De la pizza !
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Sur le groupe American Girl Historical Doll Crafts, le challenge de la semaine est de choisir la période durant laquelle on aurait aimé vivre, parmi celles attribuées aux poupées American Girl historiques (donc de 1780 à 1980) et de faire une photo mise en scène, puis d'expliquer pourquoi on aurait particulièrement préféré vivre à cette période là.
J'hésitais depuis quelques jours, entre Maryllis des années 50, ou bien Coline des années 80.
1) Maryllis, parce que les années 50 étaient l'après-guerre, avec de belles valeurs et une volonté de rebâtir un monde meilleur, aussi avec la joie du Rock'n roll ; et l'espérance, voire la quasi-certitude que le futur serait moderne et radieux, et que nos enfants auraient une meilleure vie que celle de leurs parents et grands-parents.
2) Coline, parce que les années 80 étaient "confortables" à vivre, c'étaient les dernières où on était encore relativement insouciants et plein d'espoir pour l'avenir ; on ne parlait pas encore beaucoup de pollution ni de changement climatique, il y avait bien déjà un peu de chômage mais c'était encore très raisonnable, l'essence n'était pas hors de prix, daesh n'existait pas, on se libérait totalement du joug du passé, et on croyait que les ordinateurs allaient tout résoudre pour nous apporter du bien-être. Et puis, c'était la décennie de la naissance de mes enfants, et les souvenirs de jeune maman sont toujours bons.
J'ai finalement opté pour les années 50 avec Maryllis. Elles représentent plus d'espoirs que les années 80, avec cette envie de vivre en mordant à pleine dents dans la vie, envie légitime consécutive aux années de guerre (cette joie libératrice de "l'après" que j'ai tant hâte de voir arriver... après notre pandémie actuelle).
Donc, comme il fallait faire une mise en scène spéciale pour la décennie concernée, voici l'histoire qui va avec :
Comme vous vous en souvenez peut-être, la mère de Maryllis et Claudine, Arlette, tient un restaurant pizzeria de type "diner" (ces restaurants typiques des années 50, que vous voyez dans Happy Days ou la Fureur de vivre).
Chaque soir, en rentrant de l'école d'infirmière, Maryllis passe au restaurant, et sa mère lui remet des plats à emporter pour le souper de Maryllis et Claudine. Bien souvent, Bob vient manger avec les deux soeurs ; pas seulement pour être avec sa tendre Maryllis, mais aussi pour économiser un peu sur sa paye de mécanicien, car il met autant d'argent de côté qu'il peut en vue de sa future demande en mariage.... pas pour tout de suite bien sur, il n'a que 18 ans, et Maryllis n'a que 16 ans et doit finir ses études, mais il espère de tout coeur que cela arrivera un jour.
Or, ce soir, Arlette a donné de la pizza et des pâtisseries fraiches du restaurant. Et ça ne plait pas trop à Claudine.
- De la pizza !... on mange juste que qui vient du restaurant de maman, des plats du jour, de la pizza, des plats du jour, de la pizza, j'en ai assez.
Bob lui répond :
- Tu as de quoi manger chaque jour, ta mère a un bon métier, et tu ne manques de rien. Rappelle toi que ce n'est pas le cas de tout le monde ; il y a beaucoup de gens qui peinent à nourrir leur famille correctement. Alors remercie plutôt ta mère pour ce qu'elle vous donne chaque jour, même si c'est un peu répétitif, c'est quand même très bon !
Maryllis apprécie beaucoup la sagesse de la réponse de Bob.
Claudine l'admet :
- C'est vrai, c'est bon, et j'ai des copines d'école dont les parents n'ont pas les moyens de les emmener au restaurant, alors que nous on mange de la cuisine de restaurant tous les jours et qu'on n'a même pas besoin de faire la cuisine. Tu as raison, et même que je dirai merci à maman quand elle rentrera.
Souriante, Maryllis a terminé de couper et servir la pizza, et ils n'en ont pas laissé une miette.
Le régime n'est pas idéal, et la petite-fille de Maryllis (que vous connaissez bien : c'est Belle, ma mini-moi, celle qui veut devenir diététicienne) grincerait surement des dents en voyant ce qui était sur la table de sa grand-mère à l'époque !!
Mais dans les années 50, ça paraissait tout à fait correct, et malgré les quantités astronomiques d'hydrates de carbone et de gras saturées que les gens absorbaient chaque jour, ils étaient sans effort beaucoup plus minces que nous maintenant ; pourquoi ?
D'abord parce qu'il y avait moins de travail de bureau que maintenant, et que tout était beaucoup moins robotisées que de nos jours, et la dépense physique importante (une heure de travail sur une chaine de montage est estimée à une dépense de 408 calories). Ensuite, parce que les gens marchaient plus (dans les années 50, seulement 15 % des foyers avaient une voiture, contre 80 % de nos jours) ne serait-ce que pour aller jusqu'à l'arrêt d'autobus pour se rendre au travail ou tout simplement pour faire les courses, aller chaque jour ou presque (seulement 15 à 20 % de la population avait un réfrigérateur) jusque chez le boucher, puis le boulanger, puis l'épicier, puis le charcutier, puis retour à la maison, en portant des sacs à provision bien rempli, c'est estimé à 350 calories... et oui, autant que une demi-heure passée à courir sur un tapis de course ! Beaucoup de gens utilisaient le vélo pour se rendre au travail, là encore c'est 344 calorie par heure. Et puis, le ménage : seulement 1/3 des familles possédaient un lave-linge, qui étaient à l'époque sans essorage intégré ; or laver le linge à la main avec la planche dépense 391 calories par heure, et le passer ensuite dans l'essoreuse à manivelle, c'était encore 391 calories de mieux... et ça deux à trois par semaine, sinon plus, selon la taille de la famille ! Les aspirateurs étaient encore peu répandus, et passer le balai ou taper les tapis, c'est encore des calories mangées ! Et pour finir, chez ceux, rares, qui avaient la télé, il n'y avait qu'une seule chaîne et elle n'émettait que quelques heures par jour, donc moins de temps passé assis devant le petit écran... sans compter que, en plus, il fallait se lever du canapé pour régler le son, ou l'antenne ! (vous pouvez voir tout ça en images sur cette vidéo : https://youtu.be/9nzjiTQk9DQ ).
Voilà pourquoi la mère de Maryllis n'a pas d'hésitation à nourrir ses filles de choses qui, de nos jours, feraient grincer des dents le premier médecin venu !
La table en formica et les chaises en inox vous rappellent-elles votre enfance ?!
Bon samedi :-)
♥♥♥