(english below)

Au village de Val Fleuri (voir ICI), un moment avant que l'autobus scolaire arrive pour ramener les enfants chez eux (voir ICI), un rituel semble s'établir sur la Rue de la Ferme.

L'origine date de mardi, lorsque que les trois voisines qui attendaient leurs enfants à la descente de l'autobus se sont fait surprendre par la pluie et que Nirlik leur a proposé de venir s'abriter chez elle à la ferme puisque le bus s'arrête presque devant sa maison. Une fois installées dans la cuisine, elle leur a offert du café et des cookies à l'avoine et pépites de chocolat, fraîchement cuits du matin.

Mercredi, pour la remercier de son accueil, Belle sortit de chez elle avec un quatre-quarts aux pêches qu'elle venait de cuire et se dirigea vers la ferme de Nirlik, quand elle eu la surprise de voir que Jessica avait eu une idée semblable et se rendait au même endroit avec une boîte de biscuits tout frais dans les mains.

En les voyant arriver, Nirlik était ravie, et elle les a priées d'entrer prendre un café "pour goûter tout ça" avant d'aller attendre ensuite l'autobus des enfants.

Elles ont passé un tellement bon moment ensemble que Nirlik leur a proposé de revenir le lendemain à la même heure si elles le souhaitaient.

Et c'est ainsi que jeudi, puis aujourd'hui vendredi, les trois jeunes femmes ont créé ce sympathique petit rituel amical et gourmand.

 Nous les voyons ici autour d'une assiette de biscuits à la confiture en train de bavarder de choses et d'autres.

Même les bébés semblent apprécier ce moment : ils sont sages et calmes, écoutant en babillant tranquillement le son des voix qui les entourent.

Nirlik explique qu'elle a eu sa jumelle Saïla au téléphone un peu plus tôt, et que celle-ci lui a appris qu'elle allait tout mettre en œuvre pour avoir un second enfant, ce dont elle rêve depuis longtemps. Elle explique alors à ses amies le drame que Saïla a vécu lors de la naissance de son unique enfant, une prééclampsie qui a mis sa vie et celle du bébé en danger (voir ICI).

- J'ai entendu dire que les jumeaux font souvent des enfants en même temps, alors est-ce que vas faire le joueur manquant pour monter une équipe de volleyball à la maison ? lui demande Belle en plaisantant.

Une ombre envahit le beau visage de Nirlik. Elle raconte alors à ses nouvelles amies que si les naissances d'Asiavik et Ukpik, puis de Sikuaq et Qanik, n'ont posé aucun problème, en revanche, celle de Pimniq a été dramatique, en ce sens que lui aussi avait une jumelle, mais que les deux bébés sont nés avec une malformation cardiaque : leur aorte et leur artère pulmonaire étaient inversées. Ils ont dû subir une intervention appelée "transposition des grosses artères" (voir ICI). Tout s'est bien passé pour Pimniq, mais malheureusement bébé Aluki n'a pas survécu. 

- Voilà comment on aurait pu avoir une équipe complète de volleyball à la maison, conclut-elle d'une voix un peu enrouée.

- Ma pauvre amie, c'est si triste, je suis désolée pour toi, dit doucement Jessica, les larmes aux yeux.

Nirlik se ressaisit et en se redressant, elle déclare vivement :

- C'est pour ça que mon petit Pimniq a tendance à être un peu trop gâté ; j'ai eu peur pour lui durant des années, même si les médecins disaient que tout allait bien. Et je crois que le petit coquin le sent et en profite un peu ! 

Elles se sont remises à bavarder pour chasser ce mauvais souvenir, puis ce fut l'heure de tout ranger pour aller chercher les enfants à la descente de l'autobus.

Sans façons, Belle a attrappé la vaisselle pour débarrasser la table.

- Je fais comme chez moi ! dit-elle en riant.

- Tu fais bien. Tu sais, chez mes ancetres, les inuits, tout appartenaient à tout le monde autrefois, la notion de propriété n'existaient pas. Alors nous dirons que tu es ici chez toi, lui répond Nirlk avec un grand sourire.

- Jolie philosophie de vie, dommage qu'on ne soit pas tous un peu inuits, a conclu Jessica d'un ton admiratif.

Quelques minutes plus tard, devant l'autobus qui reprenait sa route, chaque maman accueillait ses propres enfants avec le sourire, et chacun rentrait chez soi pour la routine habituelle : goûter, jeux et devoirs.

Bonne journée :-)

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In the village of Val Fleuri (see HERE), a moment before the school bus arrives to take the children home (see HERE), a ritual seems to be established on Rue de la Ferme.
The origin dates back to Tuesday, when the three neighbors who were waiting for their children to get off the bus were surprised by the rain and Nirlik suggested that they come and shelter at her farm since the bus stops almost in front of her house. Once settled in the kitchen, she offered them coffee and oatmeal and chocolate chip cookies, freshly baked that morning.
On Wednesday, to thank her for her welcome, Belle left her house with a peach pound cake that she had just baked and headed to Nirlik's farm, when she was surprised to see that Jessica had had a similar idea and was going to the same place with a box of fresh cookies in her hands.
When they arrived, Nirlik was delighted and asked them to come in for a coffee "to taste all that" before going to wait for the children's bus.
They had such a good time together that Nirlik suggested they come back the next day at the same time if they wanted.
And that's how Thursday, and then today Friday, the three young women created this nice little friendly and gourmet ritual.
We see them here around a plate of jam biscuits chatting about this and that.
Even the babies seem to enjoy this moment: they are wise and calm, listening quietly to the sound of the voices around them.
Nirlik explains that she had spoken to her twin sister Saïla on the phone a little earlier, and that she told her that she was going to do everything she could to have a second child, something she had dreamed of for a long time. She then explains to her friends the drama that Saïla experienced during the birth of her only child, a preeclampsia that put her life and that of the baby in danger (see HERE).
- I heard that twins often have children at the same time, so are you going to have the missing player to start a volleyball team at home? Belle asks her jokingly.
A shadow invades Nirlik's beautiful face. She then tells her new friends that if the births of Asiavik and Ukpik, then Sikuaq and Qanik, did not pose any problems, on the other hand, that of Pimniq was dramatic, in the sense that he too had a twin, but that both babies were born with a heart defect: their aorta and pulmonary artery were reversed. They had to undergo an operation called "transposition of the great arteries" (see HERE). Everything went well for Pimniq, but unfortunately baby Aluki did not survive.
- That's how we could have had a full volleyball team at home, she concluded in a slightly hoarse voice.
- My poor friend, it's so sad, I'm sorry for you, Jessica said softly, tears in her eyes.
Nirlik pulled herself together and, straightening up, she declared briskly:
- That's why my little Pimniq tends to be a little too spoiled; I was afraid for him for years, even though the doctors said everything was fine. And I think the little rascal senses it and is taking advantage of it a little!
They started chatting again to chase away this bad memory, then it was time to put everything away to go and get the children from the bus.
Belle grabbed the dishes to clear the table.
- I'm making myself at home! she said laughing.
- In my ancestors' home, the Inuit, everything belonged to everyone in the past, the notion of property did not exist. So we will say that you are at home here, Nirlk replied with a big smile.
- Nice philosophy of life, too bad we are not all a little Inuit, Jessica concluded in an admiring tone.
A few minutes later, in front of the bus that was setting off again, each mother welcomed her own children with a smile, and each went home for the usual routine: snack, games and homework.

Have a nice day :-)

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