Adeline et Thomas, histoire et couture - story and sewing
(english below)
Comme chaque année au Canada, le second lundi d'octobre est le Thanksgiving canadien, appelée fête de l'Action de grace au Canada français (j'aime cette appellation un peu désuète, plus logique que de dire le Québec, puisque seulement 77 % des québécois sont francophones). C'était autrefois (beaucoup moins maintenant) l'occasion de réunions de famille autour d'un traditionnel très copieux repas auquel était souvent convié des amis ou voisins esseulés.
En 1910, la famille Götzmann ne fait pas exception à la tradition.
Ce qui va vous permettre de rencontrer deux personnages que vous ne connaissiez pas encore : la grand-mère et le jeune frère de Romina.
Voici la famille réunie au complet dans le petit salon, bavardant de choses et d'autres en attendant que l'heure du thé soit annoncée, pendant qu'on entend en sourdine un nocturne de Chopin que les garçons ont choisie de faire jouer sur le gramophone, avec l'accord de leur père.
(de gauche à droite : Romina, 15 ans - Adeline, 67 ans - Charlotte, 4 ans dans quelques jours - Thomas, 8 ans - Maurice, 16 ans - Clara, 34 ans - Charles, 18 mois - Sophia, 6 ans - William, 39 ans).
Adeline Götzmann est la mère de William Götzmann. Veuve d'un banquier qu'elle a passionné aimé (pour lequel elle porte toujours le deuil depuis près de 10 ans), elle s'est retrouvée héritière majoritaire des actions de la banque de son défunt mari dont elle a confié l'administration à son fils, tout en continuant à présider au conseil d'administration elle-même. Précisons que la mère et le fils ont des caractères très opposés : elle aime voir les progrès du modernisme dont cette époque déborde, elle soutient l'émancipation des femmes et leur désir d'obtenir le droit de vote, et elle apprécie de s'amuser et d'entendre des rires autour d'elle, alors que sont fils est très conservateur et austère. Elle aime beaucoup sa belle-fille, Clara, même si elle la trouve beaucoup trop soumise à son époux et qu'elle la taquine souvent à ce sujet.
La voici revenue chez elle (la belle maison victorienne dans laquelle ils vivent tous lui appartient) après un séjour de quelques semaines qu'elle a fait chez une de ses filles qui est mariée avec un industriel de New-York où elle vit avec son mari et ses enfants. Adeline avait emmené avec elle son petit-fils, Thomas, 8 ans, le jeune frère de Romina, estimant qu'il était bon pour l'enfant de connaître d'autres horizons que ceux de la petite ville où vivent les Götzmann.
Pendant que les deux garçons choisissent avec soin les disques pour le gramophone, Adeline, assise près de sa petite-fille Romina, elle lui parle du mouvement des suffragettes de New-York auquel sa fille s'est joint.
Discussion qui n'est pas du tout du goût de son fils qui l'écoute d'un air contrarié, car il ne partage pas du tout les idées de sa mère sur le droit de vote des femmes.
Clara ne dit rien et ne participe pas à la discussion afin de ne pas contrarier son mari, mais ne perd pas un mot des explications de sa belle-mère.
On pourrait presque penser d'ailleurs que, parfaitement consciente de la contrariété de son fils, Adeline s'étend volontiers sur le sujet !
Voilà, vous avez fait connaissance avec Adeline . (American Girl Samantha customisée)
Je lui ai fait cette robe de deuil d'après une gravure, en ronchonnant un peu parce que coudre du noir n'est pas vraiment agréable. De plus, il n'a pas été facile de la garder loin des poils de mon assistante féline qui aime toujours autant surveiller de très près tout ce que je fais !
Les deux photos suivantes sont éclaircies pour que vous puissiez mieux voir les détails.
J'ai également cousu un costume knickerbockers pour Thomas (Müller Wichtel de 35 cm) en adaptant le modèle que j'avais utilisé pour faire celui de son grand frère Maurice (American Girl Samantha customisé). Là aussi j'ai râlé parce que ce tissu s'effiloche comme si sa passion était d'ennuyer les couturières ; il m'en reste encore et je crois que je vais l'oublier dans une de mes boîtes de tissus pour un long moment !
Demain, la famille Götzmann fêtera le Thanksgiving canadien en se régalant autour d'un copieux repas traditionnel que prépare déjà leur cuisinière depuis ce matin. Ils y auront convié les deux autres filles d'Adeline qui vivent à proximité avec leurs époux, dont les filles sont les cousines de Romina que vous aviez récemment vues sortir ensemble du collège de jeunes filles (ICI).
Si vous voulez connaître l'origine du Thanksgiving canadien, vous pouvez lire cet article ICI (où vous verrez l'impressionnant menu traditionnel de cette fête ; je crois qu'on prend des kilos rien qu'en le lisant !!).
Historiquement, c'est donc un jour de fête durant lequel on remerciait Dieu par des prières et des réjouissances pour les bonheurs qu'on avait vécus pendant l’année. Toutefois, je vous propose, quelque soit votre croyance, même si vous ne croyez en rien: profitez-en pour penser à tout ce que vous avez : il est important de se rappeler qu'il y a pire que nous, il y a des gens qui n'ont rien du tout....
Bonne journée :-)
♥♥♥
PS : merci pour vos commentaires, que je lis avec beaucoup de plaisir, même si je ne peux toujours pas y répondre, comme vous le voyez ici sur le nouvel essai que j'ai encore fait ce soir :
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Like every year in Canada, the second Monday in October is Canadian Thanksgiving, called Action de grâce in French Canada (I like this slightly outdated name, more logical than saying Quebec, since only 77% of Quebecers are French-speaking). It used to be (much less so now) the occasion for family reunions around a traditional, very hearty meal to which lonely friends or neighbors were often invited.
In 1910, the Götzmann family was no exception to tradition.
Which will allow you to meet two characters that you didn't yet know: Romina's grandmother and younger brother.
Here is the entire family gathered in the small living room, chatting about this and that while waiting for tea time to be announced, while we hear a muted Chopin nocturne, that the boys have chosen to play on the gramophone, with their father's agreement.
(from left to right: Romina, 15 years old - Adeline, 67 years old - Charlotte, 4 years old in a few days - Thomas, 8 years old - Maurice, 16 years old - Clara, 29 years old - Charles, 18 months old - Sophia, 6 years old - William , 37 years).
Adeline Götzmann is the mother of William Götzmann. Widow of a banker whom she loved passionately (for whom she has still been mourning for almost 10 years), she found herself the majority heir of the shares of her late husband's bank, the administration of which she entrusted to her son, while continuing to chair the board of directors herself. Let us specify that the mother and the son have very opposite characters: she likes to see the progress of modernism with which this era is overflowing, she supports the emancipation of women and their desire to obtain the right to vote, and she enjoys having fun and hearing laughter around her, while her son is very conservative and austere. She loves her daughter-in-law, Clara, very much, even if she finds her much too submissive to her husband and often teases her about it.
Here she returned home (the beautiful Victorian house in which they all live belongs to her) after a stay of a few weeks which she made to one of her daughters who is married to an industrialist from New York where she lives with her husband and children. Adeline had taken with her her grandson, Thomas, 8 years old, Romina's younger brother, believing that it was good for the child to know horizons other than those of the small town where the Götzmanns live.
While the two boys carefully choose records for the gramophone, Adeline, sitting near her granddaughter Romina, talks to her about the New York suffragette movement that her daughter joined.
Discussion which is not at all to the taste of her son who listens with an annoyed look, because he does not at all share his mother's ideas on women's right to vote.
Clara says nothing and does not participate in the discussion so as not to upset her husband, but does not miss a word of her mother-in-law's explanations.
We could almost think that, perfectly aware of her son's annoyance, Adeline happily expands on the subject!
There you have it, you have met Adeline.
I made her this mourning dress from an engraving, grumbling a little because sewing black isn't really pleasant. In addition, it was not easy to keep her away from the hairs of my feline assistant who always likes to closely monitor everything I do!
The two photos are brightened so you can see the black details better.
I also sewed a knickerbockers suit for Thomas (Müller Wichtel 35 cm) by adapting the model that I had used to make that of his big brother Maurice (customized American Girl Samantha). Here too I complained because this fabric frayed as if its passion was to annoy the seamstresses; I still have some left and I think I'm going to forget it in one of my boxes of fabrics for a long time!
Tomorrow, the Götzmann family will celebrate Canadian Thanksgiving by feasting around a hearty traditional meal that their cook has already been preparing since this morning. They will have invited Adeline's two other daughters who live nearby with their husbands, whose daughters are cousins of Romina whom you recently saw going out together at the girls' college (HERE).
If you want to know the origin of Canadian Thanksgiving, you can read this article HERE (where you will see the impressive traditional menu of this holiday; I think we gain weight just reading it!!).
Historically, it is therefore a day of celebration during which we thanked God with prayers and rejoicing for the happiness we had experienced during the year. However, I suggest to you, whatever your belief, even if you believe in nothing: take advantage of it to think about everything you have: it is important to remember that there are people worse than us, there are people who have nothing at all....