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Les mille et 1 passions de Guyloup
16 décembre 2024

Nirlik explique ses soucis

(english below) Nilaq rentre à la maison pour la pause café qu'il fait chaque après-midi avec Nirlik quand il reçoit un appel de son beau-frère. Yvonnick veut savoir ce qu'il a prévu d'offrir à Nirlik pour Noël, parce que lui-même sèche un peu sur les idées.

- Je vais lui offrir son parfum préféré et un bracelet qu'elle avait repéré quand nous sommes allés à Cotso le mois dernier.

- C'est pas mal comme idée, ça, je note. Dis-donc, il fait déjà sombre chez toi ; il est quelle heure ? Ah, déjà 21 h 30 ici en France, donc chez toi il doit être 15 h 30, c'est logique que la lumière baisse déjà au Canada.

- Hé oui, la nuit ne va pas tarder à commencer à tomber chez nous ; mais d'ici peu, les jours vont recommencer à rallonger. 

Les deux beaux-frères bavardent un peu et Nilaq profite alors de l'occasion pour demander :

- Est-ce que Saïla t'aurait dit quelque chose au sujet de sa sœur ? Parce que Nirlik n'a pas l'air d'avoir le moral depuis quelques jours, et ça m'inquiète un peu.

- Eh bien, c'est vrai que Saïla m'a justement dit que Nirlik lui semblait un peu nostalgique ces derniers temps (voir ICI), elle lui parle du passé, lui envoie des photos de leur enfance, et ça l'a un peu étonnée, confirme Yvonnick.

- C'est bien l'impression que j'avais, répond Nilaq avant de changer de sujet.

Deux minutes plus tard, Nilaq souhaite bonne fin de soirée à Yvonnick et, d'un pas décidé, il se remet en route vers la maison.

- Je vais en avoir le cœur net et voir ce qui se passe.

Quand il entre dans la cuisine, Nirlik observe le décor par la fenêtre, une éponge encore en main et semble perdue dans ses pensées.

- Hello ma douce, me voici pour notre petite pause café rien qu'à nous ! s'écrie gaiement Nilaq.

- Le café tout frais de Monsieur et Madame va vous être immédiatement servi ! répond Nirlik dans un grand sourire en se retournant vers son mari.

Nilaq retire sa veste. 

- Tu m'as tricoté la veste la plus chaude que je n'ai jamais eue, je ne sentais même pas un brin d'air froid malgré la température glacée de cet après-midi.

Nirlik se met à rire.

- Tu m'avais dit la même chose avec la précédente !

- Eh bien, c'est sans doute que c'était vrai pour la précédente, et que c'est tout aussi vrai pour celle-ci. Je te déclare officiellement la reine du tricot.

Riant encore, Nirlik se détourne pour servir le café.

Nilaq attaque le sujet qui le tracasse.

- Chérie, il faut qu'on parle.

- De quoi ? 

- Depuis quelques temps, tu sembles préoccupée, tu parles beaucoup du passé et de l'avenir, tu as l'air de te soucier de quelque chose. Tu sais que nous devons tout partager, les joies comme les soucis.

Nirlik réfléchit un instant puis elle explique.

- Comme on s'y attendait, ma mère m'a écrit qu'elle ne veut toujours pas venir passer les fêtes chez nous.

- Mais on s'en doutait, non ? 

- Oui, mais c'est dur de réaliser que dix ans plus tard, et sachant que nous sommes heureuses dans les vies que nous avons choisies, elle ne nous pardonne toujours pas, à Saïla et moi, de ne pas être revenues vivre au Nunavik après nos études, pour épouser un Inuk afin d'apporter notre contribution à la communauté inuite. Ces dernières années, elle s'est fortement impliquée dans le dossier de la reconnaissance du massacre des chiens inuits par le gouvernement québécois (*** voir ci-dessous), et on dirait que plus ça va, et plus elle est contrariée de nos choix de vie. J'essaye de la comprendre, mais je n'y arrive pas. D'un autre côté, dans le futur, si l'un de nos enfants choisissait une vie qui me contrarie, est-ce que j'arriverais à ne pas être déçue comme elle l'est ? 

 Nirlik s'appuie sur le lave-vaisselle, comme pour se détendre et continue.

- Alors, je regarde des vieilles photos de notre enfance, à Saïla et moi, quand on ne se posait pas de questions, quand papa et oncle Nuvuk cachaient nos bêtises à Maman pour qu'on ne reçoive pas une correction !! Et puis, papa me manque beaucoup, on a toujours été si proches, il semblait presque fier des bêtises qu'on faisait et ça fâchait tellement maman qu'elle disait qu'elle avait trois enfants à la maison au lieu de deux !

Elle se met à rire en repensant à cette époque. Nilaq rit aussi, car il se souvient de son beau-père, si jovial et toujours prêt à s'amuser de tout.

C'est lui qui avait encouragé le coup de foudre, digne d'un coup de tonnerre en plein orage d'été, qui avait eu lieu lorsque Nilaq avait été présenté à Nirlik, qui venait de terminer ses études de sage-femme. Nilaq était venu habiter quelques jours chez l'homme qui passait pour être le meilleur éleveur du Nunavik afin de sélectionner des chiens de traineau, des huskies et des malamutes, pour créer un élevage dans la ferme de son père, au sud du Québec.

Mais si ce coup de foudre faisait plaisir au père de Nirlik, ainsi qu'à Saïla, sa taquine sœur jumelle, Nilaq, lui, avait bien vu que ça contrariait la mère.

Toutefois, une fois rentré chez lui, le joli visage rieur de sa bien-aimée n'avait plus quitté ses rêves, il lui avait écrit et elle lui avait répondu ! Quand il était retourné au Nunavik six mois plus tard, pour emporter les chiots choisis et quelques chiens adultes, l'attirance que les deux jeunes gens ressentaient s'était confirmée au point que Nilaq avait demandé la main de Nirlik, et que celle-ci avait accepté sans hésiter. Autant le père et la sœur s'étaient réjouis, autant la mère avait fait sentir sa désapprobation.

Mais Nirlik change de sujet et ajoute :

- Et puis, j'ai été perturbée par la lecture du journal de Rose, l'ancêtre de Belle. Vendredi, elle nous a lu un passage où la pauvre Rose a rêvé que son mari était près d'elle et la regardait dormir (revoir ICI). C'était pathétique, si triste.... Alors je me suis mise à penser à ce qui se passerait si l'un de nous disparaissait. Je ne crois pas que j'arriverais à survivre comme Rose a su le faire. C'est pourquoi je voudrais qu'on ait plein de photos et de souvenirs pour se rappeler des bons moments, tout comme je m'en rappelle en regardant les photos de notre enfance, à Saïla et moi.

Nilaq s'approche doucement.

- Ma chérie, si ce journal de l'ancêtre de Belle doit te perturber à ce point-là, je vais lui demander d'arrêter de vous en parler quand elle vient ici.

- Ah non alors ! J'ai trop envie de savoir la fin, et comment ils se sont enfin retrouvés ! rigole Nirlik.

- En ce qui concerne ta mère, tu connais son caractère, c'est une femme formidable, mais elle est volontaire et têtue : nos choix de vie l'ont contrarié et elle n'en démordra pas. Elle est heureuse ainsi là-haut, dans son rôle de militante pour les droits inuits, et nous, nous sommes heureux ici. C'est l'essentiel. Et tu sais très bien que malgré sa désapprobation, elle est heureuse de nous savoir heureux.... sinon, tu la connais, elle aurait déjà débarqué ici pour me dire mes quatre vérités !

- Tu as raison... Je suis bête de m'être sentie déstabilisée par ça, parce que ce n'est pas la première fois qu'elle refuse de venir nous voir ici. C'est juste que j'ai un coup de fatigue, et un peu de nostalgie en gardant le bébé de Belle et en sachant Saïla enceinte.

- Pourquoi, tu aurais voulu qu'on ait un autre bébé ? questionne Nilaq sérieusement.

- Non, nous avons pris la bonne décision après la mort d'Aluki (revoir ICI) : nous n'agrandiront pas plus notre famille, et nous sommes parfaitement heureux avec nos cinq enfants. Mais j'aime tellement m'occuper des bébés que je sais que ça me manquera toujours un peu !

- Eh bien, tu pourras toujours proposer à ton amie Belle d'en faire un autre quand sa fille sera trop grande pour que tu la gardes !! Ou bien échanger ton diplôme de sage-femme contre un autre de puéricultrice !

Nirlik éclate de rire. Elle se sent libérée, comme si l'espère de nuage noir qui la perturbait depuis quelques jours s'était dissipé.

Rassuré en voyant le visage de sa femme retrouver son habituelle sérénité, Nilaq la serre tendrement contre lui et l'embrasse.

Une de fois de plus, c'était malheureusement juste au moment où Qannik et Andréa rentraient dans la cuisine.

- Ah non alors, ils s'embrassent encore ! s'exclame Qannik en riant.

- C'est vraiment trop dégoûtant. Si on est obligés de faire ça quand on se marie, moi, je ne me marierai jamais ! s'exclame Andréa.

À ces mots, Nirlik et Nilaq éclatent de rire.... puis, les soucis écartés, ils se sont fait du nouveau café bien chaud et la journée s'est terminée dans la joie pour tous.

 

Bonne journée :-)

♥♥♥

PS :  Dans les années 1950 et jusqu'à la fin des années 1960, des policiers québécois ont tué plus d'un millier de chiens d'attelage au nom de la sécurité dans les villages du Grand Nord.

Un massacre qui a bouleversé le mode de vie des Inuits et créé un ressentiment envers les autorités «blanches» qui dure encore à ce jour. 

Historiquement, les Inuits n’attachaient pas leurs chiens. C’était une façon de les garder en santé.  Jusqu'au début des années 50, les Inuits formaient des communautés nomades qui se déplaçaient sur un vaste territoire où leurs chiens pouvaient courir en liberté. Mais à partir de 1957, Ottawa entreprend de construire des écoles près des postes de traite ou des missions religieuses du Grand Nord.
Ne voulant pas abandonner leurs enfants, les Inuits se regroupent autour de ce qui deviendra bientôt des villages. Ça faisait beaucoup de monde et beaucoup de chiens sur un tout petit territoire. 

S'appuyant sur la Loi québécoise sur "les abus préjudiciables à l'agriculture" (alors qu'il n'y a aucune agriculture au Nunavik en raison du climat !), qui autorise en théorie à abattre tout animal domestique non attaché, et tout animal sauvage jugé gênant, les autorités québécoises décrètent que les chiens doivent être attachés. Beaucoup d'Inuits ignorent ce décret car ils ne pouvaient pas comprendre qu'une loi provinciale confère à un agent de police la discrétion de déterminer comment ils doivent s'occuper de leurs chiens de traîneaux. Mais les agents québécois deviennent de plus en plus fermes et les obligent à attacher leurs chiens sous peine de les abattre. Et c’est là que les chiens sont devenus plus méchants, plus paresseux.
Des accidents surviennent. Parfois, un chien mord ou attaque un Blanc.

S'ensuit un «dialogue de sourds» dans lequel la police québécoise adopte une attitude rigide. Les dizaines de témoignages que le juge Croteau a recueillis auprès de témoins de l'époque confirment qu'à de nombreuses occasions, des policiers arrivaient dans un village pour ordonner aux habitants de faire abattre leurs chiens, ou pour tirer sur tout chien laissé en liberté.
Le juge Croteau leur reproche de ne pas avoir tenu compte de ce que ces chiens représentaient pour les Inuits: leur premier moyen de transport et de subsistance.
Les policiers, qui auraient pu négocier avec les propriétaires de chiens, ont opté pour la confrontation. Ils n'ont pas tenu compte des conséquences pour les familles dont plusieurs ont été laissées «dans le dénuement moral et matériel».
Et surtout, ils ont fait abstraction du fait que le problème des chiens «n'est pas tombé du ciel»: c'était le résultat direct de la sédentarisation forcée des Inuits.

Le massacre de chiens a eu lieu dans tout le Nunavik (territoire inuit du Québec), semant le chagrin et la dévastation causés par la brutalité. 
Le juge Croteau a dit : Lorsque j’entends certaines des entrevues des aînés dont le chien a été abattu, la douleur qu’ils ont endurée était si grande. Leur gagne-pain leur a été retiré.  Ils n’avaient plus aucun moyen de sortir sur le territoire, d’aller chasser, de pêcher, d’aller chercher de la glace ou d’aller à la limite des arbres. Tout ce qu’ils faisaient avec leurs chiens, cela leur a été retiré. 

MAIS... parallèlement, les Inuits bénéficient normalement d'une «protection constitutionnelle expresse» datant de l'époque où la Couronne britannique a cédé leur territoire au Canada, au XIXe siècle. Or, en ne protégeant pas les Inuits contre le massacre de leurs chiens par le gouvernement provincial québécois, le gouvernement fédéral canadien a failli à sa responsabilité.

Pour cette raison, il a été annoncé le 24 novembre 2024 que le gouvernement fédéral canadien d'Ottawa versera 45 millions de dollars en indemnisation aux Inuits du Nunavik qui accompagneront les excuses présentées par le Canada pour son absence de réaction dans la tuerie de chiens de traîneau inuits québécois entre le milieu des années 1950 et la fin des années 1960. Cette somme sera versée à des organismes sans but lucratif, voués à la promotion de la langue et de la culture inuites.

https://www.ledevoir.com/societe/824284/ottawa-versera-45-millions-indemnisation-inuits-nunavik

https://www.lapresse.ca/actualites/national/201003/14/01-4260605-massacre-de-chiens-dattelage-quebec-et-ottawa-doivent-des-excuses.php

English version :

Nilaq is coming home for the coffee break he has every afternoon with his wife Nirlik when he gets a call from his brother-in-law. Yvonnick wants to know what he plans to give Nirlik for Christmas, because he himself is a bit stuck for ideas.
- I'm going to give her her favorite perfume and a bracelet she spotted when we went to Cotso last month.
- That's not a bad idea, I'll make a note of it. Hey, it's already dark at your place; what time is it? Ah, it's already 9:30 p.m. here in France, so it must be 3:30 p.m. where you are, it makes sense that the light is already fading in Canada.
- Yes, it won't be long before night falls here; but before long, the days will start to get longer again.
The two brothers-in-law chat a little and Nilaq takes the opportunity to ask:
- Has Saïla told you anything about her sister? Because Nirlik hasn't seemed to be in good spirits for a few days, and that worries me a little.
- Well, it's true that Saïla just told me that Nirlik seemed a little nostalgic lately, she talks to him about the past, sends him photos of their childhood, and that surprised her a little, confirms Yvonnick.
- That's the impression I had, replies Nilaq before changing the subject.
Two minutes later, Nilaq wishes Yvonnick a good evening and, with a determined step, he sets off again towards the house.
- I'm going to find out for sure and see what's going on.
When he enters the kitchen, Nirlik observes the decor through the window, a sponge still in his hand and seems lost in his thoughts.
- Hello my darling, here I am for our little coffee break just for us! Nilaq exclaims cheerfully.
- The fresh coffee of Monsieur and Madame will be served to you immediately! Nirlik replies with a big smile as he turns to his husband.
Nilaq takes off his jacket.
- You knitted me the warmest jacket I have ever had, I didn't even feel a breath of cold air despite the freezing temperature this afternoon.
Nirlik starts laughing.
- You told me the same thing with the last one!
- Well, it must have been true for the last one, and it's just as true for this one. I officially declare you the queen of knitting.
Still laughing, Nirlik turns away to serve the coffee.
Nilaq tackles the subject that is bothering him.
- Honey, we need to talk.
- About what?
- For some time now, you seem preoccupied, you talk a lot about the past and the future, you seem to be worried about something. You know that we have to share everything, the joys and the worries.
Nirlik thinks for a moment then explains.
- As expected, my mother wrote to me that she still doesn't want to come and spend the holidays with us.
- But we suspected that, right?
- Yes, but it's hard to realize that ten years later, and knowing that we are happy in the lives we have chosen, she still hasn't forgiven Saïla and me for not having returned to live in Nunavik after our studies, to marry an Inuk in order to contribute to the Inuit community. In recent years, she has been heavily involved in the issue of recognition of the massacre of Inuit dogs by the Quebec government (*** see below), and it seems that the more things go on, the more she is disappointed by our life choices. I try to understand her, but I can't. On the other hand, in the future, if one of our children chose a life that upsets me, would I be able to not be disappointed as she is?
Nirlik leans on the dishwasher, as if to relax and continues.
- So, I look at old photos of our childhood, of Saïla and me, when we didn't ask ourselves questions, when Dad and Uncle Nuvuk hid our stupidities from Mom so that we wouldn't be punished!! And then, I miss Dad a lot, we were always so close, he seemed almost proud of the stupid things we did and it made Mom so angry that she said she had three children at home instead of two!
She starts laughing when she thinks back to that time. Nilaq laughs too, because he remembers his father-in-law, so jovial and always ready to have fun with everything.
He was the one who had encouraged the love at first sight that had happened when Nilaq was introduced to Nirlik. Nilaq had come to stay for a few days with the man who was considered to be the best breeder in Nunavik in order to select sled dogs, huskies and malamutes, to create a breeding operation on his father's farm in southern Quebec.
But if this love at first sight pleased Nirlik's father, as well as Saïla, his teasing twin sister, Nilaq, himself, had seen that it upset his mother. However, once he returned home, the pretty laughing face of his beloved had never left his dreams, he had written to her, and she had answered him!

When he returned to Nunavik six months later, to take the chosen puppies and a few adult dogs, the attraction that the two young people felt was confirmed to the point that Nilaq asked for Nirlik's hand, and she accepted without hesitation. As much as the father and sister were delighted, the mother made her disapproval felt.
But Nirlik changed the subject and added:
- And then, I was disturbed by reading the diary of Rose, Belle's ancestor. On Friday, she read us a passage where poor Rose dreamed that her husband was next to her and watched her sleep. It was pathetic, so sad.... So I started thinking about what would happen if one of us disappeared. I don't think I could survive like Rose did. That's why I would like us to have lots of photos and souvenirs to remember the good times, just like I remember when I look at the photos of our childhood, Saïla and I.
Nilaq approaches slowly.
- My dear, if this diary of Belle's ancestor must disturb you to this point, I'm going to ask her to stop talking to you about it when she comes here.
- Oh no! I really want to know the end, and how they finally got together! Nirlik laughs.
- As for your mother, you know her character, she's a wonderful woman, but she is willful and stubborn: our life choices have contraried her and she won't give up. She is happy like this up there, in her role as an activist for Inuit rights, and we are happy here. That's the main thing. And you know very well that despite her disapproval, she is happy to know that we are happy... otherwise, you know her, she would have already come here to tell me the truth!
- You're right... I'm stupid to have felt destabilized by that, because it's not the first time she has refused to come see us here. It's just that I'm a bit tired, and a bit nostalgic looking after Belle's baby and knowing that Saïla is pregnant.
- Why, would you have wanted us to have another baby? Nilaq asks seriously.
- No, we made the right decision after Aluki's death: we won't expand our family any further, and we are perfectly happy with our five children. But I love taking care of babies so much that I know I'll always miss it a little!
- Well, you can always suggest to your friend Belle to have another one when her daughter is too big for you to look after her!! Or exchange your midwifery diploma for a pediatric nurse diploma!
Nirlik bursts out laughing. She feels liberated, as if the dark cloud that had been troubling her for a few days had dissipated.
Reassured by seeing his wife's face regain its usual serenity, Nilaq hugs her tenderly and kisses her.
Once again, unfortunately it was just as Qannik and Andrea entered the kitchen.
- Oh no, they're kissing again! Qannik exclaims, laughing.
- It's really too disgusting. If we have to do that when we get married, I'll never get married! Andrea exclaims.
At these words, Nirlik and Nilaq burst out laughing.... then, worries gone, they made themselves some more hot coffee and the day ended in joy for everyone.

PS: In the 1950s and 1960s, Quebec police killed more than a thousand sled dogs in the name of security in the villages of the Far North. A massacre that disrupted the Inuit way of life and created a resentment toward the "white" authorities that still lasts to this day.
Historically, the Inuit did not tether their dogs. It was a way of keeping them healthy. Until the early 1950s, the Inuit formed nomadic communities that moved across a vast territory where their dogs could run free. But starting in 1957, Ottawa began building schools near the trading posts or religious missions of the Far North.
Not wanting to abandon their children, the Inuit gathered around what would soon become a village. That's a lot of people and a lot of dogs in a very small territory.
Relying on "the Quebec Act on Abuses Prejudicial to Agriculture" (while there is no agriculture in Nunavik because of the climate!), the Quebec authorities decree that dogs must be tied up. Many Inuit ignore this decree because they could not understand that a provincial law gives a police officer the discretion to determine how they should handle their sled dogs. But the Quebec officers become more and more firm and force them to tie up their dogs under penalty of shooting them. And that is when the dogs become meaner, lazier.
Accidents happen. Sometimes a dog bites or attacks a white person.

What followed was a "dialogue of the deaf" in which the Quebec police adopted a rigid attitude. The dozens of testimonies that Judge Croteau collected from witnesses at the time confirm that on many occasions, police officers arrived in a village to order the inhabitants to have their dogs put down, or to shoot any dog ​​left at large.
Judge Croteau criticized them for not having taken into account what these dogs represented for the Inuit: their primary means of transportation and subsistence.
The police officers, who could have negotiated with the dog owners, opted for confrontation. They did not take into account the consequences for the families, many of whom were left "in moral and material destitution."
And above all, they ignored the fact that the dog problem "did not fall from the sky": it was the direct result of the forced sedentarization of the Inuit.
The dog slaughter took place throughout Nunavik (Inuit territory in Quebec), causing grief and devastation from the brutality.
Justice Croteau said: When I listen to some of the interviews from the elders whose dogs were slaughtered, the pain they went through was so great. Their livelihood was taken away. They had no way to go out on the land, to hunt, to fish, to get ice, to go to the tree line. Everything they did with their dogs, it was taken away from them.
BUT... at the same time, the Inuit normally have “express constitutional protection” dating back to when the British Crown ceded their territory to Canada in the 19th century. However, by failing to protect the Inuit from the slaughter of their dogs by the Quebec provincial government, the Canadian federal government failed in its responsibility.
For this reason, it was announced on November 24, 2024 that the Canadian federal government in Ottawa will pay $45 million in compensation to the Inuit of Nunavik to accompany Canada's apology for its lack of response to the killing of Quebec Inuit sled dogs between the mid-1950s and the late 1960s. This sum will be paid to non-profit organizations dedicated to promoting the Inuit language and culture.
 

Commentaires
M
Pauvre Nirlik! Nilaq a bien fait de lui faire exprimer ce qui la rend si nostalgique. La voilà redevenue elle même 😊<br /> Bravo pour cette scène pleine d'amour et de tendre relation. <br /> Merci pour ton post scriptum. . Je suis toujours horrifiée par ce que les "blancs" ont infligé et infligent aux peuples qu'ils ont colonisés
Répondre
L
Ce couple est formidable car ils savent se parler et surtout s'écouter, ce qui aplanit les nuages quand il y en a ! Nirlik a pu dire tout ce qui la tracassait et son mari a su trouver les bons mots pour dire que la maman avait vraiment un caractère très dur. Mais sachant ses filles heureuses, je suis certaine qu'elle est rassurée ! Quant aux massacres des chiens dont tu nous parles, quelle horreur -encore et toujours- de certains hommes décidant de ce qui est bien d'autres alors que cela fait partie de leur mode de vie et que c'est nécessaire d'avoir des chiens pour travailler et circuler. Quand on peut se parler, les choses peuvent s'arranger mais ce n'est malheureusement pas souvent le cas ! Cette famille est superbe, les fêtes seront magnifiques pour elle ! Bises Martine
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S
Nilaq a bien fait de parler à Nirlik, il ressentait son mal être, elle a pu ainsi lui livrer ce qui lui pesait et Nilaq a trouvé les bons maux pour l'apaiser et lui faire revenir le sourire qui la quittait. Sure que sa mère l'aime.<br /> Andréa changera d'avis quand elle sera à son tour amoureuse !<br /> Je ne connaissais pas ce massacre des chiens des inuits par la cruauté d'imbéciles hommes blancs ignorant l'importance de ces animaux pour la survie des inuits, c'est vraiment honteux, horrible comme toutes les exactions qui continuent sur les animaux à travers le monde !!! ce dédommagement d'argent tardif en plus ne rattrape pas le malheur de ces gens subi il y a 70 ans !!!
Répondre
L
les tueries gratuites des chiens des Inuits ou des bisons des Indiens des plaines montre l'imbécilité des hommes blancs et leur ignorance face aux peuples autochtones, c'est triste et rageant.
Répondre
C
voila cela fait toujours du bien de dire ce qui pèse sur son cœur !!<br /> bisous
Répondre
M
Nirlik a "vidé son sac" avec Nilak qui connait enfin la raison de ce qui tracassait sa femme. Plus de nuage entre eux. Pour des parents,l'essentiel n'est-il pas que leurs enfants soient heureux dans la vie qu'ils ont choisie !<br /> Andréa, attends de grandir un peu ; tu comprendras que l'amour c'est beau et tu ne tiendras plus le même discours sur l'idée du mariage !!!!!<br /> J'ignorais l'histoire de l'abattage des chiens des Inuits. Quelle cruauté de la part des policiers incapables de comprendre l'importance de ces animaux dans la vie quotidienne des Inuits, même sédentarisés.<br /> Bises et bonne journée,<br /> Martine
Répondre
T
t voilà , Nirlik a vidé son sac !! Saïla le savait que sa sœur n'allait pas bien , allez Nirlik , ta maman t'aime !! Profite de chaque moment avec ton homme et tes enfants !! Gros bisous du caillou . <br /> PS : l'homme n'a souvent aucun respect pour l'animal , cette tuerie en est encore une preuve . Et l'argent ne remplacera jamais l'absence de tous ces chiens abattus .
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Franco-Canadienne, photographe et auteure d'histoires (pour enfants de 6 à 106 ans, et plus !) illustrées de photos réalisées avec des poupées, décors, vêtements, meubles et accessoires miniature divers, collectés au fil du temps ou réalisés de mes mains (couture, tricot, broderie, bois, carton ou pâte polymère, peinture, etc) et très rarement ajout de graphisme digital dans le post-traitement.
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