Une fois leur faim apaisée par les succulentes pommes, Grindsel et Bretel ont exploré tous les recoins de la vieille cabane abandonnée, éclairée par les derniers rayons du soleil couchant qui passaient péniblement à travers les carreaux crasseux.

Du côté opposé au poêle dans lequel ronflait joyeusement le feu qu'ils y avaient allumé, il y avait une grande cheminée de briques, avec un chaudron qui semblait presque neuf, ainsi que des casseroles de cuivre encrassées. Sur une planche fixée au mur, se trouvaient aussi des écuelles et des cuillères en bois.

Il y avait également une table et deux chaises, et dans un coin, derrière un rideau qui avait vu des jours meilleurs, il y avait une malle et lit de laiton avec un matelas de crin étonnamment en bon état.

Après cette longue journée de marche à travers la forêt, ils étaient épuisés. La vue du lit les attirant irrésistiblement, ils s'y étaient allongés pour reposer un peu leurs petites jambes fatiguées. Moins d'une minute plus tard, ils dormaient à poings fermés, bien serrés l'un contre l'autre.

Le soleil était déjà haut dans le ciel quand le frère et la sœur se réveillèrent. Ils étaient un peu éberlués de se retrouver là, mais la mémoire leur revint très vite. 

- Comment va-t-on faire pour rentrer chez nous si on ne retrouve pas le chemin ? s'est inquiétée Grindsel.

- Je ne sais pas, a répondu Bretel d'un air désabusé. Toutefois, j'ai pensé à quelque chose.

- À quoi ?

- Si notre père nous a emmenés loin dans la forêt pour nous y perdre parce qu'il ne pouvait plus nous nourrir, il va sûrement recommencer dès que nous serons revenus. 

- C'est vrai, admet Grindsel en fondant en larmes.

- Ne pleure pas sœurette, on va trouver une solution. On va croquer des pommes et ensuite on va aller explorer les environs.

Quelques minutes plus tard, ils cheminaient dans la forêt, décrivant des grands cercles autour de la cabane pour ne pas se perdre. 

Des erythrones avaient fleuri pendant la nuit, formant de magnifiques tapis jaunes. Les enfants faisaient attention de marcher entre leurs fleurs pour ne pas les abîmer.

Ils étaient accompagnés par le chant des oiseaux à la cime des arbres, et tout cela formait un ensemble si enchanteur qu'ils en oubliaient presque qu'ils étaient abandonnés seuls dans la forêt.

Au bout d'un long moment, la faim se faisant à nouveau sentir (à cet âge là, c'est fréquent), ils reprirent le chemin de la cabane pour retourner manger des pommes.

C'est à ce moment là qu'ils découvrirent les champignons. Des nappes entières de champignons.

Leurs estomacs gargouillèrent en les voyant, leur rappelant les délicieuses omelettes aux champignons que faisait leur mère quand elle était encore de ce monde. 

Et juste à côté, ils virent un œuf. Un œuf énorme, là, tout seul, même pas dans un nid.

Bretel l'examina, il avait l'air tout frais.

- On va rapporter tout ça à la cabane, on va laver une casserole et je vais faire une omelette aux champignons : cet œuf est bien assez gros pour nous deux, s'est joyeusement exclamée Grindsel.

À cette idée, les deux enfants avaient retrouvé le sourire.

- Je me demande quand même bien qui a pu laisser cet œuf ici, s'interrogea Bretel.

À suivre !

Bonne journée :-)

♥♥♥