Quel manque de romantisme !
(english below) Samedi après-midi, Nirlik et Nilaq procédaient à leur pause-café-détente quotidienne. Mais pour une fois, ils étaient en compagnie du petit Pimniq qui s'était installé sur les genoux de son père pour boire un verre de lait.
La neige avait commencé à tomber dans la nuit, et voici qu'arrive le reste de la fratrie pour demander s'ils peuvent aller jouer dehors.
Ils entendent alors Nirlik qui parlait à nouveau de la découverte qu'elle avait fait la veille, quand Belle avait lu des extraits du journal intime de son ancêtre Rose. Les coïncidences entre les personnages du journal, ses deux amies, et elle, lui semblant toujours aussi étranges.
Toutefois, Nilaq ne semble pas du tout impressionné et comme les deux fois précédentes où elle lui en avait parlé, il fait la même réponse à sa femme.
- Ma chérie, je t'ai expliqué que dans un gros village aussi ancien que le nôtre, c'est bien normal qu'il y ait eu des corrélations de ce genre entre les diverses familles qui y ont vécu et les quelques anciennes familles qui y vivent encore. Ce ne sont que des hasards qui vous ont fait vous rencontrer et sympathiser comme ça. L'ancêtre de ton amie n'y est pour rien, elle n'est pas à l'origine de votre rencontre : vous vous êtes rencontrées toutes seules, parce que vous êtes voisines et que vos enfants descendent au même arrêt d'autobus quand ils reviennent de l'école, c'est tout.
- Eh bien, tu manques de romantisme ! s'exclame Nirlik en riant. Mais moi, je préfère croire que ce sont nos ancêtres qui voulaient que nous nous rencontrions.
- Ma chérie, si ça te fait plaisir, et à tes amies aussi, je n'y vois aucun inconvénient ! rétorque Nilaq en souriant.
Inutile de de dire que Nirlik n'a pas insisté.
Ayant constaté que de la pluie verglaçante commençait à tomber, les deux parents se sont opposés à la sortie des grands, et leur ont plutôt proposé de s'asseoir avec eux et de prendre un chocolat. Lorsqu'ils eurent terminé, Asiavik est restée pour aider sa mère à mettre la vaisselle dans le lave-vaisselle. C'est là qu'elle lui a demandé :
- Dis, M'man, est-ce que le mari de la dame du journal est revenu ? Tu en as parlé, mais tu ne l'as pas dit.
- C'est que je n'en sais encore rien. Mais je crois que oui, d'après une phrase qu'a dit mon amie Belle quand elle nous en parlait. Je ne le saurai que la prochaine fois qu'elle viendra ici et qu'on en discutera.
- Tu me le diras, s'il est revenu, hein ? Je trouverais ça trop triste si elle avait attendu et qu'il n'était jamais revenu.
- C'est promis, ma puce, je te le dirai.
Un peu plus tard, pendant qu'elle préparait le souper, sa jumelle, Saïla, l'a appelée de France, encore victime d'une insomnie due à sa grossesse.
Après lui avoir demandé comment elle allait, Nirlik s'est lancée immédiatement à lui raconter l'histoire de Rose et de son journal intime. Mais comme Saïla est une biologiste à l'esprit très cartésien et rationnel, elle s'est, elle aussi, mise à taquiner sa sœur en lui disant qu'il fallait qu'elle arrête de croire aux fantômes.
- Frangine, on ne vit plus dans un village inuit des anciens temps, on ne croit plus aux volontés des ancêtres disparus : on est en 2024, à l'époque des certitudes et des preuves scientifiques.
- Pffff.... vous êtes tous des incrédules, autant Nilaq que toi ! Quel manque de romantisme ! Eh bien, moi, je suis bien sûre que la belle Rose est à l'origine de notre rencontre, à mes amies et moi, a répondu Nirlik. Et je suis certaine qu'il y a une raison à ça.
Saïla connaît l'imagination rêveuse de sa sœur, et elle a préféré ne pas insister et changer de sujet !
Bonne journée :-)
♥♥♥
Saturday afternoon, Nirlik and Nilaq were having their daily relaxing coffee break. But for once, they were in the company of little Pimniq who had settled on his father's lap to drink a glass of milk.
The snow had started to fall during the night, and here comes the rest of the siblings to ask if they can go play outside.
They then hear Nirlik talking again about the discovery she had made the day before, when Belle had read excerpts from her ancestor Rose's diary. The coincidences between the characters in the diary, her two friends, and her, still seeming strange to her.
However, Nilaq does not seem at all impressed and like the two previous times she had spoken to him about it, he gives the same answer to his wife.
- My dear, I explained to you that in a big village as old as ours, it is quite normal that there were correlations of this kind between the various families who lived there and the few old families who still live there. It was only coincidence that made you meet and become friends like that. Your friend's ancestor has nothing to do with it, she is not the reason for your meeting: you met all by yourself, because you are neighbors and your children get off at the same bus stop when they come back from school, that's all.
- Well, you lack romance! exclaims Nirlik, laughing. But I prefer to believe that it was our ancestors who wanted us to meet.
- My dear, if it pleases you, and your friends too, I see no problem with it! retorts Nilaq, smiling.
Needless to say, Nirlik didn't insist.
Noticing that icing rain was starting to fall, both parents objected to the older ones going out, and instead suggested that they sit down with them and have some hot chocolate. When they were done, Asiavik stayed to help her mother put the dishes in the dishwasher. That's when she asked her:
- Say, Mom, has the husband of the lady from the diary come back? You talked about it, but you didn't say it.
- I don't know yet. But I think so, according to something my friend Belle said when she was talking to us about it. I won't know until the next time she comes here and we talk about it.
- You will tell me, if he came back, right? I'd find it too sad if she had waited and he had never come back.
- I promise, sweetie, I'll tell you.
A little later, while she was preparing dinner, her twin sister, Saïla, called her from France, still suffering from insomnia due to her pregnancy.
After asking her how she was, Nirlik immediately started telling her the story of Rose and her diary. But since Saïla is a biologist with a very Cartesian and rational mind, she also started teasing her sister by telling her that she had to stop believing in ghosts.
- Sister, we no longer live in an Inuit village from ancient times, we no longer believe in the wishes of deceased ancestors: it's 2024, in the era of certainties and scientific proof.
- Pffff.... you are all unbelievers, Nilaq as much as you! How unromantic! Well, I am quite certain that the beautiful Rose is the reason why my friends and I met, Nirlik replied. And I am certain that there is a reason for that.
Saïla knows her sister's dreamy imagination, and she preferred not to insist and change the subject.
Have a nice day :-)
♥♥♥