La cérémonie de purification
Soleil d'automne est allé voir sa grand-mère, Parle avec le vent, afin qu'elle pratique sur lui une cérémonie de purification avant qu'il ne parte pour un long périple de chasse sur le peu de terres ancestrales qui reste à la tribu, celles qui leur ont été accordée suite à un traité qui les a enfermés dans un territoire appelé "réserve".
La cérémonie de purification par la fumée est une cérémonie pratiquée par différentes tribu amérindiennes au Canada, aux USA, mais aussi dans d’autres régions du monde.
Malgré la répression de telles traditions à l’époque de la colonisation, la cérémonie de fumigation a surévcu jusqu’à nos jours.
Cette cérémonie se dit smudging en anglais ; elle se dit également atisamânihk en langue crie et nookwez en langue ojibwe (langue algonquienne), c'est à dire dans les principales langues amérindiennes de l'est canadien.
Bien que les différentes nations autochtones aient leur propre version culturellement spécifique des traditions de purification, on retrouve un processus commun d’une nation à l’autre : les cérémonies de purification sont habituellement dirigées par un aîné ou un chef spirituel, mais pas toujours ; toute personne jugée "plus bénie" que soi peut pratiquer cette cérémonie sur celui qui la lui demande.
Elle consiste en une incantation (prière) accompagnée du brûlage de 1, 2 ou 3 des 4 plantes sacrées : la sauge blanche, le foin d’odeur, le cèdre (la quatrième étant le tabac, mais celui-ci est réservé aux offrandes pour des cas spéciaux) dans une coquille d'ormeau (abalone) et une plume (autrefois des plumes d'aigle avant qu'il ne devienne interdit de les chasser).
L'officiant place une petite quantité d'un ou des herbes au centre de la coquille, et les allume (idéalement avec un tison, sinon avec une allumette de bois, jamais avec un briquet). Idéalement, de sauge, de foin d'odeur et de cèdre, fin d'équilibrer les polarités féminines et masculines (voir l'explication plus bas). Plus rarement, dans certains cas particuliers, on ajoutera la quatrième herbe sacrée : le tabac (pur, pas celui du buraliste du coin !).
Une fois bien enflammées (ce qui n'est pas toujours facile, je vous le confirme), les herbes contenues dans la coquille forment vite des braises qui produisent une fumée que l'officiant dirige, au moyen d'une plume, successivement sur le haut du visage (représentant les pensées), puis la bouche (représentant les paroles), puis les quatre côtés du corps (représentations les actes) de la personne purifiée (en commençant par le devant, face au coeur, et en tournant vers sa gauche, puis derrière, puis sa droite), puis à nouveau sur le visage. La personne purifiée doit ensuite orienter elle-même la fumée, avec ses mains, vers son visage puis son coeur.
Les cendres qui restent au fond de la coquille ne doivent pas être jetées comme des déchets, mais enterrées en terre, à l’extérieur, symbolisant l’élimination de toute l'énergie négative .
- La sauge blanche (salvia apiana) est le plus masculin des encens amérindiens. Il représente l'état physique sur la roue de médecine. (Il est à noter que la sauge blanche a de réelles propriétés anti-bactériennes très puissantes ; on connait les propriétés de la sauge médicinale traditionnelle, mais avec la sauge blanche, c’est puissance 10 ! (voir l'article ici : https://www.altheaprovence.com/sauge-blanche-salvia-apiana/ )
- Le foin d’odeur, ou herbe aux bisons (hierechloe odorata) est la plus féminine des herbes sacrées ; elle est souvent appelé les cheveux de la Terre-Mère. Il représente l'état émotionnel.
- Le cèdre canadien, ou arbre de la paix (thuya occidentalis), comporte un parfait équilibre des polarité masculines et féminines. Il représente l'état mental.
Dans certains cas, on ajoutera du tabac pur. Il représente l'état spirituel sur la roue de médecine.
(NB : je vous parlerai un peu plus de la roue de médecine dans un futur message).
Je vous rappelle que mon mari est métis algonquin, je ne récupère pas ces informations sur un site de vente pour amateurs de traditions amérindiennes.
Si vous préférez voir ces photos "à l'ancienne" (après tout, la scène est sensée se dérouler en 1870), je vous les montre également en version sépia.
Actuellement se déroule ici, au Canada, un nouveau bras de fer entre le gouvernement et des tribus amérindiennes.
Les chefs de bande élus de ces tribus ont accepté (moyennant finances) le passage sur les terres ancestrales de l'immonde oleoduc TransCanada qui doit apporter dans l'est du Canada l'encore plus immonde pétrôle de l'Alberta (le pétrole le plus polluant au monde pour son extraction, voir ici : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1059956/petrole-sables-bitumineux-albertains-polluants-monde-classement ; il produit 24 % de gaz à effet de serre de plus que la moyenne du pétrole raffiné aux États-Unis).
Mais les chefs traditionnels, appelés chefs héréditaires s'y opposent, et bloquent les voies ferrées depuis 2 semaines.
La différence entre les deux, c'est que les chefs de bande sont élus au suffrage universel ( https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/reglements/DORS-90-46/page-1.html ), alors que les chefs traditionnels affirment depuis toujours qu’ils sont les détenteurs des titres et des droits ancestraux, et que c’est à eux que revient le droit de négocier des ententes qui touchent les terres ancestrales.
Inutile de dire que je suis d'accord avec ces derniers.... n'en déplaise aux conservateurs (heureusement pas au pouvoir actuellement) qui demandent au gouvernement d'employer la force pour les déloger, et aux québécois qui hurlent car les trains n'arrivent pas... peut être voudraient-il qu'on leur envoie des couvertures contaminées à la variole, ça a déjà été fait après tout...
Bon mercredi :-)
♥♥♥