Capucine, Nicolas et le shinrin-yoku (bain de forêt)
Capucine et Nicolas (surtout Capucine) m'ont demandé de les remettre dans le groupe des "lutins des bois". Ils s'ennuyaient un peu dans le groupe des "lutins des champs", m'a-t-elle expliqué.
Si vous avez des poupées Müller Wichtel, vous savez déjà combien il est dur de résister à leurs demandes : leurs petits visages sont facétieux mais leurs regards peuvent devenir plein d'attente et de d'espoir quand ils veulent quelque chose, à tel point qu'il est impossible de ne pas céder.
Alors je leur ai remis les vêtements de lutins des bois. À peine habillés, je n'ai pas pu les retenir, ils sont immédiatement partis jouer dans la forêt.
Je les ai suivis, appareil photo en main, et j'ai immortalisé une scène de bonheur parfait où Capucine s'exclamait joyeusement qu'il n'y a pas de plus merveilleux endroit sur la terre pour être heureux.
Comme je la comprends ! Ayant été élevée dans un coin où les voisins avaient laissé la forêt originelle telle qu'elle était à l'arrière de leur terrain jouxtant celui de mes grands-parents, puis devenue adulte étant partie vivre dans un village du Sud Gironde (forêt des Landes), j'ai passé des heures de pur bonheur en forêt tout au long de ma vie, et ils m'ont bien souvent aidée dans des moments difficiles.
Seul bémol à ce bonheur : en juillet 2022, la folie humaine aidant, un partie de mon ancien domaine est parti en fumée dans le fameux incendie qui a pris naissance à Landiras... chênes tricentenaires, aubépines, houx, néfliers, trembles et autres arbres que jaimais tant et qui m'apportaient tant de paix du coeur. Jolies routes que j'empruntais pour aller faire les courses, roulant doucement pour profiter du parfum des pins et des cris des oiseaux.
Mais cela est un autre sujet, différent de celui dont je voulais parler : le shinrin-yoku. C'est la traduction de "bain de forêt" en japonais.
Selon les études que mène le Docteur Qing Li sur le sujet au Japon depuis 1982, la sensation de détente qu'on ressent en forêt est due à la réduction du taux de cortisol dans le sang. Or, le cortisol est l'hormone du stress. Ces recherches tendent aussi à démontrer que les symptômes dépressifs diminuent lorsqu'on est dans la paix de la nature.
Il suffit d'y aller (en prenant soin d'éteindre son téléphone portable !), et de se mettre à RÉ-utiliser nos sens un peu négligés dans notre vie moderne et/ou citadine : l'ouie, la vue, le toucher, l'odorat : effectuer une lente promenade dans les bois, s'arrêter, fermer les yeux, écouter les sons (chants d'oiseaux, vent dans les feuilles), rouvrir les yeux et chercher d'où venaient ces sons, s'approcher d'un arbre et sentir sous ses doigts la texture de son écorce, découvrir la rugosité fraiche d'un rocher, effleurer la tendresse d'une feuille verte ou d'une jeune brindille toute souple, carresser la douce mousse qui s'étend sur un rocher ou un vieux tronc, puis sentir les parfums qui montent de la terre, rappelant ceux d'une serre qui fourmille de vie.
Pour finir, il reste le 5e sens : le goûter... n'hésitez pas si vous croisez des framboises sauvages ou des fraises de bois, ou encore si vous pouvez rapporter un panier de cèpes ou de girolles.
Pas besoin de réfléchir à comment faire; il suffit tout simplement de se détendre et de se laisser guider par le sentiment de bien-être et de paix qui envahit notre corps et notre esprit.
C'est tout cela que voulaient retrouver Capucine et Nicolas, et leur joie dans la forêt faisait plaisir à voir.
Si cette photo vous plaît, vous pouvez la voir en grand format détaillé ou la télécharger, en cliquant ici : IMG_1847_1920 ; elle vous rappellera peut-être d'aller prendre un bain de forêt aussi souvent que vous en aurez l'occasion.
Bonne journée :-)
♥♥♥