu l'avais contacté à ce sujet, lui demandant un service en insistant lourdement pour qu'il se souvienne que je lui aurais soi-disant laissé entendre à l'époque que tu étais enceinte. Et c'est contre toi qu'il est désormais prêt à témoigner que tu as tenté de lui faire faire un faux témoignage contre moi.
Cette fois Lorie reste sans voix.
Impitoyable, Mathieu continue.
- Mon avocat m'a dit que non seulement tu serais déboutée de ta demande d'argent inappropriée, mais en plus, en raison de ton comportement et de tes fréquentations plus que douteuses, voire dangereuses, et des risques que tu fais courir à Maïa en la laissant des soirées et des nuits entières toute seule pour sortir, tu pourrais être déchue de tes droits maternels, et j'aurais alors seul la garde de Maïa.
Lorie ne dit rien, elle regarde dans le vide et semble réfléchir.
- Je te laisse le dossier, tu peux en regarder tous les détails. Mon avocat l'a déjà déposé au greffe et une copie a été remise au tien cet après-midi.
Mathieu pose le dossier et se lève ; c'est là que Lorie explose.
- Puisque c'est comme ça, prends-la donc ta fille, embarque la, et débrouillez-vous tous les deux. Bon vent.
Mathieu la regarde avec stupeur.
- Tu es encore pire que je ne le pensais. Notre fille n'a connu que toi jusqu'ici et je ne veux pas couper le lien qu'elle a avec toi. Même si ce lien manquait cruellement d'affection de ta part, c'est le seul qu'elle a eu depuis sa naissance. À cause de toi, je te rappelle. Pour une fois, conduis toi comme une mère adulte, et non pas comme une adolescente attardée et frustrée. Et pense à elle, pour une fois, avant de penser à toi.
Mathieu est sorti de la cuisine, a été embrasser Maïa en lui confirmant qu'il revenait la chercher à la sortie de l'école jeudi après-midi quand il aura terminé ses journées de garde à l'hôpital. Puis il a salué Mamie Duval, lui murmurant d'essayer d'être le plus possible présente pour Maïa jusqu'à son retour.
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Bonne journée :-)
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