Kirsten et la poupée de maïs (les plus anciennes poupées du monde)
Kirsten est allée au devant de son frère Erik, qui revenait du champ de maïs avec son copain Eugène.
- Regarde, lui dit Erik, pendant la pause, je t'ai fait une poupée de maïs.
- Oooooh ! s'exclame Kirsten avec ravissement. Cent fois merci, Erik, je l'adore !!!
- Quelque chose me dit que je vais devoir en faire une pour ma soeur ausi ! ironise Eugène.
- Ça, je crois bien que tu ne vas pas y échapper, répond Erik en riant.
Les "corn husk doll", ou poupées en feuilles de maïs sont sont une très ancienne tradition amérindienne.
Elles sont parmi les plus anciennes poupées du monde.
L’histoire du maïs commence il y a plus de 9 000 ans, au Mexique. Une plante locale, la téosinte, ancêtre du maïs actuel, y était cultivée par les premières civilisations amérindiennes ; les grains récoltés étaient broyés pour obtenir de la farine.
La téosinte était une plante adaptée au climat chaud. L'évolution de la téosinte s’est faite à la fois de manière naturelle par des mutations génétiques au fil du temps et de son déplacement par les Amérindiens qui emportaient des grains dans leurs traditionnels périples annuels. Ceci a eu pour conséquence d'acclimater la plante à la météo plus rigoureuse du centre, puis du nord de l'Amérique, jusqu'à ce qu'elle devienne, au fil du temps, le maïs que nous connaissons.
Chaque partie du maïs était utilisée : les femmes tressaient les balles pour obetnir de la ficelle, les enveloppes déchiquetées constituaient un bon allumage, la soie faisait un bon rembourrage, le coeur des épis de maïs servaient à récurer et de carburant pour le feu.
Avec les feuilles, entre autres utilisations, il était donc de tradition de faire des "corn husk doll", selon le schéma en bas de ce message. Il en existaient plusieurs types, certaines étaient tout simplement réalisées pour servir de jouet aux enfants, mais d'autres, un peu différentes, servaient lors de cérémonies .
La fabrication de poupées en feuilles de maïs a été rapidement adoptée par les premiers colons pour faire des poupées à leurs filles. Elle est toujours pratiquée aux États-Unis, en tant que tradition, formant un lien entre la culture amérindienne et l'artisanat des colons.
Si vous avez un champ de maïs près de chez vous, vous pouvez vous y essayer. Inutile que les feuilles soient encore vertes : même si elles sont sèches et cassantes, il suffit alors de les tremper un bon moment dans l'eau pour qu'elles retrouvent leur souplesse.
Les poupées peuvent rester simples, ou peuvent être colorées, recevoir des cheveux, des foulards, des chapeaux, des tabliers, etc ; on peut même leur tracer un visage.
Voici quelques exemples :
Le mode d'emploi (image 9, version femme en robe ; image 10, version garçon en pantalon) :
Passez un bon dimanche :-)
♥♥♥